Comment Manchester United a battu le Paris Saint-Germain

Last Updated on 26 novembre 2020 by Thibault Dreze

Pour son retour en Ligue des Champions, Manchester United commençait hier soir sa campagne par une grosse affiche, face au PSG, finaliste de la dernière édition de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Et aux termes des 90 minutes, c’est bien l’équipe d’Ole Gunnar Solskjaer qui s’est imposée au Parc des Princes. Alors, quels enseignements tirer de cette rencontre ? Si les Red Devils ont bien lancé leur saison de C1, qu’en sera-t-il de la suite ?


Le film du match

Le premier quart d’heure de jeu est marqué par une forte domination parisienne. United laisse beaucoup de place aux hommes de Tuchel, sans réel pressing, mais en adoptant une belle défense en bloc dans leur moitié de terrain. Ce sont d’ailleurs les anglais qui concèdent les premières occasions du match, et De Gea sauve les siens à deux reprises, notamment sur un très beau plongeon horizontal pour détourner une frappe enroulée partie du pied gauche d’Angel Di Maria à la douzième minute de jeu.

Malgré une supériorité du groupe parisien, c’est bien Manchester qui viendra ouvrir le score sur pénalty, suite à une faute d’Abdou Diallo sur Anthony Martial. La frappe de Bruno Fernandes est dans un premier temps arrêtée par Keylor Navas, mais une décision arbitrale donnera une deuxième chance au milieu portugais, le portier ayant décollé ses pieds de la ligne sur la première tentative. C’est 0-1, contre le cours du jeu, à la mi-temps.

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En seconde période, Paris change de tactique pour tenter de revenir au score et masquer les lacunes évidentes de son entrejeu. Moïse Kean remplace Idrissa Gueye, auteur d’une première mi-temps bien en deçà des attentes. L’attaque parisienne se montre d’ailleurs de plus en plus dangereuse, et les dribbles de Neymar et Mbappé mettent à mal la défense. David De Gea sauve encore les siens, notamment sur une incursion dans la surface de Kylian Mbappé, mais sera trompé sur corner par Martial, auteur d’un but contre son camp malheureux.

Contre toute attente, c’est par la suite United qui se montrera bien plus dangereux que son adversaire du soir, et malgré beaucoup d’occasions gâchées par le duo Martial-Rashford, les Red Devils arriveront à prendre l’avantage en toute fin de match (88e) sur un but de renard du dernier cité. Deux ans après leur élimination face à ce même Manchester, le PSG s’incline à nouveau sur ses terres face aux hommes de Solskjaer, qui prennent la deuxième place du groupe derrière Leipzig, vainqueur 2-0 face à Istanbul.

Ce qu’il faut retenir

Manchester sait souffrir et ne manque pas d’options défensives

Malmenés une partie de la rencontre face à l’attaque parisienne, la défense mancunienne ne s’est pas relâchée et a réussi à tenir. À souligner, la belle performance du jeune Axel Tuanzebe, aligné dans l’axe aux côtés de Lindelöf, qui a réussi à museler un Mbappé en manque de réussite et montrant une belle complicité défensive avec son partenaire suédois.

Les tacles, parfois très appuyés, d’Aaron Wan-Bissaka ont également fait du bien sur quelques phases où les incursions des attaquants franciliens auraient pu faire mal. David De Gea a également répondu présent, et a montré de belles choses, entre arrêts réflexes sur sa ligne et plongeons tout en souplesse. En l’absence de Bailly, blessé, la défense mancunienne a été globalement satisfaisante, et le côté gauche montre également une belle complémentarité, entre le bagage défensif apporté par Luke Shaw et l’apport offensif de la recrue Alex Telles.

Le milieu mancunien sait prendre le dessus sur son adversaire

Certes, l’entrejeu parisien aligné (Danilo Pereira-Ander Herrera-Idrissa Gueye) manque probablement d’automatisme et de rythme, mais il reste important de souligner le bagage développé par Fred et Scott McTominay. Le premier a su montrer de réelles qualités défensives, mais aussi par moment un réel apport dans l’avancée du ballon en phase offensive, tandis que le deuxième, malgré plus de difficultés, a su réguler la pression quand il le fallait ainsi que stopper certaines offensives adverses de manière autoritaire, comme le montre son carton jaune pris pour un tacle par derrière sur Neymar, geste qui, à défaut d’être très académique, a au moins le prestige de se montrer efficace. Ces phases défensives ont pu laisser libre cours à Bruno Fernandes de se montrer créateur en soutien de Martial et Rashford, et il a pu montrer toute sa qualité technique ainsi que sa qualité de frappe, qui aurait pu surprendre Navas.

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Avec l’apport offensif sur les côtés de Telles et Wan Bissaka, l’entrejeu mancunien a montré de belles choses et a su se montrer efficace, sans non plus être étincelante. Job is done.

Des attaquants en manque d’inspiration

Malgré quelques bons ballons apportés par Fernandes et le fait qu’ils aient réussi à arracher la victoire dans les dernières minutes de la rencontre, le duo MartialRashford ne s’est pas montré hier soir sous son meilleur jour. Quelques grigris techniques de trop ont parfois gâché des occasions franches, ou au contraire une trop grande précipitation dans le dernier geste a pu donner le même résultat.

Le but de Rashford s’est fait par différence individuelle, mais l’entente entre les deux attaquants n’était pas au beau fixe. Avec un profil très similaire, nous n’avons pas eu l’occasion de voir de réelle complicité, et l’apport d’Edinson Cavani (non-repris) pourra peut-être montrer de nouveaux automatismes, un vent de fraîcheur dans l’attaque mancunienne.

Et maintenant ?

Bien que le fait de commencer sa campagne européenne par une victoire soit indéniablement un facteur d’espoir, il ne s’agirait pas non plus de trop s’enflammer. Gardons à l’esprit que l’opposition parisienne n’a pas répondu aux attentes placées en elle, et que, bien que le match ait été globalement positif, United a peiné par moment. La prochaine rencontre de Ligue des Champions opposera les hommes de Solskjaer au RB Leipzig de Julian Nagelsmann.

La réputation de cette équipe et de son entraîneur n’est plus à faire, et le fait de déjà batailler pour la première place pourrait être un facteur de pression supplémentaire sur les épaules des pensionnaires d’Old Trafford. Cependant, la Ligue des Champions nous réserve chaque année son lot de surprises, et on connaît l’irrégularité de cette équipe depuis le début de saison alors, pourquoi ne pas croire en des moments de grand football les soirs de compétition européenne ? Les joueurs auront à cœur de se sortir de ce groupe-piège, alors, sans pour autant les glorifier, ne les enterrons pas non plus.

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