Last Updated on 22 novembre 2023 by Thibault Dreze
De l’overdose au manque
Les matches internationaux sont derrière nous et il faut bien dire, cette Nations League, malgré ses faux-airs de tournoi international, a été difficile à digérer pour tout le monde. Joueurs en premiers. Pour les supporters aussi, ce dessert de fin de saison a, il faut bien l’avouer, eu des effets néfastes sur le transit passionnel de la plupart d’entre nous. Telles les éructations de fin de repas, le supporter a posé la main sur son abdomen en se disant que cette fois, il était plus que repu.
Début juin, année paire, un duel entre l'Angleterre et l'Allemagne. Cela pourrait faire croire à un grand tournoi, mais c'est juste la #NationsLeague
— Box To Box (@BoxToBoxBEL) June 7, 2022
Ne boudons pas notre plaisir pour autant ☺️#GERENG #ALLANG
Place donc aux charmes de l’entre-saison. Entre reprise en douceur dans certains clubs et feeds Instagram noyés par les photos de vacances des joueurs, c’est pourtant un autre sujet qui va occuper toutes les conversations : le mercato. Si celui-ci ne commence, traditionnellement, que le 1er juillet, de nombreux deals ont déjà été conclus. D’année en année, cette fenêtre de transfert, comme on la qualifie outre-Manche, est devenue une véritable machine à spéculations. Pour le plus grand plaisir du supporter qui peut, chaque matin, consulter les dernières rumeurs sur les sites d’informations. Pour leur plus grand plaisir puisque cela occupe une période creuse et génère du trafic sur leur site. Le fan peut, lui, fantasmer à la lecture d’un article qui évoque “des sources proches du dossier” ou des “d’après nos informations”, en lien avec un grand joueur qui pourrait rejoindre son club. Les affaires sont les affaires et tout le monde y trouve son compte finalement.
Car ce mercato est en fait le seul moyen d’étancher la soif de football durant l’été. Un paradoxe quand on évoquait plus haut l’indigestion de football. Le régime ne dure jamais bien longtemps lorsqu’il s’agit de ballon rond. Mais il faut bien l’avouer, cette période a au moins cela de passionnant. Telles les séries à succès, il n’est pas rare d’assister à un twist lors des dernières heures du mercato. Ou de voir deux clubs s’écharper pour recruter le même joueur. Il est aussi toujours plaisant de se mettre à la place des managers et sentir les bons coups. Ou encore se moquer du club rival qui procède à un “panic buy” à la dernière seconde. Tout cela suscite le débat et alimente les discussions entre amateurs de football. Sur la plage, autour d’une grille de barbecue ou à la pause-café.
Quand les réseaux s’en mêlent
Il faut dire que cette frénésie liée au mercato a pris une autre dimension depuis l’arrivée des réseaux sociaux. En effet, l’avènement de ces plateformes a profondément changé la façon dont les fans suivent le football. Et les clubs leur rendent bien quand on voit les moyens déployés pour annoncer l’arrivée d’un nouveau joueur. Les exemples de mise en scène, toutes plus originales les unes que les autres, ne manquent pas. C’était d’ailleurs sur son compte Twitter que Eden Hazard avait annoncé son transfert vers Chelsea en 2012. Une autre époque …
Les journalistes aussi ont joué et jouent un rôle dans cette ébullition collective sur les réseaux. Au point que certains en ont fait leur spécialité. James Pearce est un journaliste anglais bien connu et actif sur Twitter. Lorsqu’il partage une information liée à un transfert ou une rumeur, c’est souvent le raz de marée. « Je mentirais si je disais que c’est l’un des aspects de mon travail qui me plaît le plus. Mais les fenêtres de transferts peuvent être un peu un cauchemar. Avec les médias sociaux, il n’a jamais été aussi facile pour une rumeur qui n’a aucun fondement réel de prendre de l’ampleur. Le côté étrange de la chose, c’est que vous avez des centaines et des centaines de personnes qui vous demandent de leur dire si quelque chose est vrai ou non. Et quand vous leur dites que ce n’est pas le cas, vous vous faites insulter », explique-t-il. Rien d’étonnant quand on sait qu’il n’y a pas une personne de plus mauvaise foi qu’un supporter de football.
Voilà donc comment les fils de discussions de tous les fans de Premier League seront occupés jusqu’au Crystal Palace – Arsenal du vendredi 5 août, qui sera synonyme de reprise. En attendant, on se réjouit de voir de nouvelles têtes arriver en Angleterre. Et pas des moindres avec l’arrivée du cyborg norvégien Erling Haaland. Notamment.