Premier League : le bilan club par club (2/2)

Last Updated on 15 novembre 2020 by Scott Crabbé

Jamais la Premier League n’aura fini aussi tard. Le 26 juillet dernier, alors que les clubs sont d’habitude au plus fort de leur préparation estivale, le championnat rendait seulement ses derniers verdicts. Le pire a été évité : la saison est finalement allée à son terme. Il est donc enfin possible d’établir un bilan équitable, club par club, du premier de classe aux élèves plus dissipés. Aujourd’hui : les équipes classées de la onzième à la vingtième place.


Dans le bas de tableau, la lutte aura été féroce jusqu’à la fin. Ainsi, à l’approche de la dernière journée, on ne connaissait encore qu’un seul des trois descendants.

11. Southampton : que de chemin parcouru !

Si, au mois de novembre, vous aviez dit aux supporters de Southampton qu’ils finiraient onzièmes, ils vous auraient sans doute gentiment demandé d’arrêter de se moquer d’eux. À l’époque, le club était avant-dernier suite à un piètre 1/21 avec en point d’orgue cette fessée 0-9 devant leurs propres supporters des oeuvres de Leicester. Le coach autrichien Ralph Hasenhüttl lisait tous les jours dans la presse que ses jours à la tête de l’équipe étaient comptés.

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Il fallait sans doute tomber tout au fond du trou pour se relever, car à partir de là, les choses ont commencé à aller mieux. Bien aidés par le duo Höjbjerg – Ward-Prowse au milieu de terrain, par la créativité sans borne de Redmond et par les 22 buts de Danny Ings (deuxième meilleur buteur de Premier League avec Aubameyang), les Saints ont opéré une remontée spectaculaire, battant Chelsea, Tottenham, Leicester et Manchester City au passage. Tout change tellement vite en football.

12. Everton : quel gâchis !

Avant même l’apparition du Coronavirus, un homme avait tout compris avant tout le monde : lors de chaque match, de chaque interview post-défaite, Marco Silva l’entraîneur d’Everton avait le masque. Pas une expression visible sur son visage, symbole de toute son impuissance. Ce n’est que début décembre, après avoir pris cinq buts à Liverpool que le Portugais s’est fait virer.

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Le club est alors 18e et relégable. Un bilan incompréhensible quand on regarde la qualité présente dans le noyau avec des Yerri Mina, Seamus Coleman, André Gomes, Gifly Sigurdsson, Bernard, Walcott, Moïse Kean ou Richarlison. Le coach intérimaire, Duncan Ferguson a cru pouvoir rester T1 de manière définitive après son 5/9 face à Chelsea, United et Arsenal, mais le club a finalement fait appel à Ancelotti pour réaffirmer ses ambitions de haut de tableau. Avec une équipe plus équilibrée, le coach italien a commencé avec un 18/24 suffisant pour entrevoir une fin de saison plus tranquille, mais avec un classement final (douzième) assez frustrant.

13. Newcastle : plus de peur que de mal

La saison s’annonçait très très pénible pour les supporters de Newcastle. Rafa Benitez avait claqué la porte, lassé du manque d’investissement de Mike Ashley, le patron avare des Magpies. Sans renfort de poids et avec le départ de Benitez, tout le monde voyait Newcastle dans la zone rouge. Les fans étaient mécontents et le criaient à la figure du propriétaire mal-aimé. C’est donc dans un sacré bordel que l’entraîneur Steve Bruce a mis les pieds.

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Et pourtant, avec un solide 5-4-1 reposant sur la robustesse de Fabian Schär, Florian Lejeune, Matt Ritchie, Jonjo Shelvey et des frères Longstaff, le manager a réussi son pari de sauver Newcastle. Devant, ça a souvent été brouillon, avec le flop Joelinton (buteur acheté 44 millions à Hoffenheim, auteur de 2 buts et 2 assists en 38 matchs), un Allan Saint-Maixmin déroutant, mais souvent maladroit dans le dernier geste et Miguel Almiron qui a mis du temps à s’imposer. Malgré ça, l’essentiel est là, Newcastle est sauvé.

14. Crystal Palace : que faire si Zaha part ?

Cette saison, les supporters de Crystal Palace n’ont pas été très gâtés en spectacle : l’équipe n’encaisse pas beaucoup (50 buts encaissés en 38 matchs) mais marque encore moins (31 buts, deuxième plus mauvaise attaque du championnat). En combinant les buts marqués et encaissés, Palace est la deuxième équipe la plus ennuyante à voir jouer en termes de goals inscrits. Derrière, la défense a été bien renforcée avec l’arrivée de Gary Cahill. Dans le milieu, des garçons comme Milivojevic, McArthur ou Kouyaté font leur boulot.

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Mais devant, la créativité est fort dépendante du seul Wilfried Zaha. Jordan Ayew, avec ses 9 buts, s’est bien débrouillé devant, mais si Zaha s’en va (ce qui semble acquis), le jeu de Palace risque de manquer cruellement d’inspiration. D’autant que Benteke semble toujours empêtré dans sa crise de confiance. L’utilisation des rentrées suite au futur transfert de Zaha semble être la clé de la prochaine saison.

15. Brighton : la greffe prend petit à petit

Après cinq saisons sous Chris Hughton, dont la dernière qui avait failli se solder par une rétrogradation, Brighton avait définitivement besoin de sang neuf. C’est dans cette optique qu’ils ont attiré Graham Potter, l’entraîneur de 45 ans de Swansea. Son jeu se veut plus frais et attrayant que celui de son prédécesseur, assez old school. Cette saison, Brighton est la septième meilleure équipe en termes de possession de balle. Ils étaient dix-septièmes il y a un an.

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La mue s’est aussi faite au niveau de l’effectif avec l’arrivée de Leandro Trossard (auteur de 5 buts et 4 assists) pour remplacer Anthony Knockaert, bon mais beaucoup trop inconstant et celle de Neal Maupay (auteur de 10 buts) pour prendre la relève de Glenn Murray, bon mais vieillissant (36 ans). Résultat, l’équipe n’a jamais vraiment été concernée par la relégation en plus de proposer du bon football même si la quinzième place obtenue n’est pas très emballante.

16. West Ham : une saison à oublier

Indigne : il n’y a pas d’autre mot pour qualifier la seizième place de West Ham cette saison. Avec un effectif aussi bien balancé, avec des joueurs solides, rompus à la Premier League comme Diop, Ogbonna, Cresswell, Noble, Snodgrass ou Antonio, avec des talents comme Rice, Fornals, Lanzini, Yarmolenko, Bowen et Haller, les supporters étaient en droit d’attendre une place dans la colonne de gauche. C’est tout l’inverse qui s’est produit : l’équipe a dû lutter jusqu’en fin de saison pour son maintien.

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Une mauvaise habitude pour les Hammers, qui ne parviennent plus à se hisser plus haut que la dixième place depuis quatre saisons. Une explication est peut-être la mauvaise passe traversée par l’attaquant de pointe Sebastien Haller (transféré pour 50 millions de Francfort), qui après des débuts en fanfare (5 buts en 6 matchs) avant de rentrer dans le rang et de se blesser. Son absence et le manque de confiance du groupe ont été fatals à Mauricio Pellegrini, remplacé en cours de saison par David Moyes, qui n’aura sauvé l’équipe que de toute justesse, bien aidé par Michael Antonio, auteur de 8 buts sur les 7 derniers matchs.

17. Aston Villa : un sauvetage miraculeux

Résumer la saison d’Aston Villa en disant qu’ils ne doivent leur maintien qu’à la VAR et à Jack Grealish serait réducteur. Pourtant, les deux ont énormément pesé dans la balance. Le premier en oubliant de valider un but de manière assez incompréhensible : contre Sheffield, la balle avait clairement passé la ligne dans les mains du gardien dépité, derrière son poteau. Malgré ça l’arbitre a indiqué que sa montre n’avait pas vibré et la rencontre s’est terminée par un 0-0, offrant aux Villans un point crucial (au décompte final, ils auraient été relégués sans ce match nul).

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Le deuxième acteur, Jack Grealish, a illuminé le jeu souvent assez pauvre de son équipe de dribbles sur son flanc gauche et de frappes déposées en pleine lucarne. Ses 6 buts et 8 assists auront également pesé lourd dans la balance, de quoi lui ouvrir de manière quasi certaine les portes d’un plus grand club (Manchester United ?). À l’instar de l’été passé où Villa avait dépensé 159 millions d’euros pour son retour en Premier League, le mercato s’annonce chargé.

18. Bournemouth : la fin du conte de fée

Il fallait bien que la belle histoire s’arrête un jour. Depuis son accession à la Premier League en 2014, Bournemouth était toujours resté ce petit club sympa dans son stade de 11 000 places. Une équipe attachante coachée par Eddie Howe, un entraîneur qui a toujours le smile, au club depuis huit ans et jamais viré malgré les mauvaises passes. Mais cette saison, l’accumulation de blessures dans chaque ligne aura été de trop. Ca a commencé avec David Brooks, leur jeune meneur de jeu, out depuis un an qui a finalement pu disputer les derniers matchs sans pouvoir faire de miracle.

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Cela a continué en cours de saisons avec les pépins physiques de Nathan Aké, le leader de la défense et ceux de Joshua King, le troisième meilleur buteur de l’équipe malgré une dizaine de matchs loupés. Pour eux, il risque d’y avoir des offres, cet été. Ajoutez à cela le flop Danjuma, l’ancien Brugeois, plus gros transfert de l’équipe qui n’aura jamais vraiment trouvé sa place et l’éclosion trop tardive de Solanke, ça fait trop pour un club à l’effectif pas très large.

19. Watford : le prix de l’instabilité

Quand un club connaît quatre coachs sur une saison, ça sent souvent assez mauvais au classement. Et cette saison, cela s’est vérifié : Watford a plus que confirmé sa réputation de cimetière d’entraîneurs. Cela a commencé tôt : le 7 septembre, après seulement 4 matchs, Javi Gracia, pourtant finaliste de la FA Cup avec l’équipe la saison d’avant, est jeté comme un malpropre. Son successeur, Quique Sánchez Flores, ne tiendra pas beaucoup plus longtemps, 10 matchs, le temps de remporter une petite victoire, de se prendre un 8-0 à Manchester City et d’occuper la dernière place du classement, bien loin du premier non-relégable.

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Le troisième entraîneur, Nigel Pearson (ancien entraîneur de Louvain), est à la tête d’une belle remontée : après une défaite à Liverpool, l’équipe enchaîne 4 victoires en 5 matchs, grignote son retard jusqu’à sortir de la zone rouge à quelques matchs de la fin, avec au passage un 3-0 infligé lors de la revanche contre Liverpool.

Alors, assez incompréhensiblement, Pearson s’est lui aussi fait virer à deux matchs de la fin, alors que l’équipe était hors de la zone rouge. Deux défaites plus tard avec le nouvel entraîneur, le club se retrouvait en Championship. Certains joueurs au-dessus du lot comme Ben Foster, Abdoulaye Doucouré, Ismaïla Sarr, Gerard Delofeu, Roberto Pereyra ou João Pedro pourraient bien ne pas suivre le club en deuxième division.

20. Norwich : il est loin le tube de l’été

Pire attaque, pire défense de la division, 14 points de retard sur le premier non-relégable : Norwich a hérité du bonnet d’âne sans aucune discussion. Un triste sort bouclé par dix défaites consécutives qui rend déjà les supporters nostalgiques du (tout) début de saison insouciant de leurs protégés. Nostalgiques de l’effet de surprise qui les a vu battre Manchester City 3-2 à Carrow Road. Nostalgiques de quand Teemu Pukki marchait sur l’eau avec 6 buts et 2 assists sur les 5 premiers matchs.

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Car après, il n’y a malheureusement plus eu grand-chose à se mettre sous la dent. Hormis la créativité de Todd Cantwell et d’Emiliano Buendia (qui trouveront sans doute refuge dans d’autres écuries de Premier League), l’équipe était assez morne à voir jouer, manquant de qualité en défense et dans l’entrejeu. Le courage et la bonne volonté du coach Daniel Farke n’auront pas suffi.

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