Eden Hazard : bleu, blanc et belge.

Et voilà c’est fini. Eden Hazard quitte l’Angleterre. Après 7 saisons sous la pluie de Londres il va rejoindre le soleil de Madrid. Il échange son maillot Blues pour le blanco du Real. Comme une évidence. Tels ces deux amours d’été qui se retrouvent des années plus tard pour leur mariage blanc. C’était inéluctable, ils sont faits l’un pour l’autre. L’idylle peut commencer.

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2019 sera donc l’année du grand départ. Des centaines d’articles ont été écrits au conditionnel à ce sujet, c’est maintenant presque officiel. Eden Hazard réalise son fantasme et le fantasme de tous les amoureux du ballon. 

Ce mariage parfait, celui que tout le monde attend va donc avoir lieu. Après 7 saisons d’allégeance et de bons et loyaux services à Chelsea, il va rejoindre le Real Madrid. 

Un fantasme né depuis que Zidane a loué les qualités du Belge et a pris les commandes de l’équipe espagnole. Mais aussi, et surtout, parce qu’Eden Hazard n’a jamais caché son admiration pour Zizou et pour le plus grand club du monde à ses yeux : le Real Madrid. En attendant, il a donné une autre dimension à Chelsea qu’il va sans doute quitter cet été.

Retour sur ce septennat haut en couleur. 

Les débuts en mode majeur

Une soirée humide de mai 2012. Eden Hazard vient d’inscrire un triplé. Le Stadium de Lille dit au revoir à son petit prodige. Celui qui a offert un titre de champion de France aux Dogues après 57 ans d’attente. Les adieux sont à la hauteur du talent du joueur. Les hommages se succèdent et l’Europe du football se demande déjà où la route d’Eden va se poursuivre. Signe d’un entourage intelligent et bien intentionné, Hazard avait repoussé les avances des grands clubs européens, dont le Real (déjà), plusieurs années durant. Il avait fait le choix de rester une saison supplémentaire à Lille et voulait éviter un départ précipité. Toujours dans l’assurance et le contrôle.

Une dizaine de jours après la finale de la Ligue des Champions, il l’annonce sobrement sur son compte Twitter. Eden Hazard s’envole vers Chelsea contre 40 millions d’euros.

Une destination qui étonne quelque peu à l’époque. Tout le monde se dit alors que le Diable va choisir Manchester United. Un club avec une histoire et un rayonnement relativement plus important. Il se chuchote même que c’est le tir au but décisif de Didier Drogba face au Bayern qui a fait hésiter et finalement vaciller le Brainois. 

La joyeuse entrée dans le championnat anglais a lieu le 19 août 2012 face à Wigan. Les premières foulées sont rêvées : titularisation et deux assists (le joueur ayant subi la faute sur pénalty étant considéré comme passeur). Trois jours plus tard, il donne trois assists dans la victoire des siens contre Reading. Le match suivant, il marque son premier but et donne encore une passe décisive contre Newcastle. En quelques semaines, les fans de Chelsea prennent conscience qu’une pépite vient de rejoindre leur club. 

Suite à une (courte) série de mauvais résultats, Roberto Di Matteo est remplacé par Rafa Benitez. Les performances d’Eden Hazard sont toujours aussi constantes et il marque dans toutes les compétitions, sauf la Ligue des Champions.

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« Il n’a que 22 ans. Les gens ont souvent tendance à l’oublier. Il a le monde à ses pieds et ses immenses qualités lui permettent de surmonter la pression que cela implique. C’est un attaquant de grande classe doté de ce petit plus qui lui permet de faire la différence. Je le comparerais à Gianfranco Zola. Eden est finalement encore en début de carrière. Mais avec ce qu’il a montré jusqu’à présent, je le vois se hisser parmi les plus grands, et devenir l’un des meilleurs joueurs du monde », expliquait à l’époque la légende locale Frank Lampard. Son grand saut se passe à merveille et le petit Eden côtoie les plus grands. Face aux rocs anglais, le diamant se polit.

Une première année en Angleterre marquée par ce match retour de Cup contre Swansea. Alors que le temps est presque écoulé, Hazard tente de remettre la balle en jeu le plus vite possible. Il donne alors un coup de pied dans le ballon sur lequel s’était couché le ramasseur de balle pour l’empêcher de jouer. L’arbitre décide alors d’exclure le joueur pour ce geste, plus maladroit que méchant. 

Un événement qui aurait pu entacher l’image du nouveau joueur de Chelsea. L’incident a fait les choux gras de la presse pendant quelques heures seulement, puisque tout le monde s’est bien vite rendu compte qu’Hazard voulait simplement récupérer le ballon et non martyriser un pauvre ramasseur de balle. Club et joueur se sont rapidement excusés. 

Le fait que le ramasseur de balle, Charlie Morgan, se vante de ses « exploits » sur Twitter n’a évidemment pas plaidé en sa faveur. L’opinion publique a vite su peser le pour et le contre dans cette situation assez rocambolesque. 

Ça te met en confiance quand des joueurs de la trempe de Terry et d'Ashley Cole te disent : "Eden, aujourd'hui, toi tu défends pas. Ton seul but, c'est d'attaquer et de marquer."

Malgré cet épisode, Eden Hazard poursuit paisiblement sa saison découverte de la Premier League. Dès son retour de suspension, il marque et donne une passe décisive. Histoire de rappeler qu’il est venu pour tirer dans la balle et non sur les gamins en bord de terrain.

Il remporte la Ligue Europa au terme de sa première saison en Angleterre. La presse est conquise, le public aussi. Très altruiste, on lui reproche parfois de ne pas être assez tueur devant le but. Mais à 22 ans, on met cela sur le compte de la jeunesse. Certains osent même la comparaison avec les deux monstres que sont Messi et Ronaldo. Sans doute prématuré, mais si habituel dans le monde du football. Chelsea est déjà amoureux du Belge. La belle histoire peut commencer.

l'Entrée dans la légende

La saison suivante, l’eau et le feu vont entrer en collision. Un certain José Mourinho vient s’installer sur le banc de Stamford Bridge lors de l’été 2013. Une rencontre qui aurait pu être fatale pour le joueur tant on connaît le caractère tranché du coach portugais. Mais la sauce monte, le mariage est heureux. Eden devient un joueur encore plus fort. « Parfois, Mourinho nous fait peur. Mais il veut juste nous rendre meilleurs », avoue d’ailleurs Hazard. Une saison sans trophée, mais avec un premier but en Ligue des Champions en octobre face à Schalke 04. Finalement, comme souvent avec Mourinho, c’est une saison de préparation à une prochaine qui sera celle du succès. 

Deux ans après son arrivée à Londres, Eden a déjà pris une autre dimension. Pour sa deuxième saison, il se montre plus décisif et marque cinq buts de plus que l’exercice précédent (14 contre 9).  

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En coulisse, on se prépare pour une saison qui doit rapporter le titre à Chelsea. Le club de Londres se latinise avec les arrivées de Diego Costa, Filipe Luis et Cesc Fabregas. L’entente avec ce dernier fait des merveilles et Eden est plus libéré que jamais. Il mène le classement des meilleurs dribbleurs du championnat et titille le gratin européen. L’équipe ne quittera jamais la tête du championnat et décroche un cinquième titre de champion d’Angleterre au printemps 2015. Les Blues remportent aussi la Coupe de la Ligue. Hazard aura donc dû attendre sa troisième saison pour connaître la joie d’un titre. 

C’est aussi en 2015 que le Diable a été élu joueur de l’année par l’association des joueurs professionnels en Angleterre (PFA). Une première pour un joueur belge. Les premiers frémissements de départ font surface. Les déclarations élogieuse de Zidane et le fait, plus anecdotiques que les deux derniers gagnants du « PFA Player of the Year » ont quitté la Premier League pour la Liga dans la foulée, envoient Eden à Madrid. 

Mais Mourinho veille au grain et rappelle que le joueur vient de signer un nouveau contrat jusque 2020 et qu’il aime le club et la ville. « Zidane l’apprécie ? Je m’en fiche », concluait le Mou.

C’est la saison consécration et aussi celle qui propulse Hazard au rang de star mondiale du football. Tous les yeux sont rivés sur lui, en tant que joueur et tant que personne. Le revers de la médaille en quelque sorte. Il sera attendu au tournant.

Les premiers doutes

Suite aux performances de la saison précédente, Chelsea fait partie des favoris à sa propre succession. Mais les Blues vont vivre une saison assez catastrophique. Bien mal embarqué en championnat mi-décembre (16e), Chelsea décide de se séparer de José Mourinho. 

Évidemment, le coach est souvent le premier pointé du doigt lorsque l’équipe tourne moins bien. Mais Eden n’a pas non plus été épargné. C’est à ce moment que pour la première fois dans la carrière d’Hazard, les choses ne tournent pas rond. Sportivement cela se ressent également. Il rate un penalty décisif en Coupe et beaucoup commencent à s’interroger sur ses réelles capacités à marquer des buts. Ou d’en tout cas assumer son statut. 

Comme si le joueur n’avait pas eu les épaules assez larges pour supporter le poids de toutes ces louanges. Eden ne fait plus l’unanimité dans la presse et même auprès de ses supporters. Il va vivre une saison anonyme, celle d’un joueur normal. Fatigue, ou relation tendue avec son coach, peu importe la raison, il a souffert.

J’ai toujours dit que faire un assist était mieux que marquer parce que je ne cherche pas à briller moi-même. J’aime bien quand les autres marquent aussi.

Chelsea terminera 10e en Premier League et est sorti en 1/8e de la Ligue des Champions face au PSG. Cette saison 2015-16 sera aussi la moins prolifique (4 buts, 4 assists) de la carrière professionnelle d’Eden Hazard à ce jour. « Il a lui-même avoué qu’il n’était pas à son meilleur niveau. Il a juste besoin d’aide. Pour moi, il est de loin le meilleur joueur de Chelsea », expliquait Frank Lampard pour défendre Hazard dans ces moments de trouble. 

L’arrivée de Guus Hiddinck suite au départ de Special One va quelque peu libérer le joueur de tâches défensives qui ont sapé le moral de l’attaquant. Cette saison-là, il a du patienter jusque la 35e journée (23 avril) pour marquer son premier but en championnat avant d’en marquer finalement quatre sur les cinq derniers matches. Le moment idéal pour se réveiller avant une compétition internationale.

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Mais l’Euro 2016 en France ne sera malheureusement pas à la hauteur des attentes et n’aura pas permis à Eden de finir sur une bonne note. Les rumeurs d’un départ refont alors surface malgré une saison pourrie. L’été s’annonce animé. Enfin uniquement du côté médiatique, car dans son for intérieur, il a déjà choisi. Il veut rester à Chelsea pour ramener le club au-devant de la scène. Et c’est ce qu’il va faire. 

Retour aux affaires

Après une année décevante, c’est un euphémisme, Chelsea doit repartir de l’avant. Pour se faire, les têtes pensantes des Blues décident d’engager Antonio Conte. Sélectionneur de l’Italie, il sort tout juste d’un Euro satisfaisant (élimination quart aux penaltys face à l’Allemagne) et est le profil idéal pour réorganiser tactiquement l’équipe. 

Le début de saison n’est pas parfait avec deux défaites consécutives face à Liverpool et Arsenal. La suite est bien plus heureuse avec une série de 13 victoires d’affilée, ce qui permettre au club de battre un record d’invincibilité en Premier League.

Je ne dis pas que je suis le meilleur au monde, mais je fais partie des meilleurs

L’absence de Coupe d’Europe allège considérablement la saison des Blues et leur permet de conserver un influx physique primordial quand on veut se battre pour le titre. Eden est, quant à lui, fidèle à lui-même. Il marque régulièrement et pense davantage à lui qu’auparavant. 

Le lendemain de Noël, il s’offre la carte de membre d’un club où se trouvent des noms comme Didier Drogba, Frank Lampard, Eidur Gudjohnsen, Jamie Floyd Hasselbaink et Gianfranco Zola. Il franchit la barre des 50 buts avec Chelsea en Premier League et devient le sixième joueur à rejoindre ce club.

« Vers avril l’année dernière (2016), j’ai commencé à retrouver mes sensations, j’ai fait un bon Euro. J’étais bien mentalement pour reprendre la saison à Chelsea et les premiers matchs m’ont tout de suite mis en confiance. Une fois que la confiance est là, c’est très important pour un joueur de foot. On a continué, on a gagné les matchs. Même les matchs où je jouais moins bien, on gagnait. Donc la confiance était toujours là », confiait-il à l’approche de la fin de saison.

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Il marque 16 buts cette saison-là. Au printemps 2017, Chelsea est sacré champion d’Angleterre pour la sixième fois avec un total de 93 points. Mais les Blues échouent en finale de la FA Cup en finale face à Arsenal.

« Je joue mi-axe, mi-flanc gauche. Pas trop au milieu, pas trop à gauche. Un peu au milieu. Ce qui est bien cette année c’est que je ne suis pas trop sur le côté, sur la ligne. Comme il y a Alonso, je suis plus à l’intérieur. Je pense que c’est ce qui m’a fait du bien cette année. Être plus proche du but. »

 Et comme à chaque fin de saison, tout le monde l’envoie au Real. Le tournant cet été-là a peut-être été sa fracture à la cheville occasionnée lors d’un entraînement avec les Diables début juin. Qui sait si ce n’était pas le moment idéal pour lui de quitter Chelsea après cinq belles saisons. 

Je me souviens quand Zidane a parlé de moi pour la première fois il y a dix ans. C’était incroyable. Il était mon idole quand j’étais petit. J’ai vu des milliers de vidéos de lui et maintenant il est l’entraîneur d’un des meilleurs clubs du monde

Cette blessure va d’ailleurs le priver des premiers matches de la saison. À son retour, rien n’a changé. Eden marque et fait marquer. Même si une forme de lassitude s’installe. Une saison sans éclaboussures, sans folie. Sur les plateaux de télé français, il réaffirme son admiration pour le Real, mais qu’il ferait le point en fin de saison et qu’il se sent bien à Chelsea. 

Une rengaine aussi récurrente que les supputations sur son avenir. Une sortie de son père dans la presse va aussi relancer une énième fois la machine. « Ce que je peux affirmer à propos d’Eden, c’est qu’il a refusé une prolongation de contrat pour pouvoir, le cas échéant, donner suite à l’intérêt du Real, où il se verrait bien. Mais, à l’heure où je vous parle, il n’y a aucun contact. Eden n’est qu’une des parties prenantes au contrat », lançait Thierry Hazard en décembre 2017. Une situation réglée rapidement, comme souvent entre gens bien éduqués. 

Il faut dire que le grand public commence à s’impatienter, Eden a passé le cap des 25 ans et nombreux sont ceux qui veulent le voir franchir ce cap en relevant un nouveau défi.

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D’autant plus que, comme avec Mourinho, l’année post-titre des Blues est bien moins brillante. La deuxième saison de Conte ne ressemble en rien à la précédente. Diego Costa et Matic ont quitté le club et les arrivées de Morata, Bakayoko ou encore Drinkwater ne sont pas suffisantes. Le jeu proposé par Chelsea est indigne. L’absence de numéro 9 prolifique amène même Conte à positionner Eden en faux neuf voire en pointe de l’attaque. Le Belge se retrouve complètement isolé et privé de ballon. L’intervention des consultants de la Tribune sur la RTBF en mars 2018 est équivoque. « Il ne doit pas forcément quitter le club, mais bien changer d’entraîneur », « il doit littéralement s’enfuir. Mourinho a pourri sa saison il y a deux ans et cette fois, c’est Conte qui lui pourrit sa saison. Il doit s’en aller », « la porte est ouverte au Real Madrid. Il paie un peu la friture sur la ligne entre Conte et la direction de Chelsea », assènent les différents observateurs présents sur le plateau.

Une sixième saison en bleu qui allait le projeter vers un tournoi en rouge. Celui que toute la Belgique attendait comme le tournant ou le sacre ultime pour notre génération dorée. 

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Si l’on met de côté la frustration et les circonstances de l’élimination, sa Coupe du Monde n’a rien à envier aux autres stars mondiales du foot. Face à une France qu’il a tant aimée, il chute. Comme le symbole d’un passé qu’il a admiré qui le rattrape aujourd’hui. Il a été bon, mais peut être pas encore assez. 

Quoi qu’il en soit, c’est le moment. En club il finit victorieux en FA Cup, une compétition qu’il n’avait pas encore gagnée, et en sélection, il sort d’un tournoi historique et une troisième place finale. C’est le moment idéal de dire au revoir à Londres et d’enfin assouvir ce fantasme. Un fantasme presque devenu plus cher aux yeux des supporters que dans son propre chef. Mais le destin en a décidé autrement.

Une saison signature

Du côté du Real, l’été est plus que mouvementé. Juste avant la Coupe du Monde le Real annonce que Julen Lopetegui sera le prochain entraîneur et sera donc le successeur de Zidane. Dès le lendemain, la fédération décide de remercier l’Espagnol. Son arrivée sur le banc du Real s’est donc faite dans la douleur, mais elle inquiète, car le coach ne semble pas vouloir d’un Eden Hazard dans ses rangs. Lopetegui préfère baser son équipe sur les joueurs déjà à disposition et les premiers renseignements pris par la Casa Blanca au sujet du prix d’Eden Hazard ont sans doute enterré les espoirs de transfert. Et ce, malgré les nouveaux appels du pied d’Hazard qui semblait bien décidé à quitter Chelsea. 

Je crois aussi que médiatiquement, je suis moins bon qu'eux. Si j'étais Brésilien, ce serait sans doute différent. Mas je suis très content d'être belge, je ne changerais pas de nationalité pour ça

Voilà donc Eden reparti pour un tour à Chelsea. La Belgique a le sentiment d’un rendez-vous manqué. C’était le moment ou jamais. Mais la déception laisse vite place à l’enthousiasme. En effet, durant l’été un autre coach italien est venu poser son calepin à Londres en la personne de Maurizio Sarri. Amateur du beau jeu, il semble avoir totalement libéré Eden Hazard qui entame la saison en boulet de canon. Sept buts lors des huit premiers matches et 12 matches sans défaites pour Chelsea. Une manière de se remettre au travail et d’assumer un statut de star bien aidé par la vision de son nouveau coach.

« Je vais vous dire la vérité : après la Coupe du monde, je voulais partir parce que mon rêve est de jouer en Espagne. Ensuite, j’ai discuté avec la direction et l’entraîneur et j’ai dit ‘Je peux rester, ce n’est pas un problème’. Sarri est arrivé et nous prenons du plaisir à jouer avec lui. Je suis content d’être resté. C’est l’un des meilleurs entraîneurs au monde », déclarait Hazard en début de saison pour se rassurer.

Une saison qui se poursuit non sans mal. Enfin pour son club surtout. Sarri irrite et provoque la colère des supporters. Ses choix tactiques sont incompris et la presse réalise à quel point l’Italien est un homme têtu. Le genre de capitaine à mourir avec ses idées. Une saison de haut et de bas pour les Blues à l’image des trois matches en début d’année. Défaite 4-0 face à Bournemouth, victoire 5-0 face à Huddersfield et défaite 6-0 face à City. Chelsea aura épaté avec un jeu chatoyant et offensif par moment et déçu terriblement le reste du temps. Une irrégularité problématique pour les Blues qui finalement termineront 3e, atteignant tout de même la finale de l’Europa League. 

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Si son club n’a pas été parfait de bout en bout, Eden, lui, a signé sa meilleure saison avec Chelsea. Si bien que nombreux sont ceux qui se demandent où aurait fini le club sans le joueur. Il démontre une fois pour toutes qu’il est prêt pour le Real.

Une vraie saison signature, histoire d’apporter les derniers instants de bonheur aux supporters des Blues. Un cadeau d’adieu et la façon idéale de rester dans les mémoires. 

Ils l'ont dit

Eden en stats

0
Matches avec Chelsea
0
Matches en Premier League
0
Matches en Coupes
0
Buts avec Chelsea
0
Buts en Premier League
0
Buts en Coupes

(Statistiques issues du site Transfermarkt, arrêtées au 24 mai 2019)

Trophées collectifs :

Premier League

2015, 2017

Europe

Ligue Europa 2013

Coupes

Coupe de la Ligue 2015
FA Cup 2018

Trophées individuels :

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Si Eden Hazard ne joue pas au foot pour les prix individuels, ceux-ci peuvent attester de l’empreinte qu’il va laisser à Chelsea et en Premier League. Il a gagné les trois trophées nationaux possibles et une des deux Coupes d’Europe. 

Bref, un monument. 

Funny Hazard

Si on adore Eden, c’est aussi pour sa bonne humeur. L’homme est drôle et attachant et certainement pas le dernier quand il s’agit de mettre l’ambiance. Comme son accent anglais qui n’a laissé personne de marbre. C’est ça Eden, la décontraction en toutes circonstances. Cette légèreté fait mouche et a surtout permis à Eden Hazard d’avoir une image de mec bien. Et cela n’a pas de prix dans le football actuel.

Ode à Eden

Eden c’est un peu le bon copain que tout le monde rêve d’avoir. Drôle, humble, gentil et sans mauvaises intentions. Ajoutez-y un talent monstre pour le football et vous obtenez le joueur idéal. Cet attaquant qui ne rêve pas de battre les records de buts marqués, mais qui veut juste se faire plaisir sur un terrain. De Braine à Stamford Bridge, peu importe, il prend son pied. 

Eden c’est le gentil qui fait peur à ses adversaires. Il en a provoqué des sueurs froides dans les défenses adverses. Dribbleur audacieux, il est capable de casser les reins de son opposant direct en une seconde. Il a fait tourner des têtes, il a transpercé des défenses et il a marqué des buts somptueux.

Eden a su ramener le football à son essence première. Il a su ramener le concept de sentimentalité au coeur du jeu. Alors que les Ronaldo et Neymar épousent un foot-business dont ils ont été les initiateurs, Hazard est resté le même enfant animé par son bonheur et celui de ses proches. Ses proches, sa priorité. Ce qui passe avant les contrats avec les annonceurs et aussi ses choix de carrières. 

Eden est en dehors du moule, un marginal au sens noble. Il n’est pas le genre à frapper le sol quand il rate son geste, à passer devant les autres pour tirer un coup-franc, pas le genre à se plaindre de l’arbitrage après un match. S’il fait la Une des journaux, c’est bien malgré lui. Il n’a jamais fait un pas de travers. Juste pour dribbler son adversaire. 

Eden va laisser son bleu de travail anglais dans lequel il se mettait au service de l’équipe, pour une vareuse blanche. Un blanc immaculé qui sera un nouveau symbole de talent technique et de volupté divine. 

En guise d’ultime hommage, voici l’extrait d’une lettre ouverte écrite par un fan de Chelsea qui résumera à lui seul ce que représente Eden Hazard à Chelsea :

« Ce ne seront pas seulement les buts, assits et gestes techniques qui nous manqueront. La plupart des atouts majeurs de Hazard sont, d’une certaine manière, en dehors du football. Pour un joueur de ce niveau, il est incroyablement sympathique. Il a toujours été l’un des footballeurs les plus cool de la ligue – d’une manière naturelle et sans prétention. Il ne joue pas avec le sourire au visage, mais plutôt avec le sourire coupable d’un joueur qui sait qu’il joue en-dessous de son niveau – plaisantant avec les défenseurs lunaires du camp adverse qui passent tout leur match à le matraquer avant de demander un échange de maillot. Il semble apprécier ses obligations fastidieuses envers les médias, comme les défis de la barre transversale et les questionnaires « sous contrôle ». Il fait des blagues à papa avec les journalistes et n’est jamais avare en clin d’oeil. Il est l’un des rares grands joueurs à ne pas avoir cette stratégie monomaniaque et inhumainement compétitive qui les caractérise comme inconnaissables pour nous. Il est peut-être le dernier déconneur à pouvoir battre tout le monde, et dieu, il me manquera pour ça ».

Les fans des Blues risquent bien de penser à leur numéro 10 de nombreuses années durant et avec beaucoup de nostalgie. Un mec simple qui a hissé son club vers les sommets et a été d’une loyauté exemplaire. Un joueur pareil, il n’y en a pas beaucoup qui font escale dans votre club. L’héritage est énorme et aussi beau qu’un crochet signé Hazard.

C’est maintenant le Santiago Barnabeu qui va pouvoir profiter de la palette artistique d’Eden. En Belgique on est fier d’avoir un joueur à notre image et qui a su rester simple. La formule est souvent galvaudée, mais elle est pourtant si authentique quand on évoque Eden Hazard. C’est sans doute pour cela que personne ne s’inquiète de voir l’enfant du pays changer de caractère en changeant de club. Qu’importe la couleur du maillot ou les prétentions de son équipe, il foulera la pelouse pour prendre son pied comme au premier jour. Comme lorsqu’il sautait par dessus la barrière de son jardin pour joueur sur le terrain voisin de Braine jusqu’au coucher du soleil.

Un nouveau chapitre s’écrit, il s’annonce radieux. 

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“La lumière ne fait pas de bruit.”

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