Last Updated on 13 novembre 2020 by Thibault Dreze
Le mois de janvier en football est synonyme de période de transfert. Ces dernières années, cette période était aussi synonyme d’excès financiers afin d’acquérir de nouveaux joueurs. Surtout en Premier League, où les clubs ont de gros moyens. Janvier 2020 semble relativement calme, voici pourquoi.
Cet été, la période des transferts a semblé calme pendant un long moment. Il faut dire que Chelsea n’avait pas le droit de transférer, que Liverpool voulait de la continuité et que les grosses écuries s’étaient montrées frileuses durant une bonne partie du mercato. Cette frilosité était cependant relative puisque l’été 2019 était le 2e plus dépensier de l’histoire de la Premier League. En fait, ce sont les « petits » et les équipes du subtop qui ont aussi beaucoup dépensé cet été. Par exemple, Aston Villa a dépensé 150 millions d’euros, Everton 120 millions d’euros et Wolverhampton 100 millions.
Cet hiver, la tendance à une impression de calme semble se confirmer. Cependant, des raisons poussent à croire que les clubs anglais pourraient calmer leurs ardeurs dépensières dans les années à venir. Explications.
1. L’effet Chelsea
Quoi de mieux pour calmer ses envies de transferts que de voir un club interdit de transfert performer. C’est exactement ce qu’il s’est passé cette première partie de saison avec Chelsea. Les Londoniens n’ont pas pu acquérir de nouveaux joueurs cet été et la saison, qu’on prévoyait maussade, est devenue très positive pour le club.
Sans vraiment réaliser un départ canon, les Blues ont cependant assez rapidement accroché le wagon de tête en s’installant à la 4e place. Pas mal pour un club que l’on annonçait dans la difficulté suite au départ d’Eden Hazard et l’impossibilité de recruter (même si Pulisic, acheté durant l’hiver, est arrivé l’été suivant).
En fait, cela a permis à de jeunes joueurs, mais aussi à un jeune entraîneur, Lampard, de se révéler. Tammy Abraham (13 buts, 3 assists), Mason Mount (5 buts, 2 assists), Callum Hudson-Odoi (1 but, 4 assists) ou encore les défenseurs Tomori et James ont pris leurs responsabilités durant ces premiers mois. De jeunes joueurs, tous anglais, âgés de maximum 22 ans qui n’auraient sans doute pas eu la chance de prendre autant de temps de jeu si Chelsea avait recruté durant l’été. Chelsea ne cherche d’ailleurs pas particulièrement à se renforcer cet hiver, et ce, malgré la levée de l’interdiction.
Face à cette réussite, de nombreux clubs pourraient se dire qu’il vaut parfois mieux regarder dans son académie et donner une vraie chance aux joueurs déjà au club, que de dépenser beaucoup d’argent.
2. La carte de la jeunesse
Plus ou moins liée à la première raison, la volonté de travailler avec des jeunes devient de plus en plus grande en Premier League. Par exemple, cet été, Liverpool a transféré deux joueurs: Sepp van den Berg (17 ans) et Harvey Elliott (16 ans). Une volonté d’amener de jeunes étrangers pour prolonger leur formation et donc acquérir des joueurs moins chers.
Mais les clubs vont aussi puiser en interne. Il est devenu fréquent de voir arriver en équipe première un joueur du centre de formation. Souvent, à cause de manquements dans l’effectif (blessures, méformes des titulaires), certes, mais parfois ces joueurs s’installent dans la continuité.
Outre Chelsea, Arsenal a mis en avant de nombreux jeunes cette saison: Martinelli, Saka, Willock ou encore Nelson ont eu la chance de se montrer cette année. À Manchester United, Greenwood et Williams ont reçu leur chance. Chez les Spurs on a vu le jeune Tanganga sortir du lot tandis que dans les autres clubs, Mc Neil, les frères Longstaff, Connolly, Buendia ou encore Cantwell, sont autant de joueurs qui ont eu l’occasion de se mettre en évidence cette saison.
Des bons jeunes déjà au club, c’est aussi une raison de ne pas chercher à recruter.
3. Les locations
Afin de réduire les risques, les clubs ont aussi tendance à se faire prêter des joueurs au lieu de débourser une somme pour l’acheter définitivement. Tottenham par exemple a opté pour deux prêts payant cette année, Lo Celso arrivé cet été et Gedson Fernandes, cet hiver. Une façon de limiter les risques sportifs et financiers.
Ceballos a rejoint Arsenal sous forme de prête cette saison.
Les prêts représentent aussi un moyen rapide de réduire la masse salariale et une petite injection de liquidités, tout en offrant potentiellement une solution rapide et bon marché à ceux qui en ont besoin. Ils se négocient aussi plus rapidement et plus facilement que les transferts payants.
4. Les managers satisfaits
Ils sont évidemment peu nombreux à pouvoir prétendre être totalement satisfaits de leurs effectifs. Cependant, des équipes comme Liverpool, Chelsea, Leicester, Sheffield ou encore les Wolves peuvent se dire que l’effectif actuel suffira à atteindre les objectifs du club.
D’autres équipes du milieu du classement réalisent qu’il n’est pas nécessaire d’injecter de nouveaux joueurs pour le court-terme, c’est à dire jusqu’à la fin de la saison actuelle.
5. Le risque du transfert hivernal
La période de transfert hivernale peut rapidement faire gonfler les prix. En effet, si les clubs acheteurs sont désespérés, ils auront tendance à faire des folies. Les clubs vendeurs en sont bien conscients et n’hésitent donc pas à réclamer un peu plus d’argent.
Si une option à moindre coût est trouvée, c’est que le joueur est en méforme ou en manque de temps de jeu. Ce qui compliquera sans doute son adaptation. Sans oublier qu’arriver dans un club en pleine saison veut dire entrer dans une dynamique déjà en place. Ce qui est souvent difficile, que cette dynamique soit positive ou négative.
Cela a tendance à refroidir les clubs.
On aurait aimé dire que le fair-play financier est également responsable, mais il faut bien avouer que celui-ci n’a pas un effet extrêmement restrictif pour le moment. La sanction de Chelsea finalement allégée et les nombreuses menaces n’ayant jamais été appliquées sont deux exemples parlants et qui n’effrayent pas les autres acteurs au moment d’acheter.
Le Brexit joue sans doute aussi son rôle. En effet, avec les restrictions du nombre d’étrangers dans les effectifs qui pourraient être d’application au moment d’avaliser la sortie de l’Europe, les clubs n’ont pas forcément envie d’acheter des joueurs qu’ils devraient être forcés de vendre à l’avenir.
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