Panne d’éclairage, buts à couper le souffle, stades pleins : revivez le weekend de FA Cup

Panne d’éclairage, buts à couper le souffle, stades pleins : revivez le weekend de FA Cup

Last Updated on 10 janvier 2022 by Thibault Dreze

Ce soir, Manchester United et Aston Villa s’affrontent au troisième tour de la FA Cup pour ce qui s’annonce le match le plus sexy disputé à ce stade de la compétition. Mais avant cela, le week-end nous a offert 20 matches riches en événements imprévus qui font le sel de la FA Cup, qui fête cette année ses 150 ans. Un ancêtre qui n’a rien perdu de sa vitalité. Petit tour des terrains qui ont le plus fait parler d’eux ce week-end, de Newcastle à Kidderminster.

Newcastle – Cambridge United

Tout s’annonçait bien pour Newcastle, un stade comble et un adversaire (Cambridge, actuellement seizième de League One) qui devait servir à étrenner Kieran Trippier, la première recrue de l’ère saoudienne, déjà titularisé. Pourtant, tout ne s’est pas passé exactement comme prévu. Si les Magpies animent ce mercato en étant liés par une rumeur à tout ce qui bouge, leur intérêt pour Dimitar Mitov, le gardien de Cambridge, ne devrait pas tarder. Le Bulgare a tout simplement eu réponse à toutes les tentatives des joueurs d’Eddie Howe. Et quand ces derniers ont trouvé la faille, Mitov a pu compter sur le juge de ligne pour annuler le but (à raison).

Et quand on ne marque pas, la maxime est connue, on s’expose à la moindre occasion adverse. L’impensable s’est bien produit, Joe Ironside a marqué le seul but de la partie, un comble pour l’attaquant qui a idolâtré Alan Shearer pendant son enfance et qui jette un froid sur Saint James’ Park. Pour que l’histoire soit complète, il fallait bien un dernier arrêt de Mitov dans le money time, sur une reprise à bout portant lors du dernier corner. N’en jetez plus, la coupe est déjà pleine.

Chelsea – Chesterfield FC

Moins de surprise dans ce match-ci, Chelsea était dans un fauteuil, le score de 5-1 face au FC Chesterfield (équipe de National League, l’équivalent de la cinquième division) ne souffre d’aucune discussion. Mais la rencontre a malgré tout accouché de quelques moments forts, notamment le but de Romelu Lukaku, pas le plus beau de sa carrière, mais le premier après la tempête médiatique de ces derniers jours. Émotion toujours quand Chesterfield réduit l’écart à la 80e et fêté comme il se doit ce but marqué face au champion d’Europe. De quoi finir le match en beauté avant un tour d’honneur des joueurs devant le parcage visiteur de Stamford Bridge qui affiche sold out pour ce qui sonnait comme le déplacement de l’année.

La FA Cup, c’est aussi l’occasion de voir à l’œuvre des joueurs qui n’ont pas beaucoup de temps de jeu. En la matière, laissez-nous vous présenter la perle rare de la soirée, Lewis Baker. Ce milieu de terrain de Chelsea a été formé au club, mais il n’y a jamais véritablement percé. Le voir monter au jeu pour la dernière demi-heure a tout d’un petit événement puisqu’il s’agit de son deuxième match pour les Blues… plus de huit ans après le premier (trois minutes disputées face à Stoke, déjà en FA Cup). Il a entre-temps été prêté à huit reprises. Comme quoi, la patience, ça paye.

Barnsley – Barrow

Voilà un match a priori anodin qui s’est transformé en bataille à couper le souffle. Pourtant, le stade de Barnsley est loin d’être comble, il faut dire que leur équipe (qui évolue en Championship) ne devait pas avoir trop de mal face au modeste Barrow (League Two). La première mi-temps confirme les prédictions : l’équipe d’Obbi Oularé et Aaron Leya Iseaka (tous deux absents de la feuille de match) mène 2-0 et Barrow est réduit à dix. La seconde mi-temps ne s’annonce pas d’un grand intérêt.

Dans ces cas-là, l’espoir renaît souvent de là où on l’attend plus. D’un coup franc axial aux 25 mètres envoyé comme un missile dans la lucarne, par exemple. D’autant qu’à la 78e, Barrow égalise contre toute attente (2-2). Barnsley pense ensuite faire le plus dur en reprenant l’avance par deux fois, mais à chaque fois, Barrow égalise. Le 4-4 est inscrit à la 90e minute et envoie les deux équipes aux prolongations. L’exploit est de taille, mais les 10 valeureux joueurs de Barrow commencent à accuser le coup. Le but marqué par Barnsley à la 102e minute est de trop. Les locaux s’en tirent bien.

QPR – Rotherham

Un peu de fraîcheur physique en prolongation, Barrow en a manqué, mais ce n’est pas le cas de Rotherham, équipe de League One, qui est parvenue à tenir bon jusqu’au bout pour accrocher la séance de tirs au but sur le terrain de QPR, qui évolue pourtant une division au-dessus. Les visiteurs ont beau avoir mené au score, ils auraient sans doute signé des deux mains pour ce score de 1-1. D’autant que la séance prolonge le suspense jusqu’au bout. Les deux équipes ratent un tir au but chacune et se tiennent jusqu’au 8-8. Rob Dickie transforme son tir au but pour QPR, Rotherham n’a plus le droit à l’erreur. C’est alors que Jordan Harcher, le gardien de QPR, sort le grand jeu.

Archer anticipe bien et se détend pour détourner la frappe du pauvre joueur de Rotherham sur qui tout reposait. Le portier assure la qualif’ des siens et tout le monde court vers lui comme de coutume. Mais notre homme a donné de sa personne pour préserver sa cage : lors de son arrêt, il est mal retombé et s’est blessé à l’épaule. Dans l’euphorie, ses coéquipiers se jettent dessus pour le féliciter, aggravant son cas. Archer reste au sol et est évacué en ambulance, le club n’a pas encore communiqué sur la gravité de sa blessure. C’était le troisième match d’Archer pour QPR, deux se sont terminés par une victoire aux tirs au but. À quel prix…

Kidderminster – Reading

Trêve de bavardage, il est temps de passer au plus gros exploit de ce troisième tour. Équipe la plus modeste encore engagée, Kidderminster (qui évolue en National League North, la 6e division) a sorti Reading, pourtant située 80 places plus haut dans la grande pyramide du foot anglais. L’équipe de Championship aligne notamment Danny Drinkwater, prêté par Chelsea, qui découvre ainsi Aagbourough, le stade de Kidderminster plein à craquer avec ses 5000 spectateurs. Les locaux tiennent le choc, mais à la 44e, Reading ouvre le score via Puscas (qui ne marque pourtant pas un but digne du prix en l’hommage à vous savez qui). Mais les locaux continuent d’y croire et égalisent à la 69e minute. L’exploit est en marche. À la 82e, ils héritent d’un corner. S’en suit une mêlée au petit rectangle comme seul le football anglais peut nous en offrir : impossible de dire qui pousse la balle au fond, mais les filets tremblent bel et bien. Ne comptez pas sur le VAR pour repérer une poussée, le stade n’en est pas équipé.

Les assauts de Reading n’y changeront rien, Kidderminster arrache sa qualification malgré les 15 minutes de temps additionnel, le public envahit le terrain comme lors des plus belles épopées d’avant-covid. La gueule de bois du lendemain pas encore totalement oubliée, le club apprend qu’il hérite de West Ham au tour suivant et que la rencontre aura lieu à Aagborough. De quoi continuer une fête qui ne s’est pas encore vraiment arrêtée. De son côté, Reading déguste jusqu’au bout : à l’heure de jeu, Felipe Arurana s’est blessé et a dû sortir sur civière. Le Brésilien revenait à peine d’une absence de plus d’un an à cause de son ligament interne, il avait rejoué 45 minutes depuis son retour fin novembre. Il y a des jours comme ça…

Leicester – Watford

Quittons à présent le stade de Kidderminster pour rejoindre Leicester et son King (no) Power Stadium bien plus moderne et habitué aux joutes hebdomadaires de la Premier League. Et pourtant, c’est bien là qu’en plein match, le stade s’est retrouvé dans le noir d’une seconde à l’autre, obligeant les joueurs à arrêter la rencontre. De quoi inspirer les supporters qui ont activé la lampe de poche de leurs téléphones pour illuminer le stade. La scène a duré quelques minutes, le temps que la lumière revienne.

L’incident a presque éclipsé ce qu’il s’est passé sur la pelouse, tant le match était sans histoire pour Leicester. Notre Youri Tielemans national a ouvert le score sur penalty, de quoi mettre rapidement les Foxes sur la voie de la victoire (4-1). Un match tranquille plutôt bienvenu, le club doit composer avec les indisponibilités de plusieurs cadres, comme Fofana, Söyüncü, Peireira ou Vardy, tous blessés.

Birmingham – Plymouth

Ce match insipide s’est terminé par une victoire 0-1 pour Plymouth, équipe de League One, mais à nouveau, le plus important n’est pas ce qu’il s’est passé sur le terrain, mais bien dans les bureaux. En effet, pour la première fois en 150 ans d’existence, c’est une femme qui était l’arbitre principale d’une rencontre masculine de FA Cup. Comme quoi, les institutions centenaires sont aussi ouvertes au changement. Et Rebecca Welch ne s’est pas cachée puisqu’à la 68e minute, elle a adressé une deuxième carte jaune synonyme d’expulsion à un défenseur de Birmingham. Pour cette Anglaise de 38 ans, arbitrer des hommes est une habitude, elle le fait déjà toutes les semaines, principalement en League Two et en League One, en attendant de peut-être un jour siffler en Premier League.

Stoke – Leyton Orient

La victoire sans histoire de Stoke contre Leyton Orient (2-0) n’en fait pas un des matchs les plus palpitants de ce troisième tour de FA Cup. Pourtant, en regardant bien la feuille de match, quelques noms attirent l’attention dans l’équipe de Stoke : Wright-Philipps, Ince, et Campbell. Tous trois des fils de légendes du football anglais associés sous la même vareuse. D’Margio Wright-Phillips est un attaquant de 20 ans, fils de Shaun Wright-Philipps (ex-Chelsea, Manchester City) et petit fils de Ian Wright (ex-Arsenal). Tom Ince, fils de Paul Ince (ex-Manchester United, Inter, Liverpool) a marqué un but et délivré un assist lors de ce match contre Leyton Orient. Son assist, il l’a offert à Tyrese Campbell, fils de Kévin Campbell (ex-Arsenal) pour le 2-0. On connaît quelques papas qui ont dû sauter au plafond pendant le match.

Wigan – Blackburn

Quoi de mieux que de finir ce petit tour des stades avec ce Wigan-Blackburn conclu par une frappe enroulée somptueuse à la dernière minute de temps additionnel ? Ce match qui sentait bon le bas de tableau de Premier League aux débuts des années 2010 voit aujourd’hui s’affronter une équipe de Championship et une équipe de League One. Le public avait déjà été gratifié d’un magnifique autobut du gardien de Blackburn qui capte un centre et recule dans son but, mais ce n’est rien comparé à cette 90+4e minute, alors que le score affiche 2-2.

Wigan obtient un dernier corner, le ballon est dégagé et revient à l’expéditeur au poteau de corner. Pressé par deux joueurs, il cède la balle à Thelo Aasgaard (19 ans) qui vient l’aider, avec une consigne qui devait ressembler à « Démerde toi gamin ». Consigne reçue cinq sur cinq, Aasgard élimine son homme et enroule une frappe monstrueuse dans la lucarne adverse dans ce qui rappelle le plus pur style Juninho. Coup de sifflet final. Play it simple, give te ball to Aasgaard.

Outre ces résultats, on peut aussi noter l’élimination d’Arsenal des oeuvres de Nottingham Forrest avec un Smabi Lokonga titulaire, mais auteur d’une perte de balle coupable sur le seul but de la rencontre. Qualification par contre pour Liverpool et Manchester City malgré des lineups fortement remaniées. La magie de la coupe, c’est bien, mais c’est plus facile avec un noyau rempli de magiciens.

Comments

No comments yet. Why don’t you start the discussion?

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.