Last Updated on 1 février 2021 by Robin Job
Le choc de ce samedi 30 janvier entre Arsenal et Manchester United s’est soldé par un nul vierge 0-0 à l’Emirates Stadium. Un mois et onze jours seulement après leur dernière défaite face à Everton, le club londonien est sur une série de sept matchs consécutifs sans défaite. Comment la situation a-t-elle bien pu basculer pour une équipe en perdition et qui était dans les profondeurs du classement ?
En football, tout peut aller très vite et on en a une nouvelle fois fait l’expérience avec Arsenal en Premier League cette saison. Le 19 décembre 2020, Arsenal accusait le coup en perdant 2-1 face à Everton en déplacement à Goodison Park. Les Gunners enchaînaient ce jour-là un septième match consécutif sans victoire en ne prenant que deux petits points sur vingt-et-un possible.
Alors que plus rien n’allait et qu’on imaginait mal la situation s’améliorer de sitôt, les Gunners ont fini par sortir de la crise dans laquelle ils s’engouffraient, et ce, sans limoger leur coach. Mikel Arteta, l’entraîneur basque arrivé en décembre 2019 tout droit de Manchester City où il était l’adjoint de Pep Guardiola, était dans une situation très difficile avant la période des fêtes. Plus rien n’allait à Arsenal qui réalise, à ce moment-là, son pire bilan à ce stade de la compétition depuis la campagne 1974-1975, selon Opta. C’est dire à quel point la situation est catastrophique. Pourtant, tout va rapidement changer.
Embed from Getty ImagesSept jours après la dernière défaite en championnat face à Everton, l’entraîneur des Gunners prend le pari d’aligner une composition inédite aux avant-postes face à Chelsea. Le manager basque titularise pour la première fois de la saison les jeunes Smith-Rowe et Martinelli dans le onze de base aux côtés de Saka et Lacazette. Les Gunners vont l’emporter 3-1 face aux Blues et ainsi démarrer le début d’une longue convalescence.
Une confiance redonnée aux jeunes joueurs
Après cette victoire face à Chelsea, le choix des noms posés sur la feuille de match par Mikel Arteta a changé. « Il est souvent plus facile de choisir de faire jouer les joueurs plus âgés et plus expérimentés, mais la volonté d’Arteta de garder confiance dans les jeunes joueurs est constamment récompensée », dit Amy Lawrence journaliste à The Athletic. Les jeunes joueurs du noyau reçoivent la confiance de leur entraineur et ils le lui rendent bien. Le premier à en bénéficier est le meneur de jeu Smith-Rowe, qui n’a plus perdu sa place de titulaire depuis ce match. Le jeune anglais a un réel impact dans la création du jeu puisqu’il est auteur de 3 assists et d’un jeu sans ballon remarquable. Les Londoniens étaient en manque cruel d’un joueur créatif capable de produire du jeu depuis la mise à l’écart d’Özil en septembre et c’est par l’intermédiaire du joueur anglais qu’ils ont enfin trouvé une alternative.
Le jeune international anglais Bukayo Saka va également avoir un rôle prépondérant dans le nouvel état de forme de l’équipe londonienne. Alors qu’il n’avait mis qu’un seul petit but en douze apparitions en championnat cette saison, l’ailier va mettre 4 buts et délivrer 3 passes décisives en 6 matchs à partir du 26 décembre. Pour l’entraîneur d’Arsenal ce n’est pas l’âge qui est important, mais plutôt l’impact qu’a le joueur sur le terrain. «Quand un joueur est performant, peu importe quel est son profil ou son âge» dit Arteta.
D’autres joueurs ont également montré un autre visage après la victoire face aux Blues. À commencer par l’écossais Kieran Tierney qui n’a cessé d’amener le danger en arpentant son flanc gauche. L’Écossais est devenu tout simplement virevoltant au fur et à mesure des matches mais également efficace. Offensivement, c’est Alexandre Lacazette qui a élevé son niveau de jeu. Avec 5 buts et 1 passe décisive en 7 matchs, l’attaquant français est devenu le nouvel atout offensif des Gunners. Pas plus tard que ce samedi il a encore failli donner un avantage précieux aux siens en tapant la barre sur coup-franc face aux Mancuniens.
L’adaptation en fonction de l’adversaire
Depuis son arrivée à la tête du staff d’Arsenal, Arteta a voulu imposer un style de jeu inspiré par ce que fait Guardiola à Manchester City. L’idée de jeu était de repartir derrière en jouant court malgré le pressing imposé par l’adversaire. Pendant les premiers mois, le système mis en place marchait très bien et a, notamment, permis de belles victoires face à Liverpool et Manchester City en FA Cup la saison précédente en enregistrant un nombre de passes record depuis leur propre but. Cependant, c’est devenu plus facile pour les adversaires d’Arsenal de s’adapter à ce style de jeu avec le temps. En quelques semaines, le pressing imposé par les adversaires était tellement étouffant qu’il était presque impossible de sortir de leur propre zone.
https://platform.twitter.com/widgets.js16 & 2 – Only Man City have won more points (18) and conceded fewer goals (1) than Arsenal in the Premier League since Boxing Day (16 points and two goals conceded for the Gunners during this period). Improved. pic.twitter.com/9CIm4zqNOy
— OptaJoe (@OptaJoe) January 26, 2021
Mikel Arteta se devait d’adapter la façon de jouer de son équipe et c’est chose faite. La volonté de jouer court n’était donc plus la priorité puisque c’était devenu trop prédictible. Depuis le match contre Chelsea, c’est à chaque fois plus de 50% des coups de pieds de but qui sont joués longs, alors qu’avant cela, ces pourcentages étaient nettement plus bas. « Nous devons nous adapter à certains moments, en fonction de la situation de l’équipe en termes de confiance et des risques que nous pouvons prendre et des récompenses que nous allons en retirer », a d’ailleurs déclaré Arteta.
Une défense renforcée
Après leur bon résultat face à Chelsea, les Gunners ont enchaînés plusieurs victoires consécutives face à Brighton (0-1), West Bromwich (0-4), Newcastle (3-0), Southampton (3-1) et concédés deux nuls vierges face à Crystal Palace et Manchester United (0-0). Le point commun entre tous ces résultats est qu’ils encaissent très peu de buts. En 7 matchs, Arsenal n’a encaissé que 2 buts. Quand une équipe ne prend pas de but, ça augmente forcément ses chances de ne pas perdre. La défense a gagné en stabilité grâce, notamment, aux adaptations tactiques du coaching staff. Dans l’axe de la défense, c’est Rob Holding, qui représente le mieux la nouvelle forteresse défensive. Auteur de plusieurs bonnes performances, le joueur est devenu un titulaire à part entière au sein de la défense londonienne et a même prolongé son contrat lors du mois de janvier.
La situation du club londonien a donc bel et bien changé, mais ce n’est pas pour autant que l’équipe est à la place souhaitée en début de saison. Au lendemain du nul face à Manchester United, les Gunners pointent à 4 points de West Ham, qui est à la cinquième et dernière place qualificative pour une compétition européenne. Le club londonien, étant éliminé de toutes les coupes nationales, doit obligatoirement accrocher une place européenne via le championnat, et si ce n’est pas le cas, ce sera un échec. C’est à Arteta de continuer sur la bonne voie prise depuis les fêtes de fin d’année du côté de l’Emirates Stadium pour prouver à tout le monde que l’état de forme actuel n’est pas une simple surprise.