Hibernian – Heart of Midlothian : un match complètement fou…que personne n’a vu

Last Updated on 15 novembre 2020 by Scott Crabbé

En 1940, 14 000 personnes se massent à Easter Road pour ce derby écossais. Pourtant, pas un seul n’aura pu voir une minute du match.

Nous sommes le 1er janvier 1940, la deuxième guerre mondiale a déjà commencé. Malgré la menace de bombardements, 14 000 personnes viennent assister à ce derby d’Édimbourg. Manque de chance, une météo typiquement écossaise -ou belge, c’est selon- se mêle aux événements. Le brouillard est tel que personne n’y voit rien. Les mieux placés devinent à peine l’armature du but. Remettre le match ? Pas question, il est même capital qu’il se déroule.

Tromper l’ennemi

En ce jour de l’an, les soldats obtiennent une permission pour revenir chez eux. Certains profitent de leur famille. D’autres s’en remettent au football pour oublier les horreurs de la barbarie. Ce match est donc une sorte de cadeau pour eux. Mais une deuxième raison, encore plus importante, oblige la tenue du match. En temps de guerre, l’espionnage est monnaie courante. Le match, diffusé à la radio écossaise, sera donc aussi suivi avec attention par les Allemands. Et il n’est pas question de les renseigner sur l’état du ciel. Le derby doit donc être joué comme si de rien n’était.

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Commentaires inventés et score fleuve

Les commentateurs locaux, au courant des enjeux stratégiques et n’y voyant rien n’ont donc pas le choix : ils doivent inventer des actions, simuler des phases de jeu à couper le souffle. Sur le terrain, le match est très ouvert et les buts tombent : à la mi-temps, le score est de 3-2 pour Hibernian. Difficile de tenir son adversaire direct quand on ne le voit pas. L’arbitre informe quelques spectateurs du score en rentrant au vestiaire. C’est ainsi que se propage l’info dans le stade: à quelques mètres d’eux, leurs favoris mènent.

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Où est John ?

La deuxième mi-temps est encore plus prolifique : le match tourne pour les visiteurs à la dernière minute. Le marquoir affiche 5-6 à la grande surprise des fans encore présents. Dans les vestiaires, les Hearts se rendent compte que le flanc gauche John Donaldson manque à l’appel. Ils retournent sur la pelouse et, après quelques minutes de recherche, le retrouvent errant près du rond central. Au final, tout rentre dans l’ordre, tout le monde est sain et sauf, et tous les auditeurs de la radio ont cru aux commentaires et sont persuadés d’avoir été témoins d’un match normal. Laissons Bill Shankly conclure :  » Le football, ce n’est pas une question de vie ou de mort. C’est bien plus important que cela ».

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