Last Updated on 13 novembre 2020 by Thibault Dreze
« Will Grigg is on fire ! Your defence is terrified ! » : cet air a fait un véritable carton pendant l’Euro 2016. Tout ça pour un petit attaquant de League One. Comment en est-il arrivé à un tel stade de célébrité ? Mais surtout, la question qui est sur toutes les lèvres : que devient la vedette ?
En Angleterre, il y a des traditions qui transportent le football dans une autre dimension. Les supporters qui dédient un chant, repris par tout le stade, à certains joueurs en est un bel exemple. De Wayne Rooney à John Terry en passant par les frères Touré, toutes les légendes de Premier League ont leur chansonnettes personnelles. Mais dans le cas de Will Grigg, sa chanson l’a carrément projeté de joueur anonyme au rang de star de l’été, il y a quatre ans.
De Wigan à l’Euro
La belle histoire commence à l’aube de la saison 2015/2016. Will Grigg, l’attaquant du MK Dons est transféré à Wigan, en League One. Cela s’avère être un coup dans le mille puisqu’il inscrit 28 buts pour les Latics en l’espace d’une saison, assurant ainsi la montée en Championship. Les fans en font vite leur chouchou et lui consacrent le chant que l’on connaît. C’est donc tout naturellement que son pays, l’Irlande du nord, fait appel à lui pour l’Euro 2016, en France. Les supporters irlandais entendent alors parler de ce remix de « freed from desire » en hommage à leur joueur.
Il ne faut pas longtemps pour qu’il devienne l’hymne officieux de l’équipe. Ce n’est donc plus un stade, mais bien un pays entier qui en scande les paroles à tue-tête. En même temps que leur équipe qui se hisse en huitième de finale, les fans se font remarquer par leur nombre et l’énergie avec laquelle ils mettent littéralement le feu au stade. L’histoire est en marche, même si la coqueluche des fans ne marque pas un seul but. À force d’être scandé à tous les coins de rue français, « Will Grigg is on fire » est adopté par tous les fans européens, à l’image du clapping islandais. Preuve de l’engouement, la version studio du morceau monte à la sixième place des charts britanniques. Aujourd’hui encore, il enflamme les dancefloors.
De retour dans l’ombre
C’est donc auréolé d’un été magique que Will Grigg retourne à Wigan, promu en Championship. Mais la magie ne dure qu’un temps. À l’image de son équipe, il ne confirme pas la belle saison écoulée. Son maigre bilan de cinq buts entraîne le club vers une descente bien trop rapide. De retour en League One, il se remet à marquer un peu plus, mais rien de comparable avec le joueur-frisson qu’il était lors de cet éphémère été 2016. À l’exception de cette soirée de FA Cup 2018 où il élimine Manchester City en marquant le seul but du match. Une soirée mémorable, mais comparable à une oasis dans un désert de matches sans marquer.
Si bien qu’en 2019, les supporters rangent définitivement la chanson au placard lorsque leur protégé est transféré à Sunderland, également en League One. Et les sensations ne sont pas meilleures au Stadium of light. Pas éclairé par la grâce, le Nord-Irlandais n’a marqué qu’à une seule reprise, cette saison. Cela lui vaut de prendre assez souvent place sur le banc : il n’a plus commencé un match depuis le 14 décembre. Pire : depuis cinq matchs, il est même renvoyé en tribune. Si sa carrière connaît de gros ratés, il pourra toujours se targuer d’avoir fait danser l’Europe entière. Plus que les défenseurs adverses.
