Leicester : en un an, tout a changé

Last Updated on 13 novembre 2020 by Thibault Dreze

La saison passée, Leicester était au fond du trou. Mal en point sportivement, les Foxes recevaient un coup terrible avec la mort de leur patron bien aimé, Vichai Srivaddhanaprabha. Mieux que de sauver les meubles, le club est aujourd’hui bien ancré dans le haut de tableau. L’expression « renaître de ses cendres » n’a jamais été aussi appropriée.


27 octobre 2018 : après un partage contre West Ham, survient la plus grande tragédie de l’histoire du club : l’hélicoptère transportant le propriétaire Vichai Srivaddhanaprabha s’écrase tuant le Thaïlandais sur le coup. Sportivement aussi, Leicester piquait dangereusement du nez en se situant plus près de la relégation que de la Coupe d’Europe.

25 octobre 2019 : les Foxes s’imposent 0-9 à Southampton. Leur jeu enthousiasme tous les observateurs et cela paye puisque l’équipe occupe une belle troisième place derrière les intouchables Liverpool et Manchester City. Comment une telle métamorphose est-elle possible ?

Difficiles lendemains de titre

Si ce 27 octobre 2018 est bien la journée la plus noire, il faut remonter une saison en avant pour trouver les débuts de ce marasme.

Flash back : en mai 2016, Leicester provoque un tremblement de terre retentissant en gagnant la Premier League au nez et à la barbe de toutes les grosses cylindrées de la compétition. Un bon coup porté au football business. Mais la réalité allait vite rattraper le club. Le pilier de l’équipe, Ngolo Kanté filait à Chelsea avant que Riyad Mahrez et Danny Drinkwater ne mettent aussi les voiles au cours des mercatos suivants. Cette amputation se fait vite ressentir. La saison de la confirmation est pourrie et à l’issue de la 25e journée, le club tombe à une très dangereuse 17e place. L’impensable se produit alors : l’Homme du titre, le lien de cette équipe, le coach Claudio Ranieri est viré dans les larmes et la consternation.

L’entaîneur-adjoint, Craig Shakespeare, prend alors les rênes et assure le maintien. Toujours en poste au début de la saison 2017-2018, il est pourtant vite écarté à cause du début catastrophique symbolisé par une 18e place. Pour redresser la barre, place à un coach plus expérimenté en la personne du Français Claude Puel. Les choses se passent mieux et le technicien ramène l’équipe dans la colonne de gauche. L’éclaircie est de courte durée avec le début de saison passée que l’on sait (crash de l’hélicoptère et une équipe amorphe). Alors, pour redonner vie à l’équipe, la direction changeait d’entraîneur pour la troisième fois en trois saisons. Cette fois-ci, c’est Brendan Rodgers, l’ancien entraîneur de Liverpool, qui débarque du Celtic Glasgow.

Brendan Rodgers, l’homme du renouveau

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D’emblée, le Nord-Irlandais séduit son groupe par ses qualités de people-manager. Le message ne passait plus du tout avec Puel qui ne maîtrisait que peu la langue de… Shakespeare et avait du mal à totalement faire comprendre ses idées. L’arrivée du nouveau coach a soulagé des joueurs qui étaient crispés. On peut citer le latéral gauche de 22 ans, Ben Chilwell qui a profité de ses cinq assists et un but depuis l’arrivée de Rodgers pour se faire une place dans le onze de l’équipe nationale. La comparaison vaut aussi pour James Maddison qui, en vingt matchs disputés sous Rodgers, a délivré cinq assists et marqué cinq buts. Pointons également la renaissance de Jamie Vardy qui a fini la saison passée avec dix buts en dix matchs et d’être, cette saison, le meilleur buteur de Premier League avec neuf buts en dix matchs.

Un mercato intelligent

Arrivé en même temps que le nouvel entraîneur, Youri Tielemans est une autre raison de la bonne passe de l’équipe. Déjà auteur de six buts, il se signale surtout par la touche technique qu’il confère au jeu et par les caviars qu’il distille à un Vardy accro à ses ballons dans l’espace. Avec sept assists, le Diable Rouge est un titulaire indiscutable et son option d’achat a vite été levée. Les 38 millions réclamés par Monaco sont dérisoires pour un joueur de son talent. Les autres nouveaux Ayoze Pérez et Dennis Praet ne sont pas aussi déterminants, mais s’intègrent petit à petit.

Et dire que Tielemans ne jouait pas à Monacao…

Tout ça donne une équipe bien balancée : le gardien Kasper Schmeichel est un des meilleurs du championnat, devant lui, la défense composée du jeune Söyüncü (cauchemar des commentateurs) et du routinier Jonny Evans qu’on a connu une saison à l’Antwerp) fait des merveilles. Preuve de cette solidité, le capitaine lors de la saison du titre, le colosse Wes Morgan fait aujourd’hui banquette. Les backs, que ce soit Chillwell à gauche ou le Portugais Ricardo Peireira apportent beaucoup offensivement. Le milieu de terrain n’est pas en reste avec le solide Ndidi (ancien joyau de Genk) associé à la classe de Tielemans et Maddison. Devant, pour épauler le buteur prolifique qu’est Vardy, plusieurs jeunes talents sont en concurrence. Barnes a pour le moment la faveur de Rodgers mais ses rivaux, Pérez et Gray (tous deux ont une valeur marchande de 20 millions d’euros) sont loin d’être des seconds couteaux.

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Ce qui fait que les Foxes sont de beaux troisièmes. Mais peuvent-ils se maintenir aussi haut dans le classement ? Sur le jeu proposé, on dit oui. Mais il faudra voir si le noyau sera suffisamment bien étoffé quand le rythme des matchs s’emballera vers la fin d’année et que les premiers blessés seront à déplorer. Quoi qu’il en soit, il faut profiter de voir cette équipe jouer. Car à défaut de faire revivre le regretté Vichai Srivaddhanaprabha, c’est tout le club qui revit, sportivement, au moins.

T’inquiètes pas Vichai, Leicester est entre de bonnes mains.

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