Norwich, Watford, Bournemouth, c’est quoi la suite ?

Last Updated on 8 août 2020 by Thibault Dreze

Dans tous les jeux, il faut des perdants. Cette année en Premier League les perdants sont des frelons, des cerises et des canaris. Un cocktail peu digeste, mais que les clubs de Watford, Bournemouth et Norwich devront avaler.


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Un seul des trois montants (Norwich, Aston Villa et Sheffield United) va donc faire, comme l’on dit dans ces cas-là, l’ascenseur. C’est à dire monter et retourner directement d’où l’on vient, autrement dit en Championship.

Si pour Norwich la saison avait commencé avec un fausse impression de bonne forme (forme Pukki et victoire face à Manchester City), pour les deux autres l’entame de saison n’a pas été convaincante et cela a donné le ton pour le reste de la saison. Reste à voir comment cette descente va impacter ces trois clubs.

#20 Norwich – 21 points

Les hommes de Daniel Farke ont été les premiers condamnés. Pourtant, l’entame de saison fut surprenante. Même si plus spectaculaire qu’efficace. En effet, le 6 sur 15 du début de saison a été quelque peu atténué par la victoire face à Manchester City et la découverte d’un buteur finlandais : Teemu Pukki.

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Avec 6 buts et 2 assists sur les 5 premiers matches de championnat, l’attaquant de 30 ans a fait fort. Un but face à Liverpool, Chelsea et Manchester City c’est assez incroyable pour des débuts en Premier League. Sauf qu’après, à l’image de Norwich, plus rien ou presque.

De la victoire face à City le 14 septembre jusqu’à celle face à Bournemouth le 18 janvier les Canaries n’ont gagné qu’un seul match (Everton 23 novembre). Un total de 5 victoires en 38 matches. C’est évidemment bien trop peu pour espérer rester en Premier League. Malgré une situation déjà bancale à la reprise après confinement, Norwich n’a pas pris un seul point.

Cette cinquième relégation depuis la Premier League est un record. Heureusement pour eux, ils n’ont pas aussi catastrophique que Derby County en 2007/08 et ses 11 points glanés en une saison.

La grande question à Norwich est l’avenir du coach Danier Farke. Au club depuis plus de trois ans, il a réussi à développer de nombreux jeunes talents et surtout de réaliser de beaux coups financiers (comme James Maddison vers Leicester pour 25 millions €). Cela devrait être de même cette saison avec beaucoup de joueurs en vue comme les deux latéraux Jamal Lewis et Max Aarons ou encore l’attaquant Emiliano Buendía arrivé à l’été 2018 pour 2 millions € à peine. Des départs côté joueur, cela sera sans doute inévitable. Mais à Norwich on a déjà démontré qu’on peut réussir sans avoir d’énormes moyens.

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Reste à voir comment l’Allemand va réussir à récupérer un groupe stable après l’euphorie du titre en Championship et cette saison historiquement mauvaise en Premier League. Mais on sent que l’ambiance n’est pas tendu pour autant et il ne serait pas surprenant de le voir rester au club. « Si le manager de Norwich ressemble à un homme qui a le sentiment de bénéficier du soutien total de ses patrons, c’est parce qu’il l’a. Certains à l’intérieur du club craignent davantage qu’il soit braconné plutôt que limogé », confirme d’ailleurs Athletic.

En attendant, Norwich sait à quel point ils sont bien équipés pour affronter et performer en Championship. Sans pétrole, mais avec beaucoup d’idées.

#19 Watford – 34 points

Du côté des Hornets, contrairement aux deux autres relégués, on a remplacé le coach. Deux fois. D’abord Quique Sanchez Flores remplacé par Pearson en décembre, lui même remplacé par Hayden Mullins (U23) à deux journées de la fin.

Longtemps dernier, Watford aura eu un sursaut d’espoir en s’extirpant de la zone rouge, juste avant l’interruption. Un espoir maintenu quasiment jusqu’à la fin de la saison. Mais Watford a craqué lors des trois dernières rencontres et retourne en Championship après 5 saisons en Premier League.

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Le propriétaire du club, Gino Pozzo, s’est directement voulu rassurant sur le futur à court terme du club. « Il y a évidemment une énorme déception à perdre notre statut de club de Premier League, nous ne pouvons pas prétendre le contraire. Chaque club veut jouer au plus haut niveau possible », explique-t-il dans un communiqué. « Nous avons toujours dit que nous étions ici pour le long terme et nous ne laisserons pas ce moment de grande déception arrêter le développement continu de ce club au cours des huit prochaines années et au-delà. »

La première étape de cette reconstruction sera de trouver un coach. Et ce n’est pas une mince affaire. En effet, Watford a l’occasion de repartir sur des bases fraiches en nommant un coach avant la préparation. Histoire d’entamer la longue et dure saison de Championship dans les meilleures conditions.

Selon The Athletic, « la nomination sera effectuée par le propriétaire Gino Pozzo, qui analyse déjà les candidats. Il souhaite revenir au profil d’entraîneur qui l’a bien servi avant le début de cette saison. Bien que les options pour la Premier League ou le Championship diffèrent légèrement, le désir d’un entraîneur jeune, dynamique et ambitieux avec une philosophie footballistique clairement définie sera l’objectif. La nationalité ne semble pas être importante cette fois-ci ».

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Il faudra aussi évidemment composer avec les départs. Avec beaucoup de joueurs de qualité dans l’effectif, ils sont à prévoir. Même du côté de Troy Deeney fidèle parmi les fidèles, il se chuchote qu’on pourrait le laisser partir après de bons, longs et loyaux services. Une page se tourne.

#18 Bournemouth – 34 points

L’avenir des Cherries s’inscrira, on le sait depuis le 1/08, sans son coach Eddie Howe. En effet, le coach anglais de 42 ans a quitté Bournemouth par consentement mutuel, affirmant qu’il était temps pour le club de prendre une nouvelle direction après huit années en tant que manager. L’association de Howe avec Bournemouth remonte à 25 ans et il a été la figure la plus iconique de leur ascension dans les ligues au cours de la dernière décennie.

C’est donc (presque) à partir d’une page blanche que Bournemouth devra entamer la saison prochaine. Avec un nouveau coach d’une part, mais il faudra aussi composer avec de nombreux départs côté joueurs, d’autre part.

Le vivier des Cherries regorge de bons joueurs et la majorité devrait quitter la navire. En effet, ils sont nombreux à attirer les convoitises et beaucoup de clubs de Premier League vont y faire leur marché cet été. Joshua King et Callum Wilson font partie des joueurs qui devraient être vendus, tandis que David Brooks, Lewis Cook, Aaron Ramsdale et Jefferson Lerma ne seraient pas retenus en cas de belles offres.

Après cinq ans à défier les obstacles et à jouer dans la cour des grands, le club de la côte sud est maintenant confronté à un challenge de taille: se reconstruire pour subsister, au moins en Championship. Le propriétaire du club Maxim Demin espère revenir au plus vite parmi l’élite. « Je ne veux pas que les cinq dernières années soient simplement des souvenirs qui s’estompent avec le temps. Je veux créer de nouveaux souvenirs qui correspondent et qui améliorent ceux qui nous ont précédés. Je m’engage à ramener ce club en Premier League dès que possible, à un niveau auquel je pense appartenir » a-t-il expliqué.

Si la nostalgie est une conséquence de la descente, c’est surtout financièrement que le club va souffrir. En effet, les revenus devraient passer d’environ 130 millions de livres à environ 50 millions de livres sterling. Le premier objectif sera de baisser la masse salariale et de récupérer des liquidités en vendant. Nathan Aké a d’ailleurs ouvert le bal en partant pour 45 millions d’euros à Manchester City.

Parachute doré

Si le sort de ces trois descendants est similaire sportivement, économiquement ceux-ci devront faire face à des variations de budget plus ou moins importantes en fonction des transferts sortants et d’une masse salariale en baisse. De plus, la situation sanitaire risque encore de priver les clubs de public pendant un moment. Heureusement, il y a le pansement des droits TV.

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Outre les droits TV que les clubs touchent au terme de la saison (légèrement revus à la baisse), la Premier League a aussi prévu un système d’aide financier pour les clubs relégués. « Dans un but égalitaire et pour éviter le choc financier, la Premier League a mis en place depuis 2016 un système de « Parachute Payments », que certains assimilent à des prémisses d’une ligue fermée. Le principe ? Pendant trois années après leur descente et s’ils ne remontent pas, les clubs continuent de recevoir de l’argent des droits de TV de Premier League », explique Eurosport.

Par exemple, West Bromwich a reçu après sa descente près de 47 millions et 38 la saison suivante. Inutile de dire que cet apport financier est plus que bienvenu pour les clubs relégués. De quoi cadenasser les contrats des meilleurs joueurs afin d’éviter un exode et d’en attirer des aussi bons en cas de départ. Ce qui peut expliquer que Fulham, par exemple, a été capable de revenir directement après la descente.

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