Premier League : le bilan club par club (1/2)

Last Updated on 15 novembre 2020 by Scott Crabbé

Jamais la Premier League n’aura fini aussi tard. Le 26 juillet dernier, alors que les clubs sont d’habitude au plus fort de leur préparation estivale, le championnat rendait seulement ses derniers verdicts. Le pire a été évité : la saison est finalement allée à son terme. Il est donc enfin possible d’établir un bilan équitable, club par club, du premier de classe aux élèves plus dissipés. Aujourd’hui : les équipes classées de la première à la dixième place.


Dans le haut de tableau, la première et la deuxième place n’ont que très peu de temps laissé place au doute. Par contre, la bataille pour toutes les autres places qualificatives pour la Coupe d’Europe aura été rude de la première à la dernière journée.

1. Liverpool : Red Dingue

La saison de Liverpool résumée en un mot : enfin. Après 30 ans d’attente, les Reds retrouvent enfin l’ivresse de la victoire. Et de quelle manière ! Avec 18 points d’avance sur son dauphin et 33 sur le troisième, l’équipe de Jürgen Klopp aura très vite instauré une distance de sécurité au classement grâce aux 79 points pris sur les 81 possibles lors des 27 premiers matches, et ce, malgré la blessure d’Allison et les quelques boulettes de son remplacant, Adriàn.

Hormis cela, Liverpool se sera montrée intraitable dans tous les compartiments du jeu, asphyxiant ses adversaires avec le pressing constant si cher à Jürgen Klopp. Après la désillusion de la saison passée où ils avaient fini un point derrière Manchester City, tout le groupe aura su se remobiliser pour mettre la barre encore plus haut.

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2. Manchester City : la parole est à la défense

Avec 17 points de moins que la saison passée, Manchester City est l’équipe qui souffre le plus de la comparaison avec la saison 2018-2019. Mais au classement, malgré cette différence, les Mancuniens n’ont perdu… qu’une place. Preuve qu’ils ont quand même une certaine marge par rapport au reste du peloton.

Et pour comprendre cette baisse, ce n’est pas devant qu’il faut regarder : City a même inscrit 7 buts de plus que la saison passée et a vu le retour en boulet de canon de De Bruyne (13 buts et 20 assists), souvent blessé lors en 2018-2019.

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Non, c’est bien derrière que le bât blesse. Au départ de Kompany s’est rapidement ajouté la blessure de Laporte, l’élément clé du verrou défensif de City la saison dernière. Face à ce forfait, Guardiola a préféré faire redescendre Fernandinho en défense. Un changement forcé qui a parfois déstabilisé l’équipe et le joueur lui-même. Et fait perdre à Guardiola les derniers micro-cheveux qui lui restaient.

3. Manchester United : l’avant et l’après-Fernandes

29 janvier 2020 : en cette journée de fin de mercato hivernal, Manchester United présente Bruno Fernandes, son nouveau transfuge portugais dans une relative indifférence. Cela sera pourtant le tournant de la saison. Avant cela, United était une équipe assez insipide à voir jouer, dans la lignée de l’héritage Mourinho. Les débuts tonitruants de Solskjaer sont déjà bien loin, l’effet de surprise est retombé et les Mancuniens sont englués dans la lutte pour la sixième place.

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Puis Fernandes est arrivé et United n’a plus perdu un seul des 14 matchs disputés. Le Portugais a amené de la créativité entre les lignes et de la justesse dans le dernier geste. Tout ce qu’il manquait à l’équipe de Solskjaer. Résultat : 8 buts et 7 assists en 14 matchs. C’est bien simple, sur cette période, United a pris plus de points que n’importe quel autre club.

4. Chelsea : un Frank succès

Le premier match de la saison avait symbolisé les craintes des supporters des Blues : une défaite 4-0 à Old Trafford, des jeunes prometteurs, mais pas encore mûrs, un Frank Lampard assez inexpérimenté dans le coaching (une seule saison à Derby County derrière lui), bref la saison qui suivait un été marqué par le départ d’Eden Hazard et par une interdiction de transfert s’annonçait bien longue. Onze mois plus tard, les inquiétudes se sont envolées : Chelsea est qualifié pour la prochaine Ligue Des Champions, est le premier club londonien tout en proposant un jeu audacieux tout au long de la saison.

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En plus de cela, des jeunes comme Mason Mount, Tammy Abraham, Recce James, Fikayo Tomori ont explosé (on parle quand même de teenagers qui n’avaient jamais joué en équipe première qui forment plus d’un tiers de l’équipe). Alors que demander de plus ? Une meilleure défense et un meilleur gardien ? Étonnement, le mercato a jusqu’ici été mené pour renforcer le secteur offensif avec les arrivées de Werner, Ziyech et Havertz (encore à confirmer). Finalement l’après-Courtois est peut-être plus dur à gérer que l’après-Hazard…

5. Leicester : l’hibernation des Foxes

La saison de Leicester, c’est un peu comme dans le dictionnaire : on trouve dans l’ordre le mot fierté puis, quelques lignes plus loin, frustration. Et au milieu des deux, il y a fléchissement. Les Foxes ont procédé dans le même ordre : il y a d’abord eu un début de saison canon ponctué par une deuxième place inattendue à laquelle l’équipe s’est accrochée jusqu’en janvier, avec notamment huit victoires de suite, dont la mise à mort de Southampton 0-9. Les individualités comme Söyüncü, Chillwell, Peireira, Ndidi, Tielemans, Maddison et Vardy (qui termine quand même meilleur buteur) étaient sublimées par un collectif bien huilé.

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Ensuite, à partir de fin décembre, la belle mécanique s’est enrayée : sur les 20 derniers matchs Leicester enregistre 10 défaites, 5 partages et seulement 5 victoires. Cinq, c’est aussi la place dont ils ont hérité au classement, ce qui les prive de Ligue Des Champions. La faute à un effectif pas aussi fourni que leurs concurrents de haut de tableau et qui supporte moins bien l’enchaînement des matchs, surtout après l’emballement du calendrier pendant les fêtes. Saloperie d’année 2020.

6. Tottenham : la fin d’un cycle

Mauricio Pochettino s’est longuement posé la question en début de saison : n’était-il pas temps pour lui de partir après cinq saisons chez les Spurs ? Ne se dirigeait-il pas vers la saison de trop ? Était-il possible de faire mieux qu’une finale de Ligue Des Champions ? Toujours est-il que l’Argentin a décidé de rester et que ce n’était peut-être pas la meilleure décision. Ses exigences en termes de mouvements et de débauche d’énergie avaient fatigué plus d’un joueur et au soir d’un partage 1-1 à Sheffield, l’équipe, pressée comme un citron, se retrouvait quatorzième.

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C’en était trop pour le président Levy qui a limogé Pochettino sur le champ, pour le remplacer par José Mourinho. Le choc psychologique tant espéré a bien eu lieu, au début. Avec un jeu beaucoup plus simple fait de longues balles (partant souvent des pieds d’Alderweireld) vers les pivots Kane et Alli ou les flèches Son et Lucas. Mais l’effet de surprise s’est vite dissipé, les adversaires se sont vite adaptés, la renaissance de Dele Alli n’a pas duré longtemps et Harry Kane s’est blessé. Bref, la sixième place finale a été accueillie comme un soulagement par le Special One. Les temps changent.

7. Wolverhampton : une stabilité à toute épreuve

L’an passé, pour son retour en Premier League, Wolverhampton s’était montré hyperactif lors du mercato estival, notamment sur le marché portugais. Cette saison, c’est tout l’inverse, l’équipe n’a quasiment pas bougé, seul Pedro Neto, l’ailier portugais de la Lazio constitue une véritable arrivée, les autres mouvements étant l’achat définitif de joueurs prêtés comme Dendoncker ou Jiménez. Résultat, l’équipe, malgré un départ difficile dû à l’enchaînement des matchs avec les préliminaires de l’Europa League, a vite retrouvé les automatismes de l’immuable 3-5-2 de Nuno Espiríto Santo.

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Mêmes ingrédients, même recette et même résultat avec le même classement que la saison passée (septième place) avec deux points de plus et des grands clubs toujours aussi peu à l’aise à l’idée de se déplacer à Molineux. La solidarité de la ligne arrière, les courses d’Adama Traoré, l’abbatage de Dendoncker, les passes létales de Moutinho et les inspirations du duo Jimenez-Jota (24 buts en Premier League à eux deux, près de la moitié du total de l’équipe) risquent encore de faire mal la saison prochaine.

8. Arsenal : à l’heure espagnole

Sous Arsène Wenger, Arsenal était souvent moqué pour finir inévitablement quatrième et pour le règne interminable du Français, que de plus en plus d’observateurs disaient dépassé. Cette saison, les Gunners ont fini huitièmes et ont connu trois entraîneurs. Pourtant, sous Unai Emery, tout avait bien commencé, comme la saison précédente : une seule défaite (à Liverpool) lors des huit premiers matchs. Mais les sept matchs sans victoire qui ont suivi ont épuisé le peu de crédit du coach espagnol.

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Et après le court intérim de Freddie Ljungberg, c’est un autre ibérique, Mikel Arteta, ancien joueur du club, qu’Arsenal est allé débaucher dans le staff de Guardiola à City. S’il y a bien eu des améliorations, les maux sont toujours les mêmes : le jeu est tourné vers l’offensive, mais la défense est beaucoup trop friable et commet d’énormes bourdes dès qu’elle est sous pression. Finalement, l’équipe souffre du syndrome espagnol : elle a fait une longue sieste en milieu de saison avant de se réveiller en pleine forme pour la fin de la saison, battant successivement Liverpool, Manchester City puis Chelsea en finale de la FA Cup ce samedi.

9. Sheffield United : la surprise du chef

A l’heure des habituels pronostics de début de saison, tout le monde ou presque s’accordait sur une chose : les promus de Sheffield United finiraient bons derniers, et si pas, relégués malgré tout. L’équipe, encore en League One il y a deux ans, ne s’était que très peu renforcée. Il faut dire que 45 millions dépensés pour des joueurs majoritairement issus de Championship, ça n’est pas grand-chose comparé aux standards de la Premier League, même dans le bas de tableau.

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Et pourtant, les Blades, rodés au 3-5-2 de Chris Wilder se sont tout de suite sentis à l’aise (ils étaient même cinquièmes au lendemain du Boxing Day). Finalement, malgré l’arrivée convaincante du joueur de Genk, Sander Berge, l’équipe a faibli lors de la deuxième partie de saison, un peu à l’instar de Leicester. Si leur neuvième place finale peut paraître un peu frustrante, la saison est quand même plus que réussie, bien au delà de l’objectif de se maintenir, jugé par beaucoup illusoire.

10. Burnley : fidèles à eux-mêmes

Cette année encore, Burnley a fait du Burnley : une défense rugueuse à laquelle on aime pas trop se frotter (les Clarets ont la quatrième meilleure défense de l’élite et la paire centrale Mee-Tarkowski n’y est pas pour rien), un pressing agressif, un jeu direct, vertical et de la présence dans le rectangle adverse. La production offensive dépend surtout des numéros neuf Chris Wood, Ashley Barnes, et Jay Rodriguez qui ne descendent pas en dessous du mètre 85 et qui se sont partagé 28 des 39 buts de Burnley. Au club depuis 2012, l’entraîneur Sean Dyche a bâti une équipe à son image : rude et travailleuse.

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Une recette qui permet à l’équipe de se maintenir depuis leur arrivée en Premier League en 2014 et qui, cette saison, les a même emmenés plus près des places européennes que de la zone rouge avec cette dixième place. Seule déception, la saison complètement loupée de Dany Drinkwater, l’ancien héros de Leicester, prêté par Chelsea, dont Burnley attendait beaucoup et qui n’a disputé que 5 matchs cette saison. Et dire que Drinkwater avait soif de temps de jeu cette saison…

Demain, retrouvez le bilan des équipes classées entre la onzième et la vingtième place.

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