Last Updated on 13 novembre 2020 by Thibault Dreze
Se faire une place bien au chaud dans le coeur des supporters de Liverpool au beau milieu des Mané, Salah ou autre Firmino, c’est dire si Origi est apprécié des Reds. Son doublé contre le Barca en demi-finale de la dernière ligue des champions n’était pas le fruit du hasard. Il confirme cette saison que le rôle de « Super Sub » lui va comme un gant. De là à être bientôt titulaire ?
L’histoire s’est déjà répétée quelques fois : malgré son magnifique trio offensif, Jürgen Klopp est en difficulté. Une victoire cruciale qui mettrait du temps à se dessiner et il ne faut pas longtemps pour voir son regard se diriger vers le banc et plus précisément vers Divock Origi. S’en suit alors le briefing avec les bras protecteurs du coach autour du joueur. Les as sont pour le moment en échec, place au joker.
Souvent, un quart d’heure après, Anfield vit des scènes de transe dans le rond central. Directement impliqué sur un but ou accentuant encore une pression devenant insupportable pour l’adversaire, le Diable Rouge est alors le changement gagnant, le nouveau coup réussi par Klopp.
L’homme du money time
Pourtant, lors de deux matchs qui ont largement contribué à sa légende (le retour contre Barcelone la saison passée et, il y a une semaine, le 5-5 contre Arsenal), Divock était titulaire. Avec un doublé à la clé dans les deux cas. Là encore, les circonstances sont spéciales puisque trois de ses quatre buts sont inscrits après l’heure de jeu, alors que l’équipe est dos au mur. Super Sub, sors de ce corps…Repensez aussi à cette entrée au jeu dans le derby de la Mersey, où, à la dernière minute, il est le seul à suivre ce ballon qui rebondit sur la transversale pour la mettre dans le goal, au nez et à la barbe du gardien d’Everton.
Autre ressemblance troublante dans ces buts : ils sont presque tous inscrits en une touche de balle et dans des positions assez improbables. C’est une évolution notable dans son jeu qui l’amène à avoir du temps de jeu saison après saison dans un club de ce calibre. Là où, au début de sa carrière du côté de Lille, on le voyait souvent se cantonner sur le flanc pour faire parler sa capacité d’élimination, Origi a fait évoluer son jeu. Il peut désormais gratifier son entraîneur de ce flair et de cette justesse face au but même -surtout- à la dernière minute d’un match haletant.
Le syndrome Ole Gunnar Solskjær
Alors, au vu de ces matchs qu’il a fait tourner, ne mériterait-il pas d’être plus souvent titulaire ? Un élément de réponse vient déjà en regardant ses concurrents : Roberto Firmino, Sadio Mané et Mohamed Salah. La crème de la crème. Un trio techniquement insaisissable qui joue ensemble les yeux fermés. Malheureusement, balle au pied, Origi n’atteint pas ce niveau là. Il a encore trop de déchet dans son jeu. Et le faire jouer en enlevant un des trois milieux de terrains serait très contre-productif pour l’équilibre de l’équipe.
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Notre Diable Rouge semble donc voué à jouer le joker de luxe, ce remplaçant qui provoque un frisson en montant au jeu et fait basculer des rencontres. Un bel hommage au coach de…Manchester United, Ole Gunnar Solskjær, qui était un maître du genre, dans sa carrière de joueur.
Un autre joueur est dans la même situation à Liverpool : Xherdan Shaqiri (actuellement blessé au mollet). Ce magicien, trop bon pour être remplaçant, mais qui a du mal à s’imposer. Les défenseurs adverses grimacent souvent en le voyant monter au jeu avec ses dribbles et ses changements de rythme habituels. Ces cas illustrent les qualités humaines de Jürgen Klopp. Plutôt que de chercher la facilité sous forme d’un transfert, ils se sentent investis dans le groupe et peu importe leur statu, mettent le feu au stade quand ils rentrent. Pour notre plus grand plaisir.