Liverpool, c’est quoi la suite ?

Liverpool, c’est quoi la suite ?

Last Updated on 13 novembre 2020 by Thibault Dreze

Liverpool est champion, c’est maintenant acté. Les Reds sont champions d’Europe en titre et champions d’Angleterre en titre. Une performance digne des plus grosses cylindrées européennes qui pose la question de l’avenir. Liverpool va-t-il marcher sur l’Europe encore une ou deux saisons, ou est-ce que tout cela était éphémère ?


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C’est toujours arrivé au sommet que le précipice est le plus proche. Une maxime qui n’est pas encore entrée dans la tête des Reds, toujours dans l’euphorie du titre, mais qui tôt ou tard résonnera. C’est évidemment un peu cavalier de déjà penser à l’après-titre alors que les restes du banquet sont encore chauds. Mais la question doit se poser quand on est propulsé au sommet du football anglais, et a fortiori, européen.

Il y a d’abord le futur à court terme. La fin du championnat anglais. La gueule de bois face à City (4-0) a ramené les Reds a la réalité, mais Klopp, dans la foulée du titre, ne voulait pas croire au relâchement. « La régularité que les garçons ont montré est tellement exceptionnelle, nous ne nous arrêterons pas là », a promis le tacticien allemand lors d’une visioconférence au lendemain du sacre. « Nous devons vraiment rester concentrés et nous le resterons. Quand je dis que nous ne nous arrêterons pas, ça ne veut pas dire qu’on va tout gagner, mais que nous voulons encore nous améliorer ». Il est vrai que Liverpool a encore quelques records à battre.

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D’abord, le plus grand nombre de points gagnés en 38 matches. Liverpool a déjà établi un record de 104 points en 38 matchs de Premier League sur plusieurs saisons (un total maximum possible de 114) avec leur victoire 1-0 contre les Spurs le 11 janvier. Mais sur une même saison, ils peuvent encore aller chercher le record de 100 établi par Manchester City en 2018. Mais aussi le plus grand nombre de victoires en une saison: Manchester City a remporté 32 matchs au cours de la saison 2017/18. Liverpool a gagné 28, avec sept encore à jouer. Ou encore, la plus grande marge gagnante: Manchester City a remporté le titre avec un écart de 19 points en 2017/18. Liverpool compte actuellement 23 points d’avance.

Ces challenges et d’autres, auront donc la mission de garder les hommes de Klopp concentré sur leur tâche jusqu’au terme de la saison et surtout de les faire rentrer encore un peu plus dans l’histoire du championnat anglais.

Une base solide

Quand une équipe est finaliste européenne lors de deux saisons consécutives, gagne une fois le trophée et est championne d’Angleterre la saison suivante, on a tendance à dire qu’elle fait partie des grands d’Europe. Pourtant cette vague de succès est assez neuve pour le Liverpool contemporain. Le club de la Mersey est bien évidemment, historiquement, un grand d’Europe, mais depuis le fameux sacre d’Istanbul en 2005, la poussière a bien recouvert l’armoire à trophée.

C’est donc avec un nouveau statut que Liverpool va entamer l’exercice 2020-2021. Mais sera-t-il éphémère ou durable ? Les Reds savent que rester au sommet sera aussi dur que d’y parvenir. Pour y arriver, il faudra conserver cette colonne vertébrale sportive. D’une part en retenant les meilleurs joueurs, mais Liverpool a, contrairement au passé, l’avantage d’être en position de force. L’offre sportive est plus attirante qu’il y a 2 ou 3 saisons. Reste à voir s’il est nécessaire de renforcer l’équipe et de dépenser beaucoup d’argent. Vu le contexte actuel, on est tenté de se dire qu’il ne devrait pas y avoir d’arrivées si personne ne part. Comme l’été dernier, Liverpool devrait s’inscrire dans une logique de stabilité. Klopp avait d’ailleurs déclaré qu’il serait indécent de transférer un joueur comme Werner pour plusieurs dizaines de millions d’Euros et demander aux employés du club de diminuer leur salaire. Le ton est donné.

Mais avec Mohamed Salah, Roberto Firmino, Sadio Mané, Virgil van Dijk et Fabinho, encore sous contrat jusqu’en 2023, et ses latéraux Trent Alexander-Arnold et Andrew Robertson, ainsi que son gardien de but Alisson et son « gourou » Klopp jusqu’en 2024, Liverpool a de quoi voir venir.

Les caisses sont bien remplies

Un autre motif de satisfaction pour Liverpool est la stabilité et puissance financière croissante depuis le rachat par le Fenway Sports Group en 2010. FSG s’était fait connaître en remettant les mythiques Boston Red Sox sur le trône du baseball américain en 2004 (puis en 2007, 2013 et 2018), un trophée que la ville attendait depuis 1918.

Certes, cette reconstruction a pris du temps, mais la volonté de s’établir sur des bases solides était la priorité. L’agrandissement (+ 8000 places, en attendant une deuxième phase pour porter la capacité totale à 61.000 sièges) de la grande tribune et l’apport d’une stratégie commerciale ont, entre autres, permis de tripler le chiffre d’affaires.

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De plus, les Américains ne délient pas facilement les cordons de la bourse. Ce qui pousse le club à adopter un vrai raisonnement en matière de recrutement. Le club n’affichait que 118 millions d’euros de dépenses nettes en transfert sur les 5 dernières années. Un montant bien inférieur aux 664 millions de Manchester City, 536 millions d’United ou aux près de 300 millions d’Arsenal.

Une puissance financière qui met clairement les Reds en position de force. Il n’y a pas d’obligation de vendre les meilleurs joueurs et d’autre part elle permet de faire des gros coups sur le marché des transferts, à l’image de Van Dijk. Ajoutez-y un attrait sportif grandissant et vous avez le cocktail idéal pou retenir vos meilleurs joueurs ou attirer ceux des autres équipes.

Back-to-back ?

Si pour la Ligue des Champions, il ne sera pas possible d’atteindre une finale pour la troisième saison consécutive, Liverpool aura à coeur de conserver son titre de champion d’Angleterre la saison prochaine. Si depuis 2016-2017, Klopp a toujours emmené ses hommes dans le top 5, rester sur le podium pour une troisième année consécutive serait une vraie performance.

Car conserver son titre est en Premier League est chose rare. Depuis le triplé de Manchester United (2007-2009), seul Manchester City y est arrivé en 2018 et 2019. Beaucoup de clubs commencent à se démanger. City vexé risque bien de réclamer son dû. D’autant plus que si son appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) contre sa suspension de toute compétition européenne mi-juillet se solde par un échec, les Citizens pourraient se concentrer totalement sur les compétitions nationales.

L’autre Manchester court après un titre depuis 2013 et le départ de Ferguson. Quelque chose se trame à Old Trafford et on sent les prémices d’une renaissance arriver. Chelsea, de son côté, se montre gourmand avec les recrues Hakim Ziyech de l’Ajax et Timo Werner de Leipzig. Des atouts non négligeables pour la deuxième saison de Lampard.

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Liverpool aura attendu 30 ans pour revivre la joie d’un titre de champion. Une traversée du désert ponctuée avec la manière. Les Reds ont marché sur toutes les autres équipes et ont marqué le coup de manière historique. S’établir en haut de la montagne n’est pas simple, mais Liverpool n’a jamais dégagé un sentiment de puissance si fort et si stable depuis des décennies. L’avenir nous dira si cette hégémonie que ne fait que commencer.

Il faut se serrer à la table des prétendants à la Premier League et Liverpool semble avoir les épaules assez larges pour éjecter les autres convives.

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