Last Updated on 13 novembre 2020 by Thibault Dreze
Après une bonne entame, West Ham est en train de se faire peur suite à une mauvaise série de résultats. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire une bonne saison. Alors qu’est-ce qui cloche chez les Hammers ?
Début de saison étrange pour West Ham. Après une cinglante défaite 0-5 en ouverture face au champion en titre Manchester City, les Hammers avaient enchaîné avec un beau 11/15 en championnat (avec une victoire face à United) et une victoire en Carabao Cup, soit 6 matches sans défaites. Et puis fin septembre, une défaite 4-0 face à Oxford, club de League One, a marqué le début d’une série de 6 matches sans victoires en championnat.
Mauvais recrutement et la blessure de Fabianski qui a totalement mis en échec notre chance d’aller titiller le haut de tableau.. car Roberto c’est pas un gardien !
— 𝑾𝒆𝒔𝒕 𝑯𝒂𝒎 𝑭𝒓𝒂𝒏𝒄𝒆 (@westhamFR_off) November 15, 2019
Une équipe sur courant alternatif, mais qui doit rapidement rebondir afin de se rassurer. Cette 16e place pourrait vite crisper les esprits chez les hommes de Pellegrini.
Un être vous manque ..
Pourtant jusque-là, Issa Diop et Angelo Ogbonna jouaient admirablement bien en défense et les nouvelles recrues Sébastien Haller et Pablo Fornals avaient ajouté plus de talent à une attaque déjà excitante. Cependant, la véritable force de l’équipe était évidente: son gardien de but. Lukasz Fabianski a été brillant pour West Ham la saison dernière et avait débuté cette saison avec autant d’assurance.
Hasard ou non, la blessure de Fabianski a eu lieu au moment du « déclin » de West Ham. Jusqu’au 28 septembre face à Bournemouth, le Polonais et sa défense ont gardé le zéro 3 fois et ont encaissé 8 buts en 7 matches, si on enlève la claque face à City, cela fait 3 buts en 6 matches seulement.
Élu joueur de la saison l’an dernier, il avait participé à tous les matches de Premier League et depuis son arrivée en 2018 il a stoppé 72% des tirs cadrés contre lui. Seuls Lloris et Alisson ont fait mieux.
« Roberto Jiménez est entré dans l’équipe et a réalisé des arrêts impressionnants, mais il a également commis le genre d’erreurs que Fabianski a pratiquement éradiquées de son jeu. Roberto a joué 506 minutes en Premier League et a déjà commis deux erreurs qui ont conduit directement à des buts. Fabianksi n’a commis qu’une seule de ces erreurs depuis qu’il est à West Ham » explique le Guardian. De quoi confirmer les craintes des fans des Hammers au moment de voir Fabianski quitter la pelouse blessé.
West Ham a concédé plus de tirs lors de ses six derniers matches (44) que toute autre équipe de la ligue. Si l’importance de Fabianski pour les espoirs des Hammers était évidente la saison dernière, c’est encore plus évident maintenant qu’il est sur le banc de touche.
Roberto ne rassure personne.
Si l’unité défensive ne s’améliore pas, West Ham risque de se retrouver dans une bataille contre la relégation plutôt que de se battre pour une place en Europe. C’est peut-être un peu exagéré de penser que l’absence d’un joueur pourrait avoir un impact aussi dramatique sur une équipe, mais Fabianski était un véritable pilier sur lequel une équipe se forme. Sans ce pilier, ils s’effondrent.
Des transferts peu efficaces
L’absence de Fabianski est un facteur, mais ne peut expliquer à elle seule la mauvaise période que West Ham traverse. « C’est un moment très difficile, mais nous devons jouer en équipe. Nous avons actuellement beaucoup de mauvaises performances de la part de nombreux joueurs et nous essayons maintenant de revenir dans le coup, non seulement au niveau des résultats, mais également de la confiance » expliquait Pellegrini après la claque reçue à Burnley (3-0).
Il est clair que l’équipe est en crise de confiance. À l’image des arrivées estivales trop peu impliquées. Comme Sébastien Haller sur qui l’étiquette des 40 millions d’euros reste collée. Ses 3 buts en deux matches fin août ont permis à West Ham de prendre 6 points, mais depuis, il n’a marqué qu’une seule fois en 8 matches pleins (90 minutes à chaque fois).
Haller a été très efficace la saison dernière avec l’Eintracht Francfort (20 buts) jouant le rôle central dans une attaque avec Luka Jovic et d’Ante Rebic sur les flancs. Mais avec West Ham, le Français semble beaucoup plus isolé.
Pablo Fornals, l’autre transfert phare de cet été n’apporte pas la consistance désirée. La réputation du grand espoir espagnol ne semble pas se confirmer. Même si l’on peut mettre cela sur le compte de l’adaptation, force est de constater qu’en 5 titularisations depuis le début de la saison, peu de signes encourageants ont été observés.
Sans oublier les départs d’Arnautovic et Chicharito qui comptabilisaient 17 buts (quasiment un tiers du total de West Ham) et 7 assits à eux deux. Un apport difficile à remplacer.
Une méforme des joueurs cadres
Plusieurs joueurs importants dans le dispositif des Hammers manquent à l’appel. Declan Rice par exemple. Ses performances sont en baisse depuis qu’il a été critiqué pour son rôle dans la défaite 2-1 de l’Angleterre face à la République tchèque. Le milieu de terrain apprend à gérer les attentes énormes qui pèsent sur ses épaules depuis son éclosion la saison dernière.
Depuis début 2019, Felipe Anderson est l’ombre de lui même. En 2019, il a marqué un seul et unique but alors que sur les 19 premières rencontres de la saison 18-19, il en marquait 8. Cette saison, il a, certes, donné 3 passes décisives, mais son niveau n’atteint plus celui de la saison dernière.
Un joueur comme Andrii Yarmolenko a aussi eu un impact positif dans la bonne période de West Ham, mais lui aussi accuse le coup depuis quelques matches. Pareil pour Manuel Lanzini.
Sans oublier la blessure de Michail Antonio absent depuis fin aout et qui prive le milieu des Hammers d’une stabilité nécessaire.
Et le coach dans tout ça ?
Manuel Pellegrini n’est pas exempt de tout reproche. Il est vrai que les attentes sont grandes lorsque l’on est le troisième manager de Premier League le mieux payé avec 8 millions de livres sterling par an, derrière Pep Guardiola et Mauricio Pochettino. Avec un bilan de 2/18 sur les six derniers matches, beaucoup de coach en Premier League auraient déjà sauté. Mais il est peu probable que West Ham agisse dans un avenir proche.
Les observateurs anglais lui reprochent une série de mauvais choix dans ses 11 de bases ou ses sélections: Angelo Ogbonna a été mis de côté après la défaite 2-0 contre Everton, mais son remplaçant, Balbuena, n’a pas inspiré la confiance; idem pour Fredericks ce qui a laissé ses supporters perplexes en voyant Pablo Zabaleta jouer.
Comment s’en sortir ?
La sortie sur blessure de Noble face à Burnley, n’est pas le moment idéal d’entrevoir la suite. « Dès que Mark Noble est sorti blessé après environ 20 minutes, vous auriez aussi bien pu enlever le reste de l’équipe. Sans Noble, je ne sais pas qui tient cette équipe. Je ne vois pas qui conduit. C’était tellement terne » explique Paul Merson. « Sans Noble dans l’équipe de West Ham United, il n’y a plus aucune unité, car c’est lui qui pousse cette équipe vers l’avant. »
Le capitaine tente de se retaper pour le match face aux Spurs. Les médecins semblent optimistes. La bonne nouvelle est qu’Antonio sera, lui, certainement prêt pour la réception de Tottenham.
Un seul point sépare les deux équipes et ce match s’annonce particulier puisque West Ham affrontera une équipe de Tottenham fraîchement coachée par son nouveau manager : José Mourinho. Pochettino ayant été remercié. Qui dit nouveau manager dit souvent effet positif, ce qui pourrait déjà ennuyer les Hammers.
Haller doit élever son niveau de jeu, rapidement.
La suite s’annonce compliquée pour West Ham qui va donc recevoir Tottenham, aller à Chelsea et à Molineux avant de recevoir Arsenal. Quand même.
Inutile de dire que le seul remède face à cette situation est de prendre des points, mais face à ce calendrier, un nul serait déjà une très bonne chose avant de commencer l’année de 2020 face à des adversaires plus « abordables ».
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