Last Updated on 15 novembre 2020 by Scott Crabbé
À l’heure du foot business, où les gros clubs dépensent à tour de bras, où « l’important, c’est les 3 points », un club a décidé de voir les choses autrement. En se voulant respectueux de l’environnement et en misant sur les jeunes du cru, les Forest Green Rovers s’érigent en pionniers du genre.
Nailsworth est une petite ville de 6000 âmes dans le sud-ouest de l’Angleterre. Le club local évolue en League Two (la quatrième division du foot anglais). Au premier abord, rien d’exceptionnel. Et pourtant, les Forest Green Rovers attirent l’attention de tout le royaume. Comment ? En devenant le club le plus vert du monde. Et on ne parle pas que du nom du club ou de la couleur des maillots : bien plus que cela, c’est la vie quotidienne du club qui se veut durable. Pour preuve, ils vont commencer les travaux de construction du premier stade au monde construit en bois.
Premier club vegan
En effet, le conseil du district vient d’approuver les plans du club pour construire leur nouveau stade. C’était la dernière signature qu’il manquait pour voir sortir de terre Eco Park, le premier stade au monde entièrement fait de bois. Il pourra accueillir 5000 personnes et sera bordé par de larges haies. Selon le président, Dale Vince : » Les travaux prendront entre trois et cinq ans. Le stade aura une faible émission carbone, avec des mesures mises en place pour réduire la consommation d’énergie, d’eau, le gaspillage et la pollution. L’ancienne enceinte du club sera démolie et remplacée par 80 logements zéro carbone à prix abordable.
Depuis quelques années déjà, le club a consenti de nombreux aménagements pour un football durable. On peut citer les 180 panneaux solaires installés sur leur antre « The New Lawn », des bornes de recharge pour les voitures électriques, un bassin de collecte d’eau qui permet d’arroser la pelouse avec de l’eau de pluie. Une pelouse qui est bio (à l’exception des lignes), ce qui demande un travail colossal des jardiniers après chaque match et leur donne quelques cheveux blancs à chaque tacle un peu rugueux. Autre curiosité locale, c’est le menu 100% vegan adopté par le club. Oubliez donc les hot dogs et les chicken pies, ici vous ne verrez que des veggie burger et autres fajitas natures. La carte en aura sans doute fait fuir quelques-uns, mais nul doute que ces changements marquent l’identité du club et, surtout, changent les habitudes des supporters qui n’étaient pas spécialement familiers à ce genre de pratiques.
Dale Vince, le moteur
L’homme derrière cet ambitieux projet est Dale Vince. Cet ancien hippie qui a fait fortune dans l’énergie verte a racheté le club -alors au bord de la faillite- en 2010 pour y développer ce que l’on considérait à l’époque comme une utopie. Mais notre homme savait ce qu’il faisait : ses 800 000 euros investis ont été payants. En plus de l’écologie, son ambition était aussi de valoriser le centre de formation en faisant le moins de transfert possible. Et ça marche puisqu’en 2017 l’équipe a été promue en League Two. Mais l’objectif à terme est de jouer en Championship tout en ne dérogeant pas à sa philosophie. Le chemin est encore long; mais si d’autres clubs pouvaient s’en inspirer, ça serait déjà une grande victoire.
