NOTE OF THE DAY | Salah, pharaon en quête de trône

Last Updated on 4 décembre 2025 by Thibault Dreze

C’était l’épisode phare du printemps dernier : le nouveau contrat de Mo Salah. Restera, restera pas et finalement restera. Bonne nouvelle pour les supporters, moins bonne pour les finances du club. Quelques mois plus tard, les performances sportives de l’Égyptien sont en berne et l’option d’un départ s’invite à l’ordre du jour.

C’est toujours difficile de voir une légende vaciller. Mais quand le vernis commence à craquer, seuls ceux qui détournent le regard ne prendront pas conscience de la réalité. Et la réalité, c’est que Salah n’est pas dans le coup en ce moment avec Liverpool. Une baisse de régime qui pourrait être illustrée de mille façons. Statistiques ou humaines. C’est d’autant plus regrettable que l’Égyptien, au terme d’une saison canon (29 buts en PL), avait signé un nouveau contrat de 2 ans. Une véritable saga qui impliquait également Alexander-Arnold (parti au Real) et Van Dijk, qui lui aussi avait trouvé un accord pour rester en bord de Mersey.

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Une reconduction que Liverpool avait choisi d’illustrer en faisant poser son attaquant sur un trône. Un pharaon, un roi, ne mérite pas moins. L’air du printemps d’alors était doux à Liverpool. D’autant plus que les supporters l’ignoraient à ce moment-là, ils allaient décrocher un nouveau titre de champion. Contre toute attente.

Une fin d’année de tous les dangers

Quelques mois plus tard, à l’entame de l’hiver, les mines sont plus glacées. Liverpool a connu un drame humain cet été avec le décès brutal de Diogo Jota et semble exploser en plein vol au niveau sportif. Après un bon début de saison (avec quelques victoires étriquées), les Reds n’y arrivent plus. Sur les 9 derniers matches de championnat, Liverpool n’en a gagné que 2 (1 nul et 6 défaites). Symbole d’un marasme persistant, Salah s’est retrouvé ce mercredi soir pour la deuxième fois consécutive sur le banc. Ce n’était tout simplement jamais arrivé dans sa carrière à Liverpool.

Slot a expliqué pour justifier son choix que Salah traversait une période difficile, preuve qu’il était humain après ses exploits surhumains de la saison dernière, et s’est dit convaincu qu’il retrouverait son meilleur niveau. Cependant, il est indéniable que ses statistiques sont préoccupantes. Après 13 matchs de Premier League, Salah ne compte que quatre buts et deux passes décisives, contre 11 buts et sept passes décisives au même stade de la saison 2024-25.

Le plus fou est que la majorité des supporters ne semblent même pas se révolter de voir leur monument s’assoir sur le banc. Comme s’ils avaient l’intuition que l’équipe tournait mieux sans ce Salah là. Et il faudra s’y préparer, puisqu’il reste trois matchs au 3e meilleur buteur de l’histoire des Reds avant son départ mi-décembre pour la CAN pour un bon mois.

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S’il est un peu exagéré de parler de libération, cela enlèvera en tout cas une épine du pied d’Arne Slot. Il aura sans doute moins l’impression de devoir aligner Salah pour l’aligner et pourra coucher un 11 plus équilibré. En effet, la saison dernière, les prouesses offensives de Liverpool compensaient largement les risques liés au fait de décharger Salah de la plupart des tâches défensives. Ce n’est pas le cas cette saison et les adversaires ont régulièrement ciblé ce flanc droit, sachant qu’il n’offre qu’une faible couverture au latéral droit. Un poste de latéral droit lui aussi affaibli avec les blessures de Frimpong, puis Bradley, obligeant le manager néerlandais à y aligner tantôt Szoboszlai, tantôt Jones ou encore Gomez. Pas idéal. Un départ de Salah à la CAN conjugué à un retour de Bradley et Frimpong sonnera peut-être le vent du changement à Anfield.

Mais si ce départ était définitif ? La tentation serait grande de pousser Salah vers le portail doré de l’Arabie Saoudite, si l’on se rend compte que l’équipe évolue mieux sans lui et que le club pourrait, par la même occasion, récupérer un paquet de millions et s’alléger d’un énorme salaire. Les plus pragmatiques y verraient une bonne solution. Les romantiques, une triste fin.

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