EURO 2020 | Les petits de Premier League, mais grands en sélection

Last Updated on 11 juin 2021 by Thibault Dreze

C’est la beauté des tournois internationaux : donner la chance à certains joueurs issus de sélections plus modestes d’acquérir un statut plus important avec l’équipe nationale que dans leur club. Évidemment, les joueurs repris dans la liste qui suit ne sont pas forcément des stars dans leurs sélections respectives, mais ils méritent qu’on parle d’eux. Au moins une fois.


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1. Okay Yokuslu (West Bromwich)

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« Je suis le joueur que vous appelez quand vous voulez que le travail soit fait, j’aime la pression. » Voilà comment Okay Yokuslu s’est introduit à son arrivée à The Hawthorns. Il y a pire pour convaincre les fans de West Brom. Ce solide milieu défensif turc arrivé du Celta Vigo en janvier 2021, en prêt pour sauver les Baggies, n’a pas réussi son objectif, mais aura marqué les supporters, même à distance.

« Je pense que nous nous sommes bien battus, mais malheureusement, nous n’avons pas pu atteindre l’objectif que nous avions en tête. Je tiens à remercier tous mes coéquipiers, mes entraîneurs, le personnel du club et, surtout, nos incroyables fans. Nous avons établi un lien fort en peu de temps », expliquait ce bon manieur de ballon à l’issue de la saison et donc de la relégation de West Bromwich. Yokuslu a pris part à tous les matches depuis son arrivée (16 rencontres) et a même donné une passe décisive dans la victoire 3-0 face aux Saints.

À 27 ans, Yokuslu a disputé 34 matches avec les Ay-Yıldızlılar depuis ses débuts en novembre 2015. Il fait partie des cadres et, fun fact, la Turquie n’a plus perdu avec lui sur le terrain depuis le 17 novembre 2018 et cette défaite face à la Suède dans le cadre de la Nations League. Clairement pas une tête de turc.

2. Ethan Ampadu (Sheffield United)

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Encore un descendant, mais qui va certainement rebondir rapidement puisqu’il était seulement loué à Sheffield durant cette saison. Loué et source de louanges. Propriété de Chelsea, ce jeune espoir du football gallois a livré une saison pleine avec les Blades (25 matches). D’ailleurs, son nom est bien connu des suiveurs de Premier League, puisqu’il a très vite été au centre de l’attention à l’académie des Blues. Taxé de prochain David Luiz, sans doute grâce à ses dreadlocks, il fait partie des « 2000 » au gros potentiel à suivre. Malgré la descente de Sheffield, ce défenseur capable de jouer dans le milieu a pris une autre dimension durant la saison écoulée et a laissé entrevoir sa grande marge de progression.

C’est aussi le fils de Kwame Ampadu, international irlandais d’origine ghanéenne et ancien joueur de Premier League dont Arsenal, aujourd’hui entraineur adjoint à Montréal. Un sacré bouillon de culture puisque Ethan aurait pu jouer pour l’Angleterre, où il est né, l’Irlande ou le Ghana, grâce aux origines de son paternel. Mais c’est finalement les racines galloises de sa mère qui lui tiennent à cœur puisque dès les U17, il devient international gallois. Il ne restera pas bien longtemps en équipe de jeune car il fait sa première apparition avec les Dragons à seulement 17 ans contre la France en amical. Aujourd’hui âgé de 20 ans, il fait partie des joueurs en vue de la sélection galloise et compte déjà 23 caps. Affaire à suivre.

3. Fabian Schär (Newcastle United)

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Actif au sein des Magpies depuis bientôt 3 saisons, le grand suisse n’est pas un parfait inconnu pour ceux qui ont un minimum d’intérêt pour le championnat anglais. Malheureusement pour lui, la saison écoulée a été semée d’embûches. Blessure à l’épaule, infecté par le Covid, blessé au genou et exclu puis suspendu pour son retour. Des pépins qui font que Schär n’a disputé que la moitié des matches avec Newcastle.

D’ailleurs sa blessure au genou, qui date de février, a bien failli compromettre son Euro puisque les ligaments avaient été touchés. « Au moment de la blessure, je ne savais pas non plus si j’allais être rétabli pour l’Euro. Et je me suis demandé si c’était suffisant et dans quelle forme j’allais débarquer. Il y a beaucoup de travail derrière ce retour rapide. Je n’ai peut-être jamais travaillé aussi dur sur moi-même qu’au cours des semaines qui ont suivi cette blessure. En plus, j’ai déjà eu quelques blessures. Je connais ces phases de la reconstruction. Et lorsque vous avez en tête un objectif aussi important que l’Euro, il est un peu plus facile de travailler dur. Mais bien sûr, j’ai été surpris de pouvoir rejouer après seulement dix semaines », explique-t-il au média suisse La Liberté.

Un retour qui tombe à pic puisqu’en sélection, le défenseur de 29 ans fait partie des cadres. Il s’apprête d’ailleurs à disputer son 4e tournoi majeur avec la Nati (CDM 2014, 2018, EURO 2016 et 2020). Pas de neutralité qui tienne.

4. Joël Veltman (Brighton)

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La présence de Veltman (29 ans) dans cette liste va peut-être poser question. En effet, on ne peut pas vraiment considérer que sa situation en club est moins avantageuse qu’en sélection. C’est même plutôt l’inverse. Arrivé en début de saison depuis l’Ajax, il est rapidement devenu un des défenseurs réguliers des Seagulls. Un transfert en PL qui n’a pas vraiment changé son statut avec les Oranje puisqu’il n’a pas disputé avec sa sélection une seule minute depuis son arrivée dans le Sussex. Pourquoi parler de lui dans ce cas ? Car Veltman fait partie de ces joueurs lambdas qui ne resteront pas dans les annales, mais qui sont au service de leur club, et d’une certaine manière de leur sélection.

En effet, avec Brighton, Veltman a disputé une saison assez dense (28 matches en championnat) et est un modèle de consistance et de rigueur. D’ailleurs, avec Veltman, Brighton compte dans son effectif quantité de défenseurs centraux de qualité comme Dunk, White, Webster ou encore Burn. Une ligne défensive parmi les meilleures du championnat, sans conteste. De quoi se poser des questions quand on voit que Brighton a terminé seulement 16e de la saison écoulée avec une telle muraille. Barré par des joueurs comme De Vrij, De Ligt, Aké ou encore Blind, il ne devrait pas tenir les premiers rôles à l’Euro, mais rendra service quand on aura besoin de lui. Comme lors de ses 27 caps. Sveltman gardera-t-il la ligne ?

 5. Ezdzan Alioski (Leeds United)

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Alioski fait partie des rares joueurs de Macédoine du Nord à évoluer dans un grand championnat. Ce qui lui donne un statut particulier en sélection. « S’il n’existait pas, quelqu’un devrait inventer une personne comme Alioski. » C’est ainsi qu’un membre de l’équipe macédonienne décrit, selon lui, celui qui a le caractère le plus positif de l’équipe nationale. Car avec ses 43 sélections, Ezgjan Alioski fait partie des cadres des Lions Rouges. Avec 1 but et 4 assists il a été un des artisans de la phase de qualification de la Macédoine pour cet Euro.

Ce latéral gauche fait aussi le bonheur des Peacocks puisqu’en une saison à peine il a marqué la Premier League de son empreinte (36 matches, 2 buts, 3 assists). Arrivé en 2017 de Lugano en tant qu’ailier, Alioski a joué à différentes positions sur le flanc gauche et même en milieu axial. Une polyvalence couplée à une envie de toujours se porter vers l’avant qui en a fait, à l’image de son équipe de Leeds, un joueur très spectaculaire. Il avait d’ailleurs joué un rôle essentiel dans le retour de Leeds en Premier League avec ses 5 buts lors de la saison 2019/20.

Et dire qu’il a failli abandonner le football en 2016 alors qu’il était sans club. « J’ai été sans club pendant deux mois », expliquait Alioski. « Dans de tels moments, vous commencez à vous demander si vos rêves d’enfance se réaliseront. Vous n’avez pas de club, vous n’avez nulle part où vous entraîner. Heureusement, j’avais ma famille à mes côtés. » Une famille soudée, à l’image de cette équipe de Macédoine qui aura à cœur de faire briller le drapeau national. Ne lui racontez pas de salade à propos de la Macédoine.

6. John McGinn (Aston Villa)

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Il fait partie des incontournables en club et en sélection. L’Écossais de 26 ans est arrivé à Villa Park lors de l’été 2018 et est rapidement devenu la coqueluche. « Meatball » comme on le surnomme s’est directement intégré dans l’équipe et a été un acteur clé dans la montée d’Aston Villa à l’issue de cette saison-là (40 matches 6 buts, 10 assists). Ce milieu central infatigable n’a pas souffert du changement de rythme qu’impose la Premier League puisqu’il reste sur deux saisons à plus de 35 matches disputés.

Cette boule de nerf a tout pour plaire aux supporters. McGinn donne tout sur le terrain et harangue sans cesse ses fans. Il affiche une énergie et une agressivité sans fin qui ne bascule jamais vers l’insouciance. C’est clairement l’un des joueurs de Premier League qui mérite plus d’attention que ce qu’il a actuellement.

Les fans écossais adorent l’ambiance et l’enthousiasme que McGinn apporte à chaque match. D’autant plus qu’il n’est lié, ni au Celtic, ni au Rangers. De quoi faire l’unanimité et profiter de chacune de ses 33 caps jusqu’à ce jour. Boulette, mais certainement pas boulet.

7. Robin Olsen (Everton)

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Arrivé en prêt de la Roma cet été, Robin Olsen n’avait pas la prétention de prendre la place de Pickford à Everton. Mais il a rendu service, comme tout bon numéro 2, en disputant 7 matches de Premier League avec tout de même 2 cleansheets. Par contre, en sélection, Olsen a acquis un tout autre statut avec la Suède puisqu’il est devenu le gardien numéro 1 depuis un moment. Doublure d’Isaksson à l’Euro 2016, il a pris le relais depuis. Il a d’ailleurs disputé les 5 matches de la Suède à la Coupe du Monde en Russie.

Il aurait pu représenter un autre nation scandinave, car ses parents sont danois. D’ailleurs, la première fois qu’il a été appelé dans une équipe de jeunes suédois, il s’est rendu compte qu’il n’avait même pas de passeport suédois, seulement un passeport danois. Un jumeau Olsen ?

8. Andriy Yarmolenko (West Ham)

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De là à taxer Yarmolenko de vieux de la vielle, il y a encore un pas. Mais l’Ukrainien fait partie du paysage foot depuis de longues années déjà. En fait, c’est typiquement le joueur découvert lors de ces compétitions internationales. Souvenez-vous de cet Euro 2012 en Pologne et Ukraine, où Yarmolenko forme un duo du tonnerre avec Yevgen Konoplyanka. Deux joueurs qui évoluaient à l’époque en Ukraine et donc assez inconnus du grand public et pourtant, tout le monde s’en souvient. Mais Yarmolenko ne quittera son championnat national que 5 ans plus tard pour Dortmund avant de rejoindre Londres un plus tard. Malheureusement, il se rompt le tendon d’Achille et sera ennuyé par des pépins physiques durant ses trois saisons à West Ham. Une guigne qui l’a empêché de devenir un indispensable chez les Hammers.

Discret en club, malgré lui, mais un vrai pion de son équipe nationale. Il a brillé contre l’Espagne en Ligue des Nations en octobre dernier et Andriy Shevchenko, son coach, compte sur lui. Son coéquipier Oleksandr Karavayev l’a encore loué lors de la préparation au tournoi. « Andriy a une énorme expérience et ses capacités sont évidentes pour tout le monde. C’est une vraie star du football ukrainien ». À l’académie du Dynamo Kiev on l’appelait le « nouveau Shevchenko », il ne l’est pas devenu, mais ses 94 matches sous les couleurs Jovto-Blakytni laisseront une belle trace dans l’histoire du football ukrainien. Narmol and Co ?

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