Ralph Hasenhüttl, l’homme qui doit maintenir Southampton à flot

Last Updated on 13 novembre 2020 by Thibault Dreze

Montés en Premier League depuis l’été 2012, les Saints flirtent avec la zone rouge depuis le début de saison. Ralph Hasenhüttl, arrivé le 6 décembre, a pour mission de sauver Southampton. L’homme a l’habitude des défis.


Le Klopp des Alpes

Ralph Hasenhüttl (51 ans) est donc l’homme chargé de mener cette mission à bien. Habitué aux montées, il devra prévenir la descente. Si sa carrière d’attaquant ne restera pas dans les anales, les aficionados se rappelleront son passage en Belgique (Malines, Lierse), sa carrière de coach vaut son pesant d’or. Passé par les divisions inférieures allemandes, il a fait monter trois clubs d’une division (Unterhaching de D4 à D3, Aalen de D3 à D2 et Ingolstadt de D2 à D1). Des performances qui séduisent le RB Leipzig, fraichement promu en Bundesliga en 2016. Raplh décide de relever le défi et de poursuivre son ascension de coach.

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Dans un pays de tradition comme l’Allemagne, la venue d’un club comme Leipzig, qui tend bien plus vers le commercial, a de quoi diviser. Mais pour Hasenhüttl, seul l’instant présent a de l’importance: « Il y a ceux qui font les choses bien et ceux qui ne les font pas bien. La tradition est complètement secondaire. […] On a tous une seule chose à faire : réussir chaque week-end. Celui qui le fait gagne le droit de rejouer en Bundesliga la saison suivante. Celui qui n’y parvient pas […] devra tout simplement redescendre d’un échelon . C’est bien que le football ne se résume pas à ton degré de tradition ou au nombre de matchs que tu as gagnés il y a trente ans» (Sofoot). Des mots qui ont le don d’être sincères mais brutaux. Il sait qu’après de telles déclarations, il devra « réussir chaque week-end« .

Au terme de la première saison, il termine à une héroïque deuxième place, occupant même la tête du classement durant quelques semaines. La saison dernière Leipzig conclut à la 6e place. Une renommée qui, comme souvent, laisse l’imagination de certains déborder. D’où le surnom de Klopp des Alpes. Une comparaison qui s’arrête au jeu offensif et à son excitation sur le banc de touche.

Nouveau pays, nouveau défi

Après cette nouvelle belle performance sur les bords de l’Elster blanche, Hasenhüttl se fait draguer par le grand Bayern Munich durant l’été 2018. Il avoue avoir décliné le challenge : « J’ai répondu que je ne me voyais pas comme un plan A, car il me manque de l’expérience internationale. » Un refus qui dissimulait un besoin de prendre ses distances avant de repartir à l’attaque: « Je dois faire le point sur les deux années écoulées. Le temps montrera ce qui viendra ensuite », expliquait-il (Sofoot). Quelques mois de repos plus tard, il débarque dans la cité portuaire du Hampshire pour succéder à Mark Hughes.

Lui qui était habitué à batailler pour monter d’une division à l’autre devra maintenant se battre pour ne pas descendre. Ses débuts son réussis : malgré une défaite face à Cardiff quelques jours après son arrivée, il enchaine avec deux victoires dont une face aux Gunners. La suite est plus compliquée avec deux défaites (Man City et West Ham) et un nul (Chelsea). La victoire, flateuse, à Leicester a permi de reprendre un peu de souffle. Malheureusement, l’élimination en FA Cup face à Derby County (D2) ramène tout le monde à la réalité. L’optimise des supporters à l’arrivée du nouveau coach est désormais un poil tempéré.

Des Saints pas vraiment enfants de coeur

Si Ralph a des qualités, ce n’est pas lui qui va fouler les pelouses. Pour cela, il devra compter sur ses joueurs et leur faire passer son message.

Tout d’abord, il faudra calmer les troupes. En effet, Southampton mène le classement des cartons reçus. Une statistique qui peut être interprétée à tort et à travers, mais un excès de cartons ne peu jamais être un facteur avantageux sur le long terme.

Cependant cette agressivité ne semble pas déranger outre mesure le coach, qui en profite pour mettre en avant un de ses joueurs, James Ward-Prose : « Comme les autres joueurs de l’équipe, il a une agressivité fantastique pour récupérer le ballon et il fait beaucoup de course pour combler les lacunes.« 
Le prodige anglais (24 ans) reste d’ailleurs sur 3 titularisations et un but face à Leicester. « C’est très bien de voir son investissement dans cette performance. Je pense qu’il continue de franchir les étapes de son développement. Il se bat pour chaque balle et il la récupère souvent, ce qui est très important pour mon jeu » conclut Hasenhüttl.

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Du mal à garder l’avantage

L’autre atout des Saints, est la capacité de l’équipe à se créer des occasions. Avec un peu plus de 13 tirs par matches, c’est la 4e équipe de Premier League en termes de chances créées (derrière City, Chelsea et Liverpool). Malheureusement, cela pêche à la conclusion avec seulement 23 buts (dont 7 pour Danny Ings) marqués en 22 matches. Mais le gros point faible de Southampton, c’est l’incapacité à garder l’avantage. Sur les 18 matches sans victoires, Southampton menait au score lors de 6 d’entre eux et parfois de plusieurs buts. Ce qui représente une perte de 15 points. « La gestion des matches est une chose sur laquelle nous devrons nous pencher absolument« , confiait d’ailleurs Nathan Redmond, buteur sur le 1-0, à l’issue de la défaite face à West Ham.

« Pas de miracle, mais du travail »

On avait bien saisi le caractère stakhanoviste du technicien autrichien, preuve en est ses mots à l’issue de le défaite face à West Ham : »Nous devons continuer à travailler. C’est une période intense maintenant les matches s’enchainent. C’est la Premier League, il n’y a pas de matches faciles. Nous avons vu que nous avons beaucoup de travail à abattre. C’était un bon début, mais nous sommes toujours dangereusement proche de la zone de relégation. »

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L’effectif peine à s’adjuger les fondamentaux d’Hasenhuttl et son pressing haut. Mais certains signes sont encourageants. Les joueurs montrent une nette augmentation de l’intensité et courent plus qu’auparavant. Cela s’est traduit, toujours face à West Ham, dès le coup d’envoi avec un pressing haut dans le territoire adverse qui a permis une récupération rapide du ballon. C’est clairement le genre de jeu que prône Hasenhuttl. Ses hommes ont appris à davantage travailler sans ballon, ce qui risque d’amener de la fatigue, mais paiera dans doute en termes de résultats.

De plus, grâce aux bons matches, il a ramené une bonne atmosphère au stade. Une ambiance qui plaît énormément au coach et la bière offerte avant le match aux fans, n’y est peut-être pas étrangère: « Je ne bois pas souvent de bière, mais c’était un bon moyen de nous aider. J’ai entendu dire que quand cela fonctionnait, il fallait le faire pour chaque match à la maison. Cette atmosphère après le match, c’était ce à quoi je m’attendais en arrivant ici. »

Prochain test : ce samedi face à Everton. Une victoire à la maison qui permettait de surfer sur celle de samedi dernier face à Leicester et nécessaire pour améliorer le mauvais bilan à domicile de Southampton.

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