Ole, the wheel keeps turning

Last Updated on 30 novembre 2021 by Thibault Dreze

La nouvelle est officielle depuis ce dimanche : Ole Gunnar Solskjaer n’est plus l’entraîneur de Manchester United. Le norvégien, après trois ans de loyaux services, a vu ses derniers espoirs s’envoler suite au coup de massue reçu par les Hornets de Sir Claudio Ranieri. Arrivé en 2018 pour secourir « son » club suite au départ de José Mourinho, initialement pour quelques mois, Ole s’est finalement installé sur le banc d’Old Trafford pendant près de trois saisons. Longtemps soutenu par la direction malgré un bilan mitigé, le « baby-faced assassin » s’en va donc et laisse sa place à Ralf Rangnick. 


Bien qu’il ne soit jamais facile de se séparer d’un entraîneur, encore moins quand celui-ci se trouve être l’une des légendes du club, le licenciement de Solskjaer aurait pu, et du, arriver plus tôt. La victoire des Devils le 30 octobre, contre une équipe de Tottenham totalement absente, n’avait servi qu’à retarder l’inévitable et masquer grossièrement les failles de l’équipe, visibles aux yeux de tous lors des lourdes défaites face à Liverpool et Manchester City. L’arrivée de Solskjaer en 2018 avait pourtant ravi l’ensemble des supporters mancuniens, rassurés de retrouver enfin une personne qui connaisse vraiment le club et son identité. Les succès des premiers mois (manager du mois et victoire contre le PSG en huitièmes de Champions League), bien que globalement positifs, n’ont en réalité que très peu aidé Solskjaer.

Arrivé sur la pointe des pieds pour aider le club à se relever, Solskjaer s’est vu (trop) vite confier les clés de l’équipe, ainsi que toutes les responsabilités qui vont avec. Vite débordé par la situation (6e en fin de saison 2018-19), Solskjaer prolonge tout de même son contrat de trois ans en mars 2019. La machine est à présent lancée : OGS joue maintenant dans la cour des grands, se voit soutenu par la direction, et se dit prêt à entamer son parcours.

Paradoxalement, les résultats qu’il obtient en championnat lors des deux autres saisons sont loin d’être mauvais, lorsqu’on connaît la situation compliquée du club depuis 2013 : 3e en 2020, 2e en 2021. Pourtant, derrière ces résultats se cachent de nombreux défauts, tactiques et individuels, longtemps ignorés par une direction trop heureuse des succès obtenus.

Embed from Getty Images

Malgré des résultats corrects, OGS peine de plus en plus à imposer son jeu. Son style, basé sur l’attente et la contre-attaque, s’essouffle vite lorsque Manchester United rencontre des équipes avec un bloc bas, et l’équipe convainc de moins en moins, malgré les pointures de l’effectif. Le mercato gargantuesque des Red Devils cet été, avec le recrutement de CR7, Varane, ou encore Sancho, semble tombé à point pour remettre l’équipe en jambes, et aller chercher un succès en championnat qui manque depuis 2013.

Malheureusement, les millions injectés ne sont, une fois de plus, qu’une tentative de la part du club de masquer les problèmes qui commencent à s’empiler. Les débâcles en Europe, les révoltes de supporters face au projet de Super League ainsi que l’absence d’un style de jeu commencent à peser de plus en plus lourd, mais le club s’enfonce encore plus, et décide de fermer les yeux en renouvelant le contrat de Solskjaer, jusqu’en 2024. Le cocktail est explosif. Car, bien que le bilan d’Ole ne soit statistiquement pas dramatique, la direction illustre avec ce choix son incapacité à comprendre l’aspect « football » du club, ainsi que son manque de vision au long terme.

Fatalement, le château de cartes, déjà fragile, s’écroule enfin. 8e de Premier League, sans (plus) aucune identité tactique, le club se retrouve à son point de départ, dans la situation que la direction aurait tant voulu éviter. Les failles sont visibles, les responsables sont dos au mur, et les supporters perplexes de voir une équipe débordant de qualité individuelle répondre aussi peu présente sur le terrain. Ole s’en va donc.

Son départ, mérité au vu des prestations de l’équipe sur le terrain, n’en reste pas moins un symbole d’échec pour tout le club, et surtout pour la direction, Woodward et les Glazer in primis. Arrivé en sauveur, Ole repart en bouc émissaire, portant sur ses épaules le poids d’une défaite collective. Et si Sir Alex avait vu juste depuis le début ? Fallait-il utiliser Solskjaer en tant que super sub uniquement ?

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.