Il serait néanmoins trop facile d’attribuer tous les mérites de ce succès au mercato estival uniquement. Car, bien qu’ayant investi pour attirer de grosses pointures dans ses rangs, Manchester United s’est aussi développé autrement lors de cette période. À cette époque, Ferguson se met en tête de renouveler ainsi que de restructurer complètement le centre de formation des Red Devils, prouvant encore une fois son importance au sein du club, pas en tant que coach uniquement, mais aussi en tant que manager, au sens propre du terme. Et c’est précisément de ce centre de formation qu’arrive la pièce maîtresse du triplé : The Class of ’92. Beckham. Giggs. Neville. Butt. Ensuite Scholes, puis Neville encore. Une vague de fraîcheur, de fantaisie et de génie, tout droit sortie de l’académie du club. Le monde ne le sait pas encore, mais le génie de Ferguson a encore une fois frappé.
L’impact de ce groupe de jeunes au sein du groupe sera tout bonnement fantastique. Défensivement, la solidité apportée par Gary Neville est impressionnante. Le flanc droit lui appartient. Il apporte de la stabilité au sein du 4-4-2 de Manchester, que ce soit en phase de reconversion ou de récupération. Ses statistiques personnelles sont simplement effarantes : 53 titularisations en une saison. Phil, le cadet, et titulaire en devenir, en collectionne 32.
Si Neville est un rouage essentiel de la défense Red, Paul Scholes, lui, est le chef d’orchestre incontesté. Tantôt métronome, tantôt catalyseur, Scholsie dicte les temps comme personne d’autre. Sa qualité balle au pied, sa vista et son calme complètent parfaitement Roy Keane, capitaine et pilier du milieu de terrain.
Le grand leader et le petit rouquin. Au duo Keane-Scholes viennent s’ajouter les ailiers Ryan Giggs et David Beckham. Deux noms qui en font frémir plus d’un rien qu’à les prononcer.
La force physique et les débordements de Giggs, complétés par la technique et le sens de jeu de Beckham achèvent de construire un des milieux les plus solides et complets de l’histoire de Manchester United. Se pencher sur les chiffres de Beckham permet de comprendre l’importance et la présence dans le jeu de United : sur les neuf derniers buts des Red Devils en Ligue des Champions, six viennent de son pied droit.