Last Updated on 13 novembre 2020 by Thibault Dreze
Son élégant gilet noir vous manque ? Ne vous inquiétez pas : Gareth Southgate est de retour à la tête des Three Lions pour un Euro 2020 qui s’annonce très ouvert. C’est l’occasion de faire un point sur les chances de victoire de l’équipe, à sept mois de la compétition.
Le refrain est connu : l’Angleterre est la terreur des qualifications : elle empile les scores fleuves, fait le plein de confiance et score à tout-va. Mais une fois les choses sérieuses entamées lors des phases finales, tout s’écroule. Le plus bel exemple est cet Euro 2016 pour lequel les Three Lions se qualifient brillamment avec un 30 sur 30 mais deviennent la risée de la planète foot en tombant en huitièmes contre l’Islande.
Le tout avec une équipe qui, prise individuellement, fait peur à tout le monde. L’ambiance semble avoir changé depuis l’arrivée de Gareth Southgate et cette demi-finale à la dernière coupe du monde. Le manager a choisi la continuité et va entamer son deuxième grand tournoi. Pour le gagner ?
Un effectif bourré de talent
Une fois encore l’équipe a de l’allure et taille en pièces ses adversaires de qualification. 5-0 contre la République Tchèque, 1-5 au Monténégro, 4-0 contre la Bulgarie, 0-6 contre ces mêmes Bulgares, 7-0 contre les Monténégro : l’Angleterre s’amuse, la seule ombre au tableau étant une défaite 2-1 en République Tchèque. Sans conséquences, puisqu’ils sont déjà qualifiés. Si les adversaires ne sont pas de premier calibre, ces scores témoignent quand même d’une grande facilité. Transfermarkt confirme cette abondance de talent : le site a estimé la valeur marchande de l’effectif à 1,25 milliard d’euros.
Là où, à titre de comparaison, la Belgique ne vaudrait « que » 756 millions. Et quand on regarde les noms, effectivement, ça claque : la colonne vertébrale de l’équipe avec Pickford, Maguire, Stones, Henderson, Alexander-Arnold, Sterling, Alli ou Kane a de l’allure. À cela s’ajoute une jeunesse qui a faim de se montrer, à l’image de Tomori, Maddison, Mount, Sancho ou Abraham qui, toutes les semaines, éclaboussent de leur classe la Premier League (ou la Bundesliga pour Sancho).
Après à peine quelques mois de Premier League, Tammy Abraham a déjà marqué son premier but pour l’équipe nationale.
Les craintes de Southgate
Deux : c’est le nombre de joueurs de cette sélection à évoluer à l’étranger. Le reste joue en Premier League et risque d’arriver lessivé en juin après une saison aussi interminable qu’épuisable. Les deux exceptions en question -Sancho et Trippier- ne risquent pas d’être dans un meilleur état, dans la mesure où l’un arpente le flanc droit de l’exigeant Diego Simeone et l’autre multiplie les courses offensives dans une Bundesliga toujours plus énergivore. C’est d’ailleurs souvent ce facteur physique qu’on entend à l’heure de justifier les désillusions estivales. Mais au-delà de ça, un autre élément fait peur à Southgate.
Le sélectionneur met un point d’honneur à la bonne harmonie du groupe, nécessaire quand en vue d’un mois de vie commune. Le dernier rassemblement a justement révélé des failles dans cette entente : Raheem Sterling, pilier offensif de Manchester City, est resté à la maison suite à une dispute avec le défenseur de Liverpool, Joe Gomez. « La tension du match n’était toujours pas retombée » explique Southgate. Le cas illustre les risques provoqués par une Premier League tellement concurrentiel qu’elle met tout le monde à cran. Pas facile de cohabiter pendant un mois avec l’ennemi qui vous a nargué pendant toute la saison.