Last Updated on 13 novembre 2020 by Thibault Dreze
Pour son premier match de reprise en Premier League, Bournemouth s’est incliné 0-2 contre Crystal Palace. Un match plutôt morose, à l’image de leur saison, avec deux buts encaissés dans les vingt premières minutes. Mais au milieu de cette grisaille, une éclaircie a quand même illuminé le Vitality Stadium désespérément vide : le retour du meneur de jeu de 22 ans, David Brooks. Après une année entière perdue à cause de problèmes à la cheville, ce come-back pourrait être crucial dans la course au maintien.
27 avril 2019 : il y a plus d’un an, Bournemouth se déplace à Southampton pour un des ultimes matchs de la saison. L’équipe d’Eddie Howe y décroche un spectaculaire partage 3-3. Ce match correspond également aux dernières minutes disputées par le jeune meneur de jeu David Brooks. Il ne le sait pas encore, mais sa saison 2019/2020 sera complètement gâchée par une blessure à la cheville.
Complètement ? Non, car le coronavirus, en décalant la fin de saison trois mois plus tard, a permis au joueur de pouvoir disputer les derniers matches, chose inespérée au vu de ses problèmes physiques. Une véritable aubaine pour Bournemouth. Car sans lui, son équipe a vécu une saison pourrie symbolisée par cette dix-huitième place actuelle.
L’élégance à l’état pur
Pour comprendre les problèmes de l’équipe, il faut regarder en attaque. Car défensivement, les chiffres se sont améliorés (Bournemouth encaisse cette saison 1,63 but par match contre 1,84 il y a un an). C’est offensivement que le bat blesse : les joueurs d’Eddie Howe inscrivent moins d’un but par match (0,97) en 2019-2020 alors qu’ils en marquaient en moyenne 1,47 la saison passée.
Tout cela en ne vendant aucun joueur majeur de leur ligne d’attaque (avec tout notre respect pour Lys Mousset et ses 345 minutes sur la saison, parti à Sheffield). S’il est dangereux de relier les malheurs de l’équipe à une seule cause, il est malgré tout certain que l’absence sur blessure de Brooks aura fait beaucoup de mal à l’équipe.
Pour s’en convaincre encore d’avantage, il suffit de revoir tout ce qu’apportait ce joueur de 22 ans à l’équipe la saison passée. De son poste de milieu offensif, Brooks amenait de l’imprévisibilité dans le jeu des Cherries. L’Anglais (qui a choisi de jouer pour le Pays de Galles) possède une vision du jeu tout bonnement exceptionnelle. Il voit des espaces qui ne se sont pas encore dessinés, sait ce qu’il va faire avant de recevoir le ballon et joue souvent en une touche vers l’avant grâce à son pied gauche de velours.
Pas non plus le dernier à dribbler, c’est toujours fait avec la volonté de casser des lignes et de fluidifier le jeu, pas pour tenter un grigri le long de la ligne. Résultat, pour sa première saison en Premier League, le wonder kid comptabilise 7 buts et 5 assists en 30 matchs. Pas mal pour un débutant.
Où s’arrêtera-t-il ?
Son coach Eddie Howe se veut pourtant prudent : « David n’a pas encore beaucoup d’entraînement dans les jambes. Il lui faudra un peu de temps pour qu’il revienne au meilleur de sa forme ». Cela s’est vu contre Crystal Palace : il est sorti à l’heure de jeu perclus de crampes. Il faudra donc le ménager et l’utiliser à bon escient. Pourtant l’heure tourne. Non seulement parce que Bournemouth est actuellement relégable, mais aussi parce qu’il n’est pas certain que Brooks reste la saison prochaine, surtout si l’équipe devait descendre en Championship.
Car la deuxième division, il connaît. D’abord formé à Manchester City, le joueur au visage angélique passe ensuite à Sheffield United, en League One avant la Championship, où il dispute sa première saison complète chez les pros en 2017/2018.
Brooks est ensuite recruté par Bournemouth avec la réussite que l’on sait. Lors de sa première saison parmi l’élite, sa valeur marchande a plus que triplé pour atteindre 30 millions d’euros avant de légèrement diminuer suite à sa blessure et à la crise du coronavirus. Et avec le mercato plus frileux que d’habitude que l’on annonce, il pourrait être la bonne affaire de l’été. Jeune, technique, encore abordable financièrement, Brooks risque d’être convoité.
Certaines rumeurs l’envoient à Tottenham ou Manchester United. Rien que ça. Si son été est encore incertain, le style de jeu de ce genre d’équipe lui conviendrait sans doute mieux qu’à Bournemouth qui a moins de 50% de possession de balle cette saison.
La reprise a beau être poussive en Premier League, le retour de Brooks est une excellente nouvelle pour les amateurs de beau jeu.
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