Last Updated on 22 janvier 2025 by Thibault Dreze
En fin de contrat avec le Reds en juin prochain, Trent Alexander-Arnold est sous le feu des projecteurs. Entre des discussions autour d’un transfert vers le Real Madrid et un niveau de jeu discutable ces dernières semaines, on se demande à quel point un de ces deux éléments entraine l’autre.
S’il y a une règle universelle en football, ou même dans la vie, c’est que plus on reçoit des louanges, plus on s’expose aux critiques négatives dans un deuxième temps. Depuis ses débuts avec les « grands » Reds à l’automne 2016, le natif de Liverpool n’aura cessé d’animer les débats. Positifs, mais aussi négatifs.
Embed from Getty ImagesUn défenseur qui ne défend pas, ou mal
Les sources de qualificatif ne manquent pas pour les amateurs de football. Réseaux sociaux, émissions télé, presse, jeux vidéos, discussions accoudé au bar, etc. Tout le monde a son avis quand il s’agit de qualifier un joueur, une équipe. Même si la plupart du temps, on se limite à son équipe ou son championnat. Ce qu’il y a de différent dans le cas d’Alexander-Arnorld, c’est que toute la planète semble avoir un avis sur le joueur. Comme une vérité universelle, une grande majorité s’accorde à dire que Trent est un excellent joueur, mais qu’en tant défenseur, il n’excelle pas dans ce qui est supposé être son domaine de travail : la défense. Pas la peine ici d’aligner les chiffres et statistiques pour démontrer qu’un camp a raison et l’autre à tort, car oui, les défenseurs de sa défense existent aussi.
C’est donc le sort réservé à TAA. Subir la critique, et ce, à tous les étages de la pyramide des avis footballistiques. Avec en apothéose, récemment, à l’occasion du match de Liverpool face à Manchester United, Roy Keane consultant Sky Sport et ex Red Devils, qui n’a pas été tendre avec le latéral. « La défense de Trent aujourd’hui, mon Dieu. On parle d’un transfert au Real Madrid, mais après ce match, il va juste finir à Tranmere Rovers. Défensivement, il doit mieux faire. » Si on connait le côté pince-sans-rire de l’Irlandais dans ses déclarations médiatiques, c’est malgré tout révélateur.
"He's going to Tranmere Rovers after this" 💬
— Sky Sports Premier League (@SkySportsPL) January 5, 2025
Roy Keane's honest opinion on Trent Alexander-Arnold's defending. pic.twitter.com/vE02Qmnqik
Alexander-Arnold n’est pas un joueur comme les autres. Dans sa façon de jouer au football en tant que défenseur, mais aussi dans sa propension à susciter la critique. Autre exemple frappant. Le lendemain du match face à Manchester United, le Telegraph posait cette question à ses lecteurs : « Arne Slot doit-il écarter Trent Alexander-Arnold jusqu’à ce que son avenir soit résolu ? ». Près de 80% des votants ont répondu « oui ». Voir un joueur dragué par un autre club, mais continuer jouer sous ses futures ex-couleurs est un fait courant en football. Qui ne suscite pas forcément un tel avis tranché sur la question de savoir s’il doit continuer à jouer ou non.
La croisée des chemins
Alors que faire ? Il semble plutôt clair qu’Alexander-Arnold ne jouera plus à Liverpool la saison prochaine. S’il quitte les Reds cet hiver, le problème sera, en quelque sorte, réglé. S’il reste jusqu’à la fin de saison, il s’exposera, encore davantage, aux critiques. La moindre passe ratée sera sujet à débat. On dira qu’il a la tête ailleurs. Il sera bien plus facile de critiquer ce qu’il fait mal et qui se voit, que de louer ce qu’il fait bien et ne se voit pas.
La situation semble difficile à résoudre, car la réalité du terrain vaincra toujours. En ce moment, elle ne plaide pas en sa faveur. Les lecteurs du Telegraph ont peut-être raison. Il vaut mieux ne pas faire jouer un élément qui a la tête ailleurs. Car continuer à le faire jouer risque d’agacer encore un peu plus un Van Dijk, comme cela avait le cas face aux Red Devils. Le Néerlandais fait, d’ordinaire, preuve d’une sérénité à toute épreuve et n’a jamais paru aussi énervé face à la prestation d’un coéquipier. Pourtant, Van Dijk est dans le même bateau qu’Alexander-Arnold et Salah. Leur situation contractuelle doit être réglée rapidement. Au risque de voir l’idylle Reds de cette première moitié de saison voler en éclat. Et le fautif dans cette histoire, c’est Liverpool.
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