Last Updated on 14 mars 2025 by Thibault Dreze
Hormis les diamants, personne n’est éternel. Pas même Kevin de Bruyne. On aurait aimé pourtant. Mais à quelques mois de ses 34 ans, Kevin De Bruyne semble traverser une période compliquée. Son équipe de City ne tourne plus comme avant. Son statut de star de Manchester ou de la Premier League s’effrite. Le vernis craque de toutes parts et la fêlure va bientôt se prolonger vers le royaume de Belgique.
C’est LE sujet qui va faire débat dans le royaume durant les jours à venir. KDB or not ? Poser la question est déjà un déchirement. Dans son pays natal, c’est déjà l’émoi. La question est posée : De Bruyne doit-il être encore titulaire chez les Diables ? En football, il est vrai qu’on a tendance à tout remettre en question dès le moindre pépin. Souvenez-vous, Eden Hazard, lors de sa baisse de niveau, avait aussi subi ce sort. Mais il avait répondu à la question tout seul en arrêtant sa carrière. Le débat était mort-né. C’est maintenant au tour de King Kev de devoir passer devant le tribunal du supporter et celui-ci est impitoyable.
Habitué des blessures, il a été écarté des terrains entre la mi-septembre et la mi-novembre. Si par le passé, il arrivait à revenir directement à son meilleur niveau, cette fois la donne semble différente. Pas aidé par une équipe de Manchester City embourbée dans les mauvais résultats, De Bruyne n’a plus sa motricité d’antan pour sortir tout le monde du bourbier. Si sa position est fragilisée en club, elle va, en conséquence, le devenir aussi en sélection. Évidemment, il existe des exceptions. Des joueurs pas forcément sous le feu des projecteurs en club et qui brillent avec leur nation. Sauf que De Bruyne est un joueur locomotive censé tirer tout le monde vers le haut. En club et en sélection.
Les Diables Rouges ont besoin de lui à son meilleur niveau. Il est donc logique que sa situation en club transpire sur sa situation en équipe nationale. D’autant plus que De Bruyne reste sur des performances moyennes avec la Belgique avec en point d’orgue les deux derniers grands tournois (malgré un doublé face à Israël en septembre dernier) .
Embed from Getty ImagesLe chant du cygne en 2026 ?
Pourtant, à la moindre étincelle, tout peut resurgir comme au bon vieux temps. Enfin, c’est ce qu’on pensait. Car, malgré quelques buts et assists, le feu ne se ravive pas avec les Citizens. De plus, il est difficile de croire que les deux matches de barrage face à l’Ukraine pourront faire rougir à nouveau les braises nationales.
Alors que faire ? Avoir 33 ans en football ne veut pas dire que c’est la fin de tout. Surtout pour un milieu de terrain. Si cette saison va à son terme sans trophée (il reste la FA Cup et la Coupe du monde des clubs pour les Skyblues), elle pourra être mise aux oubliettes dès son terme et il faudra alors se concentrer sur la suivante. De Bruyne aura 35 au moment de la Coupe du monde en Amérique du Nord (la vraie cette fois) qui se jouera donc au terme de la saison 2025/2026. Tout porte à croire que ce tournoi pourrait lui servir de porte de sortie avec les Diables. Reste à voir ce qu’il adviendra de sa situation en club. Sera-t-il encore à Manchester ou déjà exilé en MLS ? Ce qui en ferait, en quelque sorte, une Coupe du monde à domicile pour lui. Des questions sans réponse chez les supporters, mais peut-être bien dans son propre esprit.
Où qu’il soit d’ici là, il sera important de refermer la plaie ouverte dans le cœur des fans belges. En effet, depuis le match face à l’Ukraine et la réaction de De Bruyne face aux sifflets, sa cote de popularité en a pris un coup. Finir avec un trophée en 2026 est à ranger au rayon des illusions. On peut juste espérer que le magicien De Bruyne nous régale dans les prochains matches en jouant à un niveau acceptable et qu’on puisse lui dire au revoir de manière digne. Ce qui n’a pas été le cas avec de nombreux joueurs de la génération dorée. Comme tout monarque, il faudra attendre sa mort ou son abdication pour que quelqu’un lui succède. À lui de choisir sa fin.
