Last Updated on 15 novembre 2020 by Scott Crabbé
Son arrivée à Leeds la saison passée avait fait grand bruit. Après une montée en Premier League ratée de peu, il a néanmoins décidé de continuer l’aventure. Suffisant pour la promotion tant convoitée ?
Il était arrivé tel un demi-dieu. De fait, le club sortait d’une longue traversée du désert : il végétait chaque saison dans le ventre mou de la Championship. L’annonce de l’embauche d’«El Loco» a ravivé les plus belles pages de l’histoire de Leeds. C’est que le palmarès du club pourrait en faire rougir plus d’un avec, entre autres, 3 championnats d’Angleterre et 2 coupes UEFA. Mais le dernier titre remonte à 1992. Autant dire que l’armoire à trophées est quelque peu poussiéreuse. Les supporters voyaient donc en Bielsa le messie capable de faire des miracles avec en ligne de mire la sacro-sainte Premier League.
Passion et déception
Comme dans tous les clubs où il est passé, l’Argentin est débarqué en disant « Ceci est mon jeu ». Aux joueurs de s’y conformer sous peine de devoir rapidement se trouver un nouveau club. Ce jeu, fait de pressing intense et de permutations permanentes était d’ailleurs, selon la plupart des observateurs, taillé pour la Championship et ses batailles hebdomadaires. Le début de championnat venait conforter cette opinion : la mayonnaise prend vite et les succès s’enchaînent. Saint Marcelo multiplie les points, Leeds retrouve la tête du classement et les supporters le plaisir de voir jouer leur équipe. Toutes les 2 semaines, 37 000 fidèles se retrouve en pèlerinage à Ellan Road et vouent un culte à Marcelo Bielsa.
Mais là aussi, le parallèle avec ses anciens clubs se répète : ses joueurs sont pressés comme des citrons à devoir maintenir le pressing sur chaque centimètre carré du terrain et commencent à fatiguer. Ajoutez à cela le rythme effréné des matchs et vous comprendrez les raisons du léger déclin de l’équipe après le Boxing Day. Léger, car l’équipe est encore première fin février, mais la mécanique est enrayée. Elle terminera 3e au décompte final.
Direction les Play-offs face au Derby County d’un certain Franck Lampard pour une place pour la grande finale à Wembley. Finales et Bielsa, ça a toujours fait deux. La maxime se confirme. Le gardien de Leeds est crucifié par 4 fois dans un silence de cathédrale. Le silence fait toutefois place aux chants à la gloire du Chilien qui, à défaut de promotion, aura ravivé la flamme à Ellan Road.
Nouvelle saison, même objectif
L’intersaison a fait place au doute, car l’histoire récente du personnage a montré qu’il n’aimait pas s’éterniser dans ses clubs. Ainsi, des rumeurs allaient bon train quant à son départ. Finalement, El Loco a rassuré tout le monde. Convaincu du projet, il a confirmé qu’il serait toujours à la tête de l’équipe pour cette saison. Preuve du soulagement des supporters, un…Lego à son effigie a été mis en vente.
Embed from Getty ImagesCôté mercato, le président a profité de la belle saison de ses ouailles pour engranger 30 millions d’euros en vendant notamment le jeune ailier Jack Clarke à Tottenham (avant de se le faire prêter) et l’attaquant Kemar Roofe à Anderlecht. Curieusement, cet argent n’a pas été réinvesti puisque le club s’est contenté d’attirer des jeunes joueurs en prêt (citons Nketiah d’Arsenal et Helder Costa de Wolverhampton) ou de faire revenir les joueurs qu’il avait lui-même prêtés, comme l’ancien Brugeois Laurens De Bock.
Autant de nouveaux disciples dont la qualité et la faculté d’adaptation aux préceptes de Bielsa détermineront le déroulement de la saison. Le début de la saison est plutôt encourageant avec un succès à Bristol et un partage contre Nottingham Forrest. Un début de championnat déjà crucial car, cette année encore, la lutte pour la montée sera âpre avec des concurrents comme Fulham ou Derby County (dont le nouveau joueur-entraîneur à partir de janvier se nomme…Wayne Rooney) qui regardent tous vers la terre promise…la Premier League.
Scott Crabbé