Last Updated on 28 août 2021 by Thibault Dreze
La nouvelle flottait dans l’air depuis un petit temps déjà du côté de la Vecchia Signora, elle est officielle maintenant : Cristiano Ronaldo n’est plus un joueur de la Juventus.
Le Portugais, après avoir communiqué sond départ à ses coéquipiers et dirigeants, n’a pas perdu de temps et a été aperçu dans la journée embarquant à bord de son avion privé, direction l’outre-Manche, Manchester plus précisément. Le transfert n’est pas encore officiel, mais les conditions sont réunies pour clôturer cette rocambolesque session de mercato estivale avec un coup de maître, un ultime affront aux lois de la rationalité : l’enfant prodige de Funchal est de retour chez les Devils, 12 ans plus tard, les mèches blondes en moins. The Last Dance, take 2: press play, lay back, and enjoy the journey.
L’appel du mentor, Sir Alex Ferguson, a peut-être été déterminant et la catastrophe évitée de peu. Ronaldo, selon certains, aurait pu se retrouver l’année prochaine bel et bien à Manchester, mais au service des Skyblues, un dimanche sur deux à l’Ethiad Stadium. L’histoire n’en est que plus belle : le champion, après avoir conquis l’Europe, refuse une dernière offre gargantuesque pour pouvoir fouler l’herbe d’Old Trafford une dernière fois, sous les yeux de son public. La réalité, néanmoins, ne respecte pas toujours ses promesses, et, comme souvent, lorsque l’on grimpe trop haut, la chute est inévitable.
Bien qu’ayant trouvé le chemin des filets à 101 reprises en 134 rencontres avec la Juventus, ce transfert pose tout de même certaines questions légitimes, comme la réelle nécessité du joueur. À l’aube de ses 37 ans, avec un salaire que peu peuvent se permettre, l’arrivée de Ronaldo est un choc économique qu’il est nécessaire d’absorber, surtout au vu des autres dépenses du mercato estival, dans lequel Manchester United n’a pas hésité à sortir le chéquier pour Jadon Sancho (€100M) et Raphael Varane (€70M). Certes, lorsque l’on aime, on ne compte pas. Néanmoins, il est impératif pour les Red Devils de contrebalancer ces dépenses avec des résultats concrets cette saison, en Angleterre et en Europe. Ronaldo suffira-t-il ?
Le retour de Cristiano à Manchester sert aussi d’occasion pour les supporters mancuniens de rêver d’un trophée qui manque à l’appel depuis trop longtemps, 12 ans pour être exact. Le recrutement de l’homme qui a remporté pas moins de 5 fois la coupe aux grandes oreilles envoie un message fort aux autres : cette année, Manchester est de retour dans la cour des grands. Pas de négociations, pas de compromis, la course européenne a débuté. L’ancien roi européen, déchu de sa couronne depuis maintenant 3 ans, saura-t-il reprendre son trône ?
Questions rhétoriques mises à part, le retour de Ronaldo à Manchester United est aussi le moment de souffler un peu, à l’abri de cette folie qu’a été le mercato depuis maintenant quelques saisons. Ne soyez pas bernés, ce transfert représente, autant que le furent ceux de Neymar ou Messi, une opération économique gigantesque, se rapprochant plus d’une transaction économique que d’un transfert sportif. Néanmoins, éternels naïfs que nous sommes, le retour du Portugais nous permet de retrouver un peu de foi et d’espoir dans le foot, pour ressortir des phrases, presque pour nous rassurer, telles que « le football n’est pas mort », et « l’amour l’a emporté sur l’argent ». Comme bien souvent, ces visions ne sont qu’une suite de mots irréalistes, mais ceci, nous le savons. Nous avons vu nos idéaux s’envoler, nos valeurs disparaître, ne nous privez pas de nos rêves.
L’arrivée du rival historique Lionel Messi à Paris cet été en a fait bondir plus d’un, pulvérisant pour beaucoup l’image du football équitable, abordable et « normal » que nous aimions jadis. Les spéculations incessantes sur la situation du génie argentin se sont uniquement interrompues lorsque la réalité a finalement rattrapé les rêves de certains, le voyant de retour en Argentine, ou, mieux encore, rejoindre son mentor Guardiola à Manchester City. L’argent, les contrats et son père en ont décidé autrement, et la Pulga a finalement jeté son dévolu sur la ville lumière, à l’ombre de la tour Eiffel.
Paris valait bien une messe, Paris vaut désormais un Messi. Manchester vaut-il un Ronaldo ?