Last Updated on 13 novembre 2020 by Thibault Dreze
La seule chose qui fait vivre un promu en Premier League est l’espoir d’y rester. Le coach Nuno Espirito Santo est arrivé avec l’ambition de produire un beau football et faire mieux que le maintien. Il a réussi son pari.
La nouvelle vie des Wolves a commencé en juillet 2016 quand le club est acheté par Fosun International. C’est le point de départ de la filière portugaise : Nuno Espirito Santo arrive et le club engage Ivan Cavaleiro (7 millions de livres), Hélder Costa (13 millions) et Rúben Neves (15,8 millions). À l’issue de la saison 17-18, le club est promu en Premier League après avoir remporté le titre en Championship.
« Você fala português? »
Après le titre et la montée, il faut construire une équipe digne de la Premier League. Vu que la sauce portugaise est bien montée, on décide de renforcer encore un peu plus la diaspora portugaise des West Midlands. Diogo Jota est acquis définitivement. Rui Patrício et João Moutinho rejoignent aussi les Wolves.
L’équipe met un peu de temps à se mettre en place et le début de saison est marqué par des nuls face aux deux Manchester. Plus tard, ils partageront face à Arsenal et gagneront même face à Chelsea.
Des performances de mangeur de gros qui permettent aux Wanderers de pointer à une belle huitième place, juste derrière le big six.
Le secret de la réussite
Après avoir frôlé la barre des 100 points en Championship, les Wolves ont eu la bonne idée d’injecter des joueurs aux postes clés, sans non plus dépenser des sommes folles en transferts. En effet, pas mal de joueurs sont prêtés et certains joueurs loués la saison dernière, ont été acquis de manière définitive (Vinagre, Boly, Jota). Des manoeuvres intéressantes qui permettent aux Wolves de surfer sur la dynamique de la saison dernière.
« Nous voulons faire plus que le maintien », déclarait avant le début de la saison le managing director Laurie Dalrymple. Une ambition et une préparation de saison qui tranche avec celle de Fulham par exemple. Les Londoniens ont acheté énormément de joueurs, et à prix fort, ce qui a eu le don de déstabiliser l’effectif. Pour l’équipe de Nuno Espirito Santo, la situation a été gérée de manière beaucoup plus souple avec une vision sur le long terme, notamment grâce aux nombreux jeunes joueurs talentueux.
Les principes du natif de Sao Tomé
Seulement quelques semaines après ses débuts en Premier League voila que l’ancien gardien est déjà élu entraineur du mois. Lui qu’on décrit comme un apôtre du beau jeu, se révèle être un coach hors normes. Lors de son arrivée à Valence par exemple, il avait déclaré « vouloir jouer à la Barça ». Le ton est donné.
« C’est un entraineur moderne, décrit l’un de ses anciens joueurs au Rio Ave. Il individualise beaucoup ses séances, il sait déléguer, il travaille beaucoup avec le ballon. Comme avec Mourinho. Tout est pensé, réfléchi. »
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Ses proches disent de lui qu’il cherche, à travers sa carrière d’entraineur, une gloire qu’il n’a pas connu en tant que joueur réserve. Une attitude que l’on peut comparer à celle d’un autre entraineur portugais : José Mourinho. Sa célébration sur le terrain face à Leicester peut en témoigner.
S’il a passé son temps sur le banc, il a l’avantage de très bien le connaitre. Corentin Martins son coéquipier lors de son passage au Deportivo (1997-98) l’explique à Eurosport : « A La Corogne, il était le gardien numéro 3. Il n’a jamais vraiment été titulaire au cours de sa carrière. Souvent quand on est dans cette situation, on se fait petit. Lui, non. Tu l’entendais. Il avait du caractère. Et pour être entraîneur, il en faut. »
Jorge Ribeiro, équiper à Aves (2006-07), le confirme : « Dans le vestiaire, c’était un leader. Nuno savait s’amuser et trouver les mots justes quand ça n’allait pas. Il avait une personnalité très forte. Il a le profil pour avoir une carrière à la Mourinho. » Ribeiro conclut: « Il a été joueur de haut niveau et sait lire sur le visage de ses joueurs. Il sait ce qu’est la vie d’un vestiaire. »
Une connaissance du vestiaire primordiale pour un coach.
« C’est un leader naturel qui voit toujours la situation dans son ensemble, explique Ian Cathro, un de ses adjoints, à The National. Il a la conviction et l’instinct pour bien diriger son groupe en sachant ce dont ils ont besoin. Santo a une compréhension globale de son football. Il sait que chaque équipe a un point faible et un point fort. Son football est toujours intéressant et il repère facilement les problèmes auxquels nous pourrions faire face et propose toujours des solutions. Il a une méthode de travail claire pour que nous puissions continuer à nous améliorer. L’idée est de construire quelque chose qui durera, qui pourra être développé pour permettre aux joueurs de comprendre en profondeur leur rôle. »
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Des contres-attaques létales
« Nous avons de jeunes joueurs affamés et talentueux qui travaillent sous l’un des meilleurs entraîneurs d’Europe. Notre style consiste à créer un mode de jeu qui permette aux joueurs d’être cohérents et d’améliorer les choses au jour le jour. Nous voulons avoir le contrôle dans le jeu. Parfois, vous pouvez le faire avec le ballon, d’autres fois, vous pouvez le faire sans le ballon. Vous devez avoir la qualité pour être en possession du ballon, organiser un jeu appliqué et contre-attaquer », explique Ian Cathro. Il est vrai que cette saison, les contre-attaques ont été la signature des Wolves. La capacité des milieux à donner de bons ballons en profondeur conjuguée à la vitesse des attaquants comme Jota (5 buts, 1 assist), Cavaleiro (3 buts, 1 assist) ou Helder Costa (1 but, 2 assists) a permis à Wolverhampton d’inscrire de nombreux buts. Sans oublier la force de frappe de l’attaquant mexicain prêté par Benfica Raúl Jiménez (6 buts, 5 assists).
Wolverhampton fait partie des équipes rafraichissante de cette saison. Un effectif prometteur et un coach qui monte en puissante : deux ingrédients qui font que l’on risque bien de reparler des Wolves.
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