Last Updated on 27 septembre 2019 by Thibault Dreze
Le « Ten to Watch » c’est la préface du week-end avec les choses à garder à l’oeil pour ne rien rater de cette nouvelle journée de Premier League.
1. Les résistants de Bramall Lane
Sheffield United – Liverpool (Sam. 13h30)
Il existe trois pelouses anglaises sur lesquelles Liverpool n’a jamais gagné : le City Ground de Nottingham Forest (5 matches), Bloomfield Road à Blackpool’s (1 match) et enfin Bramall Lane à Sheffield (3 matches).
Face au rouleau compresseur Reds, on voit mal comment ce stade d’irréductibles pourrait bien résister. Mais toutes les séries ont une fin. Au moment d’enchaîner une éventuelle 16e victoire de suite en championnat, Liverpool n’a aucune raison de paniquer. Il reste bien l’égratignure de Naples, mais elle a directement été effacée avec la victoire face à Chelsea et la qualification en Carabao Cup.
Habitué à jouer avec une défense à 3, le coach de Sheffield Chris Wilder a préféré l’humour à la peur: « Cela pourrait se transformer en 10 ou 11 arrière. Leurs trois attaquants sont très forts et nous allons devoir passer une journée incroyablement belle pour garder la balle hors de nos buts ». Le réalisme peut être une arme redoutable en football.
2. Burnley et ses « twin towers »
Aston Villa – Burnley (Sam. 16h)
Chris Wood et Ashley Barnes forment un duo dont seule la Premier League a le secret. 6 buts à eux deux et quasiment 4 mètres de hauteur. Deux beaux gabarits qui sont d’une efficacité terrible devant le but.
Si Ashley Barnes est le meilleur buteur de Burnley cette saison et dans l’histoire du club, il n’est jamais parvenu à marquer contre une équipe promue. Difficile de savoir si ce signe indien sera brisé, mais l’apport essentiel de ces deux attaquants permet à Burnley d’avoir une certaine avance sur la zone rouge. Contrairement à l’adversaire du week-end.
Burnley est revenu en PL il y a 4 ans et semble naviguer sur des eaux calmes depuis. Dyche a justement évoqué ce qui différencie Burnley d’Aston Villa en conférence de presse d’avant-match. « Leur modèle est différent des deux autres équipes qui sont montées. Et certainement, considérablement différent du nôtre. Je pense que je suis arrivé il y a sept ans et que nous avons probablement rapporté environ 500 millions de livres sterling au cours de cette période, alors que nous avons une dépense nette d’environ 70 millions de livres et on est toujours là », explique le manager des Clarets.
« Quand vous pensez qu’ils ont dépensé, je ne connais pas le chiffre exact, plus de 100 millions de livres sterling en un été, c’est clairement un modèle différent. En ce qui concerne les équipes qui se sont arrivées, je pense que Sheffield United est au milieu, investit un peu, puis Norwich est celle qui collent davantage à la cohésion du groupe par exemple .Vous obtenez une promotion en Premier League et c’est difficile. Quelle que soit la façon dont vous le faites, quelle que soit la façon dont vous le regardez, vous devez façonner une équipe, cette équipe doit se développer, elle doit apprendre à jouer dans la Premier League. Il faut gagner des matchs et c’est l’histoire d’une saison plutôt que la première partie de la saison. Au cours de la saison, il sera intéressant de voir si l’investissement a porté ses fruits ou non, de voir comment se portent les autres équipes et de voir où il en est ».
Des déclarations intéressantes dans le contexte qui occupe les deux équipes, mais aussi quand on observe de manière plus globale la Premier League. Voir qu’un club comme Burnley arrive à se maintenir en ayant des idées et un coach avec une philosophie ne peut être que positif.
3. Des Hammers volants
Bournemouth – West Ham (Sam. 16h)
West Ham est actuellement la deuxième équipe la plus en forme en Premier League. Seul Liverpool, avec 23 matches, a une plus longue série de matches sans défaites en championnat. Depuis la défaite face à City en ouverture, les Hammers ont gagné trois fois et fait deux matches nuls. Des performances qui payent puisque West Ham est actuellement 5e au classement. Il faut dire que cette équipe bien balancée et bien dirigée a tout pour faire mal. La récente victoire face à un Manchester United, certes diminué, le prouve bien.
L’autre motif de satisfaction à West Ham est l’efficacité défensive. Hormis la claque 5-0 face aux Citizens, le défense londonienne n’a pris que 2 buts sur les 5 derniers matches. La paire Ogbonna-Diop a tout pour plaire et fait office d’assurance tout risque. Tout ce dont les Hammers avaient besoin. « En championnat, la défense a aidé Manuel Pellegrini à construire une équipe sur de solides bases, ce que l’on n’associe pas souvent à une équipe de West Ham qui a déjà connu un trop grand nombre de personnages agités dans le passé », explique The Guardian.
« Quand je suis arrivé à West Ham, j’ai vu combien de buts ils avaient concédés (la saison précédente), environ 68 buts. La saison dernière, nous avons réduit ce nombre, à 56-57. C’était encore trop et pendant la pré-saison, nous avons travaillé à réduire le nombre de buts encaissés. Pour le moment c’est satisfaisant, mais c’est une question de concentration », a expliqué Manuel Pellegrini en conférence de presse. « Nous défendons bien et avec intensité. J’espère que nous pourrons continuer dans cette voie ». On leur souhaite aussi.
4. Victoire nécessaire
Tottenham – Southampton (Sam. 16h)
Tottenham est Southampton ont en commun d’avoir été battu la semaine dernière en championnat. Tottenham a aussi été battu (aux penaltys) en Coupe cette semaine. Il est donc primordial pour Pochettino et ses hommes de prendre les trois points face aux Saints. Pour cela, le coach argentin retrouve son ex de la côte. Il faut dire que la crispation devient palpable chez les Spurs. L’élimination face à Colchester n’a clairement pas mis de l’eau dans le vin et on se demande comment la situation pourrait être pire.
« Au cours de mes cinq années ici, tout a été loué pour Tottenham. Que nous sommes bons, que nous travaillons de différentes manières, que le coach est gentil, que le club est gentil », raconte le manager. « Maintenant, si nous méritons d’être critiqués, nous devons l’accepter. Si nous n’obtenons pas le résultat attendu, nous devons accepter la critique. Les critiques peuvent vous faire prendre conscience que vous devez peut-être vous réveiller et trouver différentes façons d’évoluer ».
Malheureusement en football le travail ne suffit pas toujours. Il y a cette part de chance et d’incertitude qui par essence est incontrôlable. « Il est vrai qu’on peut parler de malchance la semaine dernière face à Leicester. Au final, ce n’est qu’un résultat. Contre Leicester, nous méritions de gagner. Trois points de plus et nous sommes troisièmes du tableau ». Le football est décidément une question de perspectives.
5. Une 1ère victoire à domicile pour éviter le coup de blues ?
Chelsea – Brighton (Sam. 16h)
Toujours à la recherche d’une première victoire à domicile en championnat, les Blues de Chelsea n’auront pas droit à l’erreur face à un Brighton déforcé de 6 joueurs, dont Trossard et Izquierdo. Le jeune Callum Hudson-Odoi, de retour contre Grimbsy en Carabao Cup (7-1) après sa longue blessure au tendon d’Achille, devrait encore attendre quelques matches avant de refouler les terrains de PL, Frank Lampard lui reprochant un manque d’implication. Côté Belge, outre l’absence de Leandro Trossard, Michy Batshuayi pourrait à nouveau recevoir sa chance dû à son très bon travail aux entrainements et à son doublé lors du dernier match.
Avec un décevant 8/18 pour commencer la saison, les troupes de Frank Lampard devront absolument s’imposer pour se donner de l’air et ne pas se faire dépasser par leur adversaire du jour. Brighton qui reste sur trois matches nuls et deux défaites en championnat essaieront de grappiller des points afin de réellement lancer leur saison.
(G. Rasneur)
6. Le but tant attendu pour Zaha
Crystal Palace – Norwich (Sam. 16h)
« Même si je joue sur le terrain, je ne peux pas jouer dans toutes les positions. Je me donne à 100%, mais il y a onze joueurs sur le terrain. Je fais mon travail, mais tout le monde doit faire le sien », expliquait Wilfried Zaha la semaine dernière. L’Ivoirien semble avoir mis l’épisode cet été derrière lui et veut aller de l’avant, pour son club et sans doute un peu aussi pour lui.
Mais il est vrai qu’avec 4 petits buts (dont un csc) en 6 matches, la ligne offensive des Eagles est bien timide. Si Zaha ne peut tout faire tout seul comme il l’explique, il serait bienvenu qu’il donne l’exemple. Son dernier but en Premier League remonte au 4 mai 2019.
Zaha a le mérite d’être le meilleur Eagles depuis le début de saison dans certains domaines. C’est lui qui a tiré le plus au but avec 10 tentatives, c’est aussi de loin le meilleur dribbleur (26 dribbles réussis, Townsend 2e avec … 8). Il faut dire que le mutisme des Benteke et autres substituts d’Ayew a de quoi décourager.
Crystal Palace est invaincu sur 14 de ses 15 derniers matchs à domicile contre Norwich, toutes compétitions confondues. C’est donc le moment idéal pour Palace de planter et un but et pour Zaha de lancer sa saison. Mais Norwich ne veut pas devenir un canari pour l’aigle, ce qui augure une belle rencontre de football.
7. Duel de bêtes blessées
Wolverhampton – Watford (Sam. 16h)
Qui aurait cru que ces deux équipes surprises de la saison dernière se retrouveraient aux deux dernières places cette saison ? Pas grand monde. C’est pourtant la dure réalité pour ces deux clubs qui ne semblent pourtant pas vivre le même mal.
D’un côté Wolverhampton, qui n’a pas gagné de matches cette saison, semble fatigué (déjà) par l’Europe. La préparation a été longue, les déplacements éprouvants et cela semble se payer. D’autant plus que Nuno Espirito Santo fait peu tourner son effectif.
De l’autre un Watford qui a touché le fond la semaine dernière en prenant 8 buts en 90 minutes à l’Ethiad. Le nouveau coach, Quique Sánchez Flores, doit se dire que la victoire face à Swansea en Coupe pourrait provoquer un petit déclic et que la saison des Hornets se lance enfin.
L’enjeu pour ces deux équipes est une première victoire en Premier League cette saison. Le vaincu devra sans doute attendre encore quelques semaines et risque de regretter l’occasion gâchée.
8. Qu’est ce qui coince à Everton ?
Everton – Manchester City (Sam. 18h30)
Il y a parfois des schémas qui se répètent en football. Comme si un fait impliquait un autre fait de manière récurrente. À Everton, les fans se gargarisaient de voir quelle belle équipe était alignée sur le terrain au début de saison. Mais après 6 matches, le constat est moins gai. 2 victoires seulement et trop peu de buts marqués vu les forces en présence.
« Nous avons les solutions au sein du club pour résoudre cette situation », a déclaré Silva cette semaine. « C’est à moi de continuer à parler avec eux, c’est à moi de continuer à travailler avec eux. Il n’est pas facile de changer la personnalité des joueurs aussi rapidement. »
L’équipe actuelle d’Everton a une valeur estimée de 317 millions de livres sterling (la plus chère de l’histoire du club), on espère donc que parmi tant de joueurs de qualité, Silva aura la possibilité de trouver une solution en interne. Car en face, l’adversaire s’appelle Manchester City.
LIRE PLUS | Marco Silva at Everton: Lack of goals, set-piece issues, mentally weak – how much pressure is he under?
9. À la poursuite de ses ambitions
Leicester – Newcastle (Dim. 17h30)
Souvenez-vous du titre du Leicester en 2016, ce fût une énorme surprise. Depuis, les Foxes se construisent et grandissent au sein de l’élite anglaise. Leicester s’impose comme un élément clé de la Premier League et pourrait bien jouer les troubles fêtes au cours des prochaines saisons, encore. Depuis l’arrivée de Brendan Rogers -26 février 2019- et des recrutements jeunes et intelligents, la bande à Vardy est la troisième meilleure équipe en Angleterre avec 31 points pris et est vu comme un candidat au top 4 en fin de saison.
Concernant Newcastle, le match sera bien plus difficile que contre Brighton la semaine dernière, et avait déjà eu beaucoup de mal. La rencontre face aux Foxes ne devraient pas rassurer les supporters des Magpies, à moins d’un sursaut d’orgueil des joueurs. La semaine dernière, l’affluence au stade était la plus basse de la décennie. Newcastle, old problems.
(G. Rasneur)
10. Un choc plus très chic
Manchester United – Arsenal (Lun. 21h00)
Face à Arsenal, Manchester United devra faire sans Pogba (rechute face à Rochdale), Martial (out jusqu’en janvier), Rashford et Shaw. Le seul attaquant valide est donc la jeune pépite Mason Greenwood auteur de 2 buts en 3 matches. Les Red Devils ont absolument besoin de points s’ils ne veulent pas s’engluer dans une crise. Avec 8 points après 6 journées, les mancuniens ont raté leur début de saison et l’horizon semble assez sombre pour le moment. Les 3 points sont indispensables pour ne pas tomber dans le fond du classement. De Gea a déclaré que « l’équipe irai jusqu’à la mort » pour OGS, c’est souvent signe d’une faille dans le vestiaire. À confirmer -ou pas- lors de la venue des Gunners.
Mais un coup d’oeil aux statistiques peut rassurer les fans, car Arsenal a marqué au moins 4 buts lors de ses 3 derniers matchs à domicile contre Aston Villa (toutes compétitions confondues). De plus les Gunners ont gagné leurs 6 derniers matches face aux Villans et sont invaincus sur 19 de leurs 20 derniers matches à domicile en Premier League. C’est surtout cette dernière donnée qui sera intéressante, car tout le monde sait qu’Arsenal n’est pas la même équipe à l’Emirates. On se rassure comme on peut.
(G. Rasneur)