Premier league Tales

Quand la Premier League se raconte

Quand les stars se cachaient pour mourir

L’effectif de Stoke City lors de la saison 2017-2018 comptait beaucoup de joueurs de qualité et expérimentés. Pourtant, cela n’a pas suffi aux Potters pour subsister au plus haut échelon du football anglais. Certains de ces joueurs ont sombré dans l’oubli, d’autres sont revenus dans la lumière. 

Retour sur une histoire dont seule la Premier League a le secret.

Nous sommes au mois d’août 2020, la Ligue des Champions arrive -enfin- à son terme, la crise sanitaire ayant décalé le calendrier. Par conséquent, ces matches souvent disputés à l’aube de la belle saison prennent place au crépuscule de l’été. C’est précisément lors d’une de ces soirées estivales qu’un tweet de Richard Jolly, journaliste au Guardian, fait ressurgir une donnée plutôt étonnante. « Si Chupo-Moting devait quitter le banc des remplaçants ce soir contre le RB Leipzig, cela signifiera que l’équipe reléguée de Stoke de 2017-18 comprend des joueurs qui ont figuré dans les demi-finales de la Ligue des champions 2005, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2013, 2015, 2016, 2019 et 2020 », tapote l’Anglais sur le réseau social.

Et comme pour faire en sorte que la prophétie se réalise à tout prix, Thomas Tuchel fait monter le Camerounais à la 86e minute à la place de Kylian Mbappé. Voilà donc comment un joueur de Stoke City, cuvée 2017-2018, s’est retrouvé dans une demi-finale de Ligue des Champions à onze reprises sur les 15 dernières éditions de cette fameuse coupe aux grandes oreilles.

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Un de ces deux hommes l’ignore, mais 3 ans après cette photo, il allait passer du bas de tableau en Premier League à une finale de Ligue des Champions. 

Entre espoirs déchus, joueurs confirmés et vieilles connaissances, il est vrai que le noyau des Potters de cette fameuse saison 2017-2018 valait le détour. Pourtant au printemps 2018, après 10 années parmi l’élite, Stoke descendait en Championship. Une dégringolade qui prend tout son sens quand on sait que quelques semaines avant la montée de Chupo-Moting en demi-finale de Ligue des Champions, Stoke City se battait pour ne pas basculer en League One. Comme deux trains filant dans des directions opposées.

Une équipe de rugby

En 2017, avant d’entamer la saison 17/18 avec cet effectif bling bling, Stoke City se préparait pour sa 10e saison consécutive en Premier League. Mais pour comprendre comment s’est construit cet effectif, il faut remonter aux années 2010.

Stoke était une  équipe qui devenue synonyme de courage, de rigueur et de fiabilité depuis que Tony Pulis les avait sortis du Championship en 2008. Depuis, les Potters ont navigué dans le ventre mou du classement. Devenant cette équipe solide, mangeuse de gros qui pratiquait un football « à l’anglaise » avec des longs ballons et dure sur l’homme. Avec un Britannia Stadium en guise de piège à gros. « On ne peut plus dire que c’est du football. C’est plus du rugby sur les gardiens que du football » pestait d’ailleurs Arsène Wenger en 2010, après avoir été témoin d’une défaite de Tottenham dans laquelle Heurelho Gomes avait été bousculé par Shawcross et Huth. Fellaini avait d’ailleurs assené un bon coup de boule sur ce même Shawcross en 2012 après un duel sauce anglaise dans le rectangle. 

Il est vrai que l’identité de Stoke sous Pulis -de 2006 à 2013- était quelque peu surannée: c’était une équipe avec des défenseurs centraux imposants, des arrières latéraux énergiques, un milieu de terrain très axial et de puissants avants-centres. L’adversaire évitant à tout prix de concéder des corners et autres phases arrêtées.

Dès son arrivée en mai 2013, Hughes a eu la volonté de fonder une équipe basée sur la possession de balle. Il a fait comprendre à Peter Coates, propriétaire de Stoke, que le club ne devait plus compter sur les joueurs chers à Pulis. Cela a, notamment, conduit aux départs de Jonathan Walters, Glenn Whelan et Phil Bardsley. Le coach a donc fait appel, successivement, à des attaquants plus habiles et techniques, qui avaient déjà fait leurs preuves dans des grands clubs européens. C’est ainsi que des demi-finalistes, et même gagnants, de C1 s’établissent petit à petit du côté de Stoke City.

Le premier joueur de cette bande de demi-finalistes est arrivé en 2011. C’est d’ailleurs le seul à ne avoir été recruté alors que Mark Hughes était en charge. C’est donc sous Tony Pulis que Peter Crouch, alors âgé de 30 ans, débarque à Stoke City et il restera, en quelque sorte, comme l’héritage du coach anglais. Une manière d’assurer la transition entre deux styles de jeu.

Peter Coates, propriétaire du club, considère encore aujourd’hui qu’il s’agit d’une des meilleures recrues qu’il ait connu. «C’était un excellent joueur pour nous. Il n’a jamais déçu et a toujours joué ses matches à fond. S’est jamais plaint et avait une vraie aura sur tout le club», explique Coates. Il faut dire que ce grand échalas anglais arrivait de Tottenham et avait disputé une demi-finale de Ligue des Champions quatre ans plus tôt à peine.

En six saisons avec les Potters, Crouch a plus ou moins toujours répondu présent. Avec chaque fois une trentaine de matches disputés en Premier League, sauf lors de la saison 2015/2016, où il passe beaucoup de temps sur le banc.

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À l’époque, il a été sous-entendu que Hughes, un ancien joueur de Barcelone, utilisait d’anciens liens pour aider à amener des joueurs de Catalogne. Au club, on estimait que les relations entre Hughes et Camp Nou étaient exagérées.

Cela ne l’a tout de même pas empêché de signer Marc Muniesa de Barcelone en 2013 et Bojan un an plus tard. Bojan Krkic arrive donc en 2014 avec un statut de vainqueur de C1 et encore dans le force que l’âge puisqu’à 24 ans, sa carrière était loin d’être finie.

La petite histoire raconte que Hughes a décidé de signer Bojan avec Kevin Cruickshank, chef du scouting, et Mark Cartwright, le directeur technique du club autour d’une pinte de bière blonde. Une conversation désinhibée dans laquelle Hughes a demandé à Cruickshank où il était allé ce week-end et il s’est avéré qu’il avait vu Bojan jouer pour l’Ajax en Hollande et, malgré quelques années difficiles après avoir quitté Barcelone, il était clair pour Cruickshank qu’il n’avait rien perdu de son talent.

«L’ambiance au club a commencé à changer une fois qu’il a rejoint le club», raconte un des anciens piliers de l’équipe à The Athletic, qui aimait Bojan à la fois en tant que joueur et en tant que personne. «Soudain, nous avons eu la qualité d’une superstar mélangée avec des gars qui avaient été au club en Championship toutes ces années auparavant. C’était passionnant, mais aucun de nous n’était totalement sûr que tout irait bien.»

Malheureusement les choses tourneront mal quelques mois après son arrivée. « La tragique nuit de Rochdale », comme l’appelle un membre du staff, lors d’un match de FA Cup en janvier fait payer un lourd tribut à l’Espagnol. Les ligaments du genou sont touchés. Sa saison est déjà terminée. «La blessure l’a vraiment tué. C’est devenu un blocage mental pour lui. Ce fut un revers de plus dans sa carrière. Il s’est dit: « Comment puis-je en revenir? » », poursuit le membre du staff.

«Bojan est devenu le chouchou du public, mais ensuite il a été gravement blessé et il n’a jamais été le même joueur», se souvient Coates pour The Athletic.

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La saison suivante, il est épargné par les blessures, mais ne brille pas réellement et lors de l’effectif 2016-17, il est prêté pour la deuxième partie de saison à Mayence après avoir passé beaucoup de temps sur le banc à Stoke lors la première moitié de saison.

Fin août 2017, après seulement un match disputé en Premier League, il est prêté pour le reste de la saison au Deportive Alavès et ne « participe » donc pas à la descente des siens.

À l’été 2015, Afellay est devenu le troisième ancien joueur du Barca à déménager dans le Staffordshire. L’ailier néerlandais avait également des antécédents de blessures aux ligaments, mais il était resté, selon un ancien membre du service de recrutement du club, «un joueur dynamique qui voulait déplacer le ballon à un rythme plus haut sur le terrain».

Sa première saison est sans histoire. Il joue beaucoup, mais se montre trop peu décisif -2 buts, 3 assits, 31 matches-. Il se blesse d’ailleurs fin de saison au genou, ce qu’il le privera d’une bonne partie de la saison 2016/2017.

«Il n’a pas souffert des imbéciles», dit une autre source à The Athletic, qui pensait que certains joueurs avait pris sa personnalité exigeante pour de l’arrogance et que vraiment, il est resté un «top, top professionnel».

Mais avant la saison de relégation de Stoke, l’influence d’Afellay sur le terrain avait déjà grandement diminué en raison de son manque de disponibilité et sa fragilité.

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Shaqiri est arrivé le même été qu’Afellay, mais sans faire autant de bruit que le Hollandais ou encore Bojan. Pourtant, c’est bien lui qui deviendra l’un des éléments principaux de l’équipe en terme l’efficacité offensive. 

D’ailleurs, lors d’une de ses premières séances d’entraînement, Shaqiri a trompé Jack Butland à 20 mètres et tous les joueurs ont reconnu que Stoke avait signé un footballeur très talentueux. La première saison, il fait partie des joueurs réguliers -27 matches, 3 buts, 6 assists-, la deuxième il est embêté par des blessures, mais se montre toujours décisif -21 matches, 4 buts, 2 assists-.

Il est l’un, voire le seul, joueur à avoir connu une progression sportive linéaire après son passage à Stoke. Ce n’est donc pas un hasard si de tous les joueurs dont il est question ici, c’est celui qui a marqué Stoke le plus positivement durant la saison 2017/2018. 

De tous les demi-finalistes, Stoke n’a payé une indemnité de transfert que pour Shaqiri. Glen Johnson est donc un transfert libre, à l’été 2015, issu de Liverpool. Si financièrement les transferts libres sont intéressants, ce n’est pas gage de réussite sportive.

Titulaire jusqu’en février pour sa première saison, il se blesse au genou et ne jouera plus. Pour la deuxième, 2016/2017, il est régulièrement touché par les blessures. Son implication dans l’équipe trop insuffisante agace Hughes qui se demande si le latéral droit a vraiment envie de jouer à Stoke.

De plus, dès les négociations contractuelles, il a été convenu qu’il pourrait vivre à Londres et voyager au nord en train avec Peter Crouch pour des séances d’entraînement, ne restant près de Stoke que quelques nuits par semaine …

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La première partie du casting est connue. Les prémices de ce fameux « turning point » qu’est la saison de la descente sont en place. Le 21 mai 2017, Stoke City finit 13e de Premier League -11 victoires, 11 nul et 16 défaites- et Peter Crouch termine meilleur buteur avec 7 buts. Durant l’été, deux joueurs demi-finalistes, et un futur, rejoindront Stoke pour entamer cette fameuse saison 2017/2018. Le décor est planté. 

Too good to go down

Avant son lancement, certains observateurs étaient déjà quelque peu sceptiques pour cette saison 17/18. En effet, Arnautovic, joueur star, quittait le club pour West Ham. Ce qui laissait un grand en attaque. Peter Crouch allait avoir 36 ans et les autres buteurs n’étaient pas assez consistants. Pour y remédier, Stoke City se faisait prêter Jesé du PSG et Chupo Moting arrivait libre depuis Schalke. Un troisième joueur d’expérience européenne, Darren Fletecher, rejoignait aussi le club. Même si la grosse arrivée cet été là, était Kevin Wimmer acheté 20 millions à Tottenham. 

«Un désastre, même s’il pouvait jouer», explique d’emblée un membre du conseil d’administration. Voilà une manière assez directe d’introduire le joueur espagnol. Indésirable au PSG et déjà prêté à Las Palmas la saison précédente, l’ancien joueur du Real Madrid allait donc découvrir la Premier League. Malgré un but pour son premier match lors de la première journée (victoire face à Arsenal 1-0), la suite de la saison sera chaotique.

«C’est vraiment frustrant. Ces gars avaient du talent, mais ils n’étaient pas adaptés à notre environnement. Cela ne s’est pas passé comme ils l’avaient imaginé. Et ce n’étaient pas des génies», poursuit ce même membre du conseil d’administration.

Son implication pour l’équipe a souvent été remise en cause. Lors d’un match, Jese était sur le banc et Stoke avait utilisé les trois remplaçants. Il est alors retourné au vestiaire avant de décider de rentrer chez lui avant la fin du match.

Plus tard, lorsque Lambert est arrivé et a augmenté les amendes pour les joueurs en retard, ceux-ci étaient diminués de 25% de leur salaire hebdomadaire et Jesé était régulièrement puni pour son retard.

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Certains supporters avaient eu de l’empathie pour le joueur étant donné l’état de santé de son fils, mais pour d’autres, le naturel de l’Espagnol revenait trop vite au galop. Entre entraînements snobés et silence radio, c’était trop pour les dirigeants qui ont préféré libérer le joueur avant la fin de son contrat. Mais aussi pour économiser un peu d’argent vu le coût très élevé du prêt.

En ce qui concerne Choupo-Moting, le scouting avait confiance. Le joueur était observé depuis un bon moment aussi bien à Mayence qu’à Schalke. Son expérience et sa puissance étaient deux atouts et les retours sur sa personnalité positifs. Mais sa relation avec les fans va rapidement se dégrader. Sa mentalité ne collait pas aux valeurs d’un club comme Stoke et ses épanchements sur les réseaux sociaux après les défaites ont rapidement agacé le public.
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Darren Fletcher,  joueur britannique avec une vaste expérience et trois demi-finales de Ligue des champions à son actif avec Manchester United, avait pour mission de stabiliser le milieu de terrain. Titulaire une bonne partie la saison, les jambes ont commencé à faiblir vers le mois de février ce qui s’est ressenti sur toute l’équipe. Il est vrai que certains observateurs avaient des doutes concernant les aptitudes physiques de l’Écossais avant son recrutement. Mais on ne pourra jamais lui reprocher sa détermination et son  professionnalisme. Il a d’ailleurs accompagné le club en Championship en y disputant une ultime saison (11 matches seulement) avant de prendre sa retraite sportive.
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Ces joueurs rejoignaient un effectif qui comptait déjà des connaissances comme, on en connait déjà certaines, Shaqiri, Afellay, Bojan Krkic, Saido Berahino et les vieux de la vielle Peter Crouch, Stephen Ireland, Darren Fletcher, Charlie Adam, Joe Allen ou encore Glen Johnson. Il y a pire pour débuter une saison.

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Une saison qui ne commence d’ailleurs pas trop mal. Avec une victoire contre Arsenal et un nul face à Manchester United. Mais les Potters manquent de régularité et glissent lentement au classement. «Cette saison, dans son ensemble, a sans doute été la plus déprimante que j’ai vécu en tant que fan de Stoke. J’avais un billet de saison, et c’était presque devenu une corvée d’aller au stade vers la fin», se souvient Jordan Muncaster, derrière le compte « Stoke Français ».

«Les performances sont devenues inquiétantes et les événements hors du terrain ont aggravé les choses. Jesé était – comment dire cela poliment – un idiot qui ne voulait pas être au club. Choupo-Moting ne s’intéressait pas non plus au club, il aimait juste le style de vie des footballeurs. Butland faisait d’horribles erreurs et Stoke ne semblait pas capable de marquer un but. J’ai commencé à m’inquiéter en janvier. Puis on a perdu contre Coventry au troisième tour de FA Cup et Mark Hughes a été viré. Paul Lambert est arrivé, et la plupart des fans ont été déçus par cette nomination. Il faut dire qu’à un moment donné, on avait Graham Potter dans la shortlist et il était le choix préféré des supporters. Lambert a quelque peu amélioré la défense, mais l’attaque est restée muette. Shaqiri était notre meilleur joueur cette saison-là, mais il ne pouvait pas le faire seul.»

Décembre a été le seul mois au cours duquel Stoke a réussi à gagner deux fois, et l’équipe a traversé la saison sans gagner deux matches consécutifs en championnat. 

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 «À mon avis, le match clé a été celui contre Brighton. On a obtenu un penalty et Jesé s’est disputé avec Charlie Adam pour savoir qui allait le tirer. Adam a gagné la dispute, mais il a manqué le penalty. C’était tout simplement horrible et beaucoup de fans de Stoke ne lui ont jamais pardonné cela. Ce match résume l’attitude de l’équipe cette saison-là : aucune cohésion».  S’en suit d’ailleurs une série de 13 matches sans victoires avant le succès à Swansea lors de la dernière journée. Trop tard. La relégation est actée le 5 mai après une défaite à domicile contre Crystal Palace, lors de l’avant-dernière journée.

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Voilà comment une saison tourne mal. Des joueurs recrutés sur CV, mais peu concernés et pas assez investis pour le club. «Parfois ces gars veulent jouer en Premier League et ils viennent dans un club comme Stoke. Ils se rendent rapidement compte que ce n’est pas aussi glamour que ce qu’ils avaient imaginé. Au point de vouloir s’en aller à la première occasion», explique Peter Coates à The Athletic. 

«Au vu des performances, on méritait vraiment de descendre. Ce qui me fait le plus mal, c’est qu’on avait tellement de potentiel avec cette équipe-là et maintenant nous luttons encore pour sortir de Championship», conclut le responsable du compte fan français.

Des vainqueurs de Champions League

Aujourd’hui encore, malgré des problèmes de caractère, il est difficile d’imaginer qu’un tel rassemblement de talent a pu tourné au fiasco. 

On l’a vu, ils sont huit joueurs différents, de cette saison 17/18 à Stoke, ayant joué une demi-finale de Ligue des Champions. À onze reprises sur les 15 dernières années, entre 2005 et 2020.

* victoire finale en Champions League)

Parmi ces huit joueurs répartis sur onze éditions de la Ligue des Champions, cinq d’entre-eux avaient déjà gagné ce trophée avant de venir à Stoke City. 

«Le fait d’avoir eu autant de joueurs d’expérience européenne à Stoke me rend triste pour être honnête. Notre potentiel était énorme. On avait des joueurs de qualité. On avait un style de jeu attrayant et on pouvait facilement rivaliser avec les grands clubs. Et pourtant, on en est maintenant à notre troisième saison en Championship. Il est peut-être vrai que l’équipe avait beaucoup d’expérience de la Ligue des Champions, mais elle était aussi pleine d’égos, de personnalités qui pensaient être plus grandes que le club. Regardez Choupo-Moting, dès qu’on a été relégués, il est reparti au PSG. Il y a beaucoup de fans de Stoke qui le détestent vraiment maintenant. Ils pensent qu’il a montré sa vraie nature sur la fin. L’expérience de la Ligue des champions ne signifie rien quand on se bat pour survivre. On avait besoin de combativité, et on n’en avait tout simplement pas», résume Jordan Muncaster. 

Enfin, il faut également garder à l’esprit que ces joueurs ne sont pas arrivés à Stoke en pleine ascension sportive. Certains ont brillé dans des grands clubs, mais n’ont jamais retrouvé leur niveau après une blessure. D’autres devaient se relancer après des saisons compliqués et certains étaient déjà sur la fin de leur carrière. 

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Évidemment, Stoke n’est pas un cas isolé. Beaucoup d’équipes ont recruté des joueurs avec un grand passé ou en cru tenir l’effectif de rêve le d’un d’un été. Mais cette histoire résume un peu le football moderne. Quand des joueurs aux médailles poussiéreuses n’ont qu’à souffler un petit coup sur leur curriculum vitae pour faire croire à club acquéreur qu’il réalise un bon coup. Mais personne n’est dupe et le vernis craque rapidement. 

Ces « stars » qui se cachaient pour mourir. Car outre Shaqiri -vainqueur C1 en 2019 et champion d’Angleterre en 2020- et Choupo-Moting -finaliste de la C1 et champion de France 2020-, aucun de ces joueurs n’a vraiment poursuivi sa carrière vers les sommets. 

Voir ce cocktail de talent et cette masse d’expérience européenne réuni le temps d’une saison dans un club moyen de Premier League a tout de même quelque chose d’unique. Et que dire de la destinée de cette équipe lors de cette funeste saison 2017/2018, alors que les espoirs étant grands vu le plateau. Mais ce pic d’espoir a été de courte durée. Comme un malade qui retrouve subitement la forme avant de succomber. 

Stoke City pensait avoir les ingrédients pour faire bonne impression dans un concours de cuisine des plus relevés. Les juges de la Premier League ont rapidement détourné les yeux de ce plat rempli de pommes pourries. Aujourd’hui la cuisine des Potters se déguste à l’échelon inférieur et les fans ont appris à ne plus faire la fine bouche.